Zimmer a écrit:Le fait d'accorder ce droit de vote peut, a priori, relever d'une intention généreuse mais sur cette question, je partage assez la position du MRC relayée plus haut sur cette page par Relique, c'est-à -dire privilégier un droit élargi à la naturalisation avec l'accès à tous les droits de citoyenneté que celle-ci permet plutôt que de créer une citoyenneté de seconde zone. Les ressortissants étrangers en situation régulière doivent pouvoir accéder à la nationalité française s'ils le souhaitent tout comme ils peuvent préférer conserver leur nationalité d'origine et ce second choix est tout-à -fait respectable, mais il s'agit alors effectivement d'un choix avec les conséquences qu'il implique.
Kerxizor a écrit:Obtenir la nationalité Française doit être un choix et doit ouvrir le droit de voter à toutes les élections. La mesure pronée actuellement ne crée en réalité que des mini-citoyens, qui ne sont capables que de décider de l'aménagement de la salle de sport du coin. Si ils vivent sur notre territoire, ils doivent participer à la décision des grandes politiques nationales.
vudeloin a écrit:Le message précédent me semble tout de même manquer de neutralité ;) mais je dois dire que nous ne pouvons, sur cette question du droit de vote des étrangers, en rester à la docte comparaison des données et qu'une part de subjectivité assumée me semble, ici comme en bien d'autres domaines et questions, la source de l'objectivité.
Nous n'écrivons pas ici pour nous faire plaisir ou dire le monde tel que nous voudrions qu'il soit nécessairement, me semble t il, quand bien même y mettrions nous quelque conviction et nous avons des lecteurs qui ne sont que des lecteurs, dont le libre arbitre sera toujours de partager ou non l'avis de tel ou tel.
Je ne vais pas dire que je suis d'accord avec tout ce qui est écrit juste avant ce message, notamment parce que la Nation, vois tu, PhB, est un peu l'athanor dans lequel peut émerger une société humaine un tant soit peu plus solidaire et que la Nation demeure la bonne échelle, de mon point de vue, pour cela.
Mais une Nation ouverte, pas une Nation prédatrice des richesses des autres, ni suspicieuse de leur identité propre.
Il est évident que beaucoup des opposants au droit de vote des étrangers aimeraient faire l'assimilation entre celui ci et le risque de je ne sais quelle islamisation rampante.
Parce que, pas la peine de se voiler la face (c'est le cas de le dire !), le risque que certains agitent comme un épouvantail, c'est celui du vote islamique et communautariste des résidents étrangers extra communautaires dont on sait qu'ils sont d'abord issus de pays où l'Islam est la religion principale.
Quand on pense que tous les ressortissants des pays du Commonwealth britannique peuvent disposer d'un passeport UK, s'ils le souhaitent...
Le truc, c'est que la sécularisation des populations étrangères est relativement avancée en France et que la pratique religieuse parfois un peu voyante du côté de la rue Myrha ne doit pas faire oublier l'essentiel.
L'essentiel, c'est que l'on peut aller encore un peu plus loin dans la sécularisation si on donne des droits politiques nouveaux à cette population.
Il n'y a rien de mieux que la ségrégation et le mépris, voyez vous, pour entretenir les ferments du communautarisme.
Et si, au brassage que peut donner l'école, la vie associative, la vie culturelle, on ajoute l'échange qui procéderait de la participation aux affaires de la cité, on finira par repousser