Modifications du paysage syndical

[ploumploum]

Le nom du successeur de Thibault à la CGT devrait être connu en novembre.(lors du comité confédéral national des 6 et 7 novembre)

deux hommes restent dans la course: Éric Aubin, le «M. Retraites» de l'organisation et le préféré des fédérations, dont Bernard Thibault ne veut pas parce qu'il a eu le mauvais goût de faire campagne pour lui succéder, alors qu'il aurait dû attendre que le chef l'adoube ; et Thierry Lepaon, le chef de file de la centrale au conseil économique, social et environnemental, l'ex-leader des «Moulinex», qui apparaît pour beaucoup aujourd'hui comme un compromis acceptable.

«Bernard Thibault a cherché désespérément une autre femme avant de se recentrer sur Thierry, rapporte un proche du secrétaire général. Mais rien n'est fait. Il ne veut pas d'un nouvel échec, et Thierry est loin de faire l'unanimité».

http://www.lefigaro.fr/social/2012/09/12/09010-20120912ARTFIG00570-la-succession-de-bernard-thibault-tourne-au-duel.php

[Jean-Philippe]

Thierry Lepaon est favori d'après Michel Noblecourt, éditiorialiste au Monde, dans son blog.

[Draume]

T Le Paon est de la fédération de la Métallurgie, qui n'est pas une chaude partisane de sa candidature

[pierrot]

Pour reprendre le fil de la discussion, c’est effectivement Thierry Le Paon qui succédera à Bernard Thibault en mars 2013.
Alors que Laurent Berger a pris la tête de la CFDT depuis quelques jours, le renouvellement du paysage syndical se poursuit puisque aujourd'hui ce sont les dissensions à la tête de la CFE-CGC, qu'on a connu plus feutrée, qui s'étalent dans la presse.
Candidat à sa succession, Bernard Van Craeynest s'oppose à sa Secrétaire Générale Carole Couvert sur fond de différence de vue sur la stratégie de la confédération. Le Figaro avance même aujourd’hui l'hypothèse d'une 3ème candidature possible en la personne de Gabriel Artero, le président de la Fédération de la métallurgie.

[pierrot]

Une élection dont on ne parle pas…
[...]
Pour les 4,7 millions de salariés des TPE (< 11 salariés) une élection aura lieu du 28 novembre au 12 décembre 2012.
Le vote, par internet ou correspondance, se fera sur sigle. C'est la première fois, à ma connaissance, qu'en France une élection officielle ne sert pas à désigner des élus mais à mesurer l'influence d'organisations, sans que celles-ci ne présentent de candidats.
Même si on peut d'ores et déjà s'attendre à une participation micorscopique (10% serait un énorme succès), ce vote pourrait être crucial pour certaines organisations où le seuil de 8% à l'interprofessionnel ou dans certaines branches se jouera de très peu. Et donc au final, le vote peut fortement modifier le paysage syndical. D'où les campagnes actuelles des organisations syndicales pour essayer de mobiliser ces salariés, qui de par leur situation, sont très peu accessibles aux discours syndicaux.

Jean-Denis Combrexelle, directeur général du travail, a annoncé aujourd'hui que la participation est d'environ 4 % (en gros un peu en dessous de 200 000 votants à ce jour), une semaine après l'ouverture du vote. Source
Comme prévu le chiffre est bas, d'autant qu'on peut considérer que les salariés plus motivés et les plus concernés ont déjà voté. Comme je l'écrivais plus haut, le seuil de 10% semble être un objectif très ambitieux même si l'administration envisage de "renforcer la communication" autour de ce vote.
Cependant le résultat parmi ces salariés peut être crucial en particulier pour les organisations syndicales pour lesquelles l'atteinte ou non du seuil de représentativité dans certaines branches ou au niveau interprofessionnel se jouera à très peu (je pense par exemple à la CFTC).
Le scrutin se prolonge encore pendant 1 semaine auquel s'ajoute un délai de 5 jours pour le dépouillement des votes par courrier qu pourront arriver jusqu’au 17 décembre (revendication formulée par plusieurs organisations syndicales, en particulier la CGT, et acceptée par la direction du travail).

