de vudeloin » Lun 6 Juin 2011 15:15
Ce qu’il y a de bien avec la démocratie représentative, par rapport à la cooptation ou à la démocratie actionnariale ( concept fumeux dont je n’ai pas vu beaucoup de traces ces temps derniers, au sens où les décisions d’AG d’actionnaires sont rarement surprenantes ), c’est que celui qui perçoit une indemnité de fonction peut s’en trouver privé par la sanction du suffrage universel.
C'est-à -dire qu’il est rare qu’on s’enrichisse avec l’exercice d’activités politiques et qu’il est plus fréquent, de fait, que la situation d’un individu donné, nanti de fonctions électives, soit pointée du fait de faits « privés « que de par l’accomplissement de missions publiques.
Et que la « fortune « des hommes politiques a plus à avoir avec leur situation antérieure, leur statut social originel qu’avec leurs fonctions politiques.
Vous savez, quand Xavier Galouzeau de Villepin touchait son indemnité de Président de la Commission des Affaires Etrangères du Sénat, que touchait il ?
Quasiment de l’argent de poche, eu égard à la réalité et à la consistance de ses revenus de capitaux mobiliers, tels ceux qui lui étaient versés par les entreprises où il avait des actions !
Autre chose, par exemple, est l’usage qu’on peut faire d’une fonction.
Il est évident que, dans le fil de la discussion de certains projets de loi, il parvienne en débat des amendements ou des propositions dont l’adoption est disons « sollicitée « par tel ou tel intérêt privé.
Il y a des gens qui trouvent que le lobbying ( c’est de cela dont il s’agit ) est tout à fait acceptable, mais il se trouve que je pense exactement le contraire.
Ne serait ce que parce la loi est l’expression de l’intérêt général et pas autre chose !
Toujours est il que des parlementaires se sont faits les porte parole, singulièrement dans les débats fiscaux, de certains intérêts.
Je me souviens d’un débat où Alain Lambert ( oui, l’ancien sénateur de l’Orne et ancien Ministre des Finances ) s’était fait rabrouer par Jean Arthuis au Sénat qui lui avait sorti « Le Sénat n’est pas un office notarial « ( c’est fou ce qu’ils peuvent s’aimer des fois ) au motif que Me Lambert avait déposé, en qualité de sénateur, des amendements à la loi de finances conçus et écrits par le Conseil supérieur du notariat.
Je me souviens aussi d’un autre évènement qui avait éveillé l’attention du Canard Enchaîné, d’ailleurs.
C’était dans le débat sur l’égalité des chances où la Commission des Affaires sociales du Sénat avait auditionné M. Gautier Sauvagnac, l’un des dirigeants principaux de l’Union des Industries Métallurgiques et Minières alors.
L’intéressé était venu avec une liasse de quinze vingts amendements, à vue d’œil, tout prêts, tout chauds, si l’on peut dire, pour lesquels il suffisait d’ajouter la mention du ou des signataires pour les déposer en bonne et due forme.
Question : le parlementaire obligeant ayant suivi la procédure allait il, pour le coup, percevoir un petit « remerciement « ou une petite « compensation « ?
Là , il y a plus à voir, sans doute, que dans la recherche plus ou moins chimérique d’un enrichissement personnel que l’on n’a pu, dans le passé, que fort peu prouver ( Arreckx ? Pradille ? ), vu que les choses sont souvent plus subtiles.
C'est-à -dire que l’enrichissement affecte la famille, les amis, les commanditaires mais jamais soi, directement.