La suppression de la section ultramarine pose sûrement davantage question localement que la fusion des sections métropolitaines. L'UE elle-même a des politiques spécifiques envers les "régions ultrapériphériques". Du point de vue agricole, l'outremer français et d'autres (p.es. les Canaries, Chypre) sont parmi les rares fournisseurs "internes" de fruits tropicaux notamment qui autrement sont importés. Ce qui crée quelques dissensions européennes car le consommateur allemand se fiche d'avoir des bananes martiniquaises et préfère leur équivalent sud-américain moins cher...
On notera cependant que les frais de transport depuis ou vers (ou dans) l'outremer viennent en sus du plafond des dépenses de campagne et que les horaires de diffusion des spots de campagne sont adaptés en outremer.
Plus largement, une version amendée de la répartition des temps de diffusion de campagne électorale est adoptée.
Ce dernier aspect aura pu motiver certains votes non positifs de députés d'opposition même si cela a été moins avancé.
Ce sont les présidents de groupes parlementaires qui affectent leurs quotas de temps de spots et peuvent le répartir entre plusieurs groupes (par le passé, cela aurait pu être le cas entre PS, MRC et PRG notamment, là je vois moins mais il est sage de ne pas considérer qu'un groupe parlementaire ne serait représenté que par une seule liste européenne).
Un quota est prévu pour l'ajustement "équitable" des temps de parole - le FN par exemple pourrait en profiter car bien que sans groupe, il pèse dans les sondages et dans les résultats précédents.
Le seuil de remboursement est fixé à 3%. Le seuil pour avoir des élus n'est pas modifié donc reste à 5%. On notera qu'une loi votée précédemment complique/renforce le dépôt des listes en exigeant de chaque colistier une déclaration écrite mentionnant le nom du candidat tête de liste.
La parité sera mieux respectée ainsi: même si toutes les listes significatives étaient à tête masculine, cela ne changerait pas grand'chose. En termes de nombre de colistiers, il semble ne plus être prévu de candidats surnuméraires pour suppléance (dans le scrutin par circonscriptions, le nombre de candidats était doublé pour ce faire, la deuxième partie permettant concrètement de parfaire la répartition territoriale ou de mettre en avant des militants de base... officieusement, cela devait aussi servir à limiter le nombre de listes). Là , il suffit juste d'avoir moins 80 noms de partout en France (y compris du même coin...) pour monter une liste.
On peut observer à cette occasion un vote à fronts renversés entre la FI et le PCF.
Le PCF proteste contre les modalités de temps de parole et la non-réduction du seuil à 5%, il ne veut plus de seuil du tout (il y a intérêt, en étant donné à 2% par le premier sondage!) mais se déclare favorable au principe de la circonscription unique (alors qu'il pourrait se sentir désavantagé par l'abandon des circonscriptions qui diluerait ses ancrages locaux, même si certaines circonscriptions ont vu une absence d'élus malgré le franchissement du seuil, avec notamment celle du Centre qui anihilait le vote communiste rural limousin et auvergnat).
https://www.humanite.fr/europeennes-201 ... ies-649125 La FI inversement, rare groupe d'opposition à voter pour (à part les LRCUI...) peut se sentir avantagée tant par les règles de temps de parole que par le mode de scrutin sans régions: tout y porte à transformer facilement un score sondagier en élus, sans effets défavorables de la répartition territoriale des électeurs.