[pierrot]

Aujourd'hui, Jean-Denis Combrexelle s'exprime dans Ouest France et à la veille de la clôture du scrutin électronique il situe la participation à 7,5% (345 000 votants) pour le vote de représentativité sur sigle des salariés des TPE.
Il confirme que pour les votes par correspondance, tous les bulletins reçus avant la date du dépouillement prévue le 17 décembre seront admis même ceux postés au delà du 12 décembre, date initialement fixée.
Les résultats seront connus le 21 décembre.

[ploumploum]

[...] le renouvellement du paysage syndical se poursuit puisque aujourd'hui ce sont les dissensions à la tête de la CFE-CGC, qu'on a connu plus feutrée, qui s'étalent dans la presse.
Candidat à sa succession, Bernard Van Craeynest s'oppose à sa Secrétaire Générale Carole Couvert sur fond de différence de vue sur la stratégie de la confédération. Le Figaro avance même aujourd’hui l'hypothèse d'une 3ème candidature possible en la personne de Gabriel Artero, le président de la Fédération de la métallurgie.

Carole Couvert a annoncé sa candidature avec le soutien de 11 fédérations (banque, énergie, fonction publique, aérien, transports...).

La Croix revient sur cette officialisation et sur la guerre interne :

Pour faire face à la réforme de la représentativité, qui impose aux syndicats de dépasser 8 % pour rester à la table des négociations interprofessionnelle, BVC a tenté d’amorcer une fusion avec un autre syndicat, l’Unsa, pour devenir généraliste. Mais il a dû abandonner cette option, très combattue en interne.
Désormais, BVC s’est rangé derrière le choix majoritaire de renforcer le statut catégoriel de la CFE-CGC, qui lui permet de n’avoir à faire ses preuves lors des élections que dans le collège cadres. Mardi 11 décembre, elle a même réformé ses statuts pour renforcer cette spécificité.
L’actuel président, Bernard Van Craeynest a été fragilisé par cette tentative non aboutie de faire de la CFE-CGC un syndicat généraliste[...]

Qui peut l’emporter ?

Bernard Van Craeynest estime avoir le soutien de la fédération de la métallurgie (25 % des voix), dont il est issu, de la chimie, de l’agroalimentaire, de la santé. Carole Couvert revendique le soutien de 11 fédérations, dont l’énergie, dont elle est issue, mais aussi les banques et la fonction publique…[...]

[pierrot]

Les tensions au sein de la CFE-CGC découlent aussi des reproches adressés par la base et une partie de la direction au président sortant sur la perte d'influence notable de l'organisation syndicale dans les institutions paritaires, en particulier de retraites.

Début 2012, pour la première fois depuis 1947 le syndicat des cadres, qui occupait jusque-là alternativement la présidence ou la vice-présidence de l'AGIRC avec le Medef, a perdu ce rôle au profit de la CFDT. Jean-Paul Bauchet a en effet succédé à Bernard Van Craeynest suite à un vote du conseil d’administration du régime de retraite complémentaire des cadres. La CFE-CGC avait déjà perdu fin 2011 la présidence de la CNAM au profit de FO.

Il est vrai que l'avenir des retraites complémentaires cristallise bien des interrogations alors que demain, 14 décembre, débute le second round des négociations Arrco-Agirc sur lesquelles les partenaires sociaux doivent trouver un accord d'ici au au 1er avril 2013.
Pour rappel le dernier accord de mars 2011avait été validé par FO, la CFDT et la CFTC contre l'avis de la CGT et de la CFE-CGC qui paradoxalement, et pour des raisons différentes, se sont retrouvées sur la même position.

Aujourd'hui, ces tensions se poursuivent avec une CFDT très en pointe qui avance même l'hypothèse d'une fusion Arrco-Agirc, c'est à dire la disparition pure et simple d'un régime spécifique aux cadres. Là encore la CGT est contre arguant que la majorité des salariés n'a pas à payer plus pour financer la retraite de leurs chefs de même que la CGC qui souhaite défendre la spécificité catégorielle qui est sa raison d'être.

Visiblement la centrale de Van Craeynest perd la main sur ces sujets centraux et son président risque d’en payer les conséquences en interne: la CFE-CGC ne préside plus l'AGRIC et elle a perdu son rôle de partenaire privilégié et incontournable pour tout accord.
Elle recule même lors des élections des comités d’administration des caisses AGIRC où elle a pourtant toujours été naturellement en tête, s’agissant de votes réservés aux cadres et assimilés. Dernier exemple en date, les élections pour le conseil d'administration d'AG2R Retraite AGIRC, qui sont déroulé en novembre dans ce contexte particulier et qui ont vu la CFDT (32,9%) dépasser la CFE-CGC (30,4%) ! La CGT (14,2%), FO (11,5%) et la CFTC (11,0%) étant plus loin.

[pierrot]

Dans son blog Question(s) Sociale(s), Michel Noblecourt du Monde revient sur ces élections en cours pour les salariés des TPE. La participation est de 9,1% au "dernier" jour, taux qui n'est pas forcément final puisque Jean-Denis Combrexelle, directeur général du travail, compte sur le délai supplémentaire accordé aux derniers votes par correspondance pour peut être atteindre le chiffre formidable de 10 % !
Pourtant l’éditorialiste du Monde souligne tout l'enjeu, qui comme l'indique le titre de ce sujet peut modifier durablement le paysage syndical :

Il sera pris en compte – avec les élections professionnelles, concernant 14 millions de salariés, qui se sont tenues entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2012 et celles, en début d'année prochaine, pour les 300 000 salariés des chambres d'agriculture – pour mesurer la représentativité des syndicats en fonction des nouvelles règles établies par la loi du 20 août 2008.

Pour être représentatif au niveau national interprofessionnel, un syndicat devra obtenir une moyenne de 8 % des voix. La CFE-CGC, qui a bénéficié du privilège d'être reconnue comme une "confédération catégorielle interprofessionnelle", est assurée de conserver sa représentativité si elle obtient 8 % dans les collèges cadres. Le verdict sera rendu au plus tard en août 2013.

Pour résumer, concernant 4,6 millions d'inscrits, ce vote pouvait peser pour 1/4 dans la mesure de la représentativité des organisations syndicales au niveau national interprofessionnel sur la période 2009-2012. Et pourtant, les médias en parlent à peine.
Même à 10% de votants, 400 000 suffrages ça représente plus de votes que les élections professionnelles de l’Éducation Nationale en 2011 : toutes catégories de personnels réunies, pour la désignation du Comité technique ministériel il y a eu 350 000 exprimés. Mais aussi 4 fois plus de votes que les élections professionnelles dans la Police Nationale et 3 fois plus que la SNCF qui ont eu lieu la même année. Il s'agit pourtant de 3 scrutins qui ont eu des traitements médiatiques bien plus larges.

[pierrot]

Les résultats des élections professionnelles dans les TPE devraient être connus demain vendredi 21 décembre. La direction du travail a évalué aujourd’hui la participation finales à 10,4%. Source

Neuf organisations syndicales étaient en lice au plan national :
- les 5 centrales qui bénéficiaient jusqu'à la dernière réforme de la présomption irréfragable de représentativité (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC)
- les confédérations montantes Unsa et Solidaires
- 2 plus petites la CNT (anarcho-syndicaliste) et la CAT (autonome)
Une trentaine d'autres organisations se présentaientt en régions sans réelle chance de peser à quelques exceptions près comme par exemple le STC en Corse ou d'autres dans les DOM TOM.

Bien que s'agissant de vote sur sigle, les résultats seront donnés en fonction des critères établissement des listes électorales : par région, par branche d'activité et par collège (cadres et non-cadres). Il y aura ensuite une agrégation au plan national. L’objectif étant de participer à la détermination de le représentativité à ces différents échelons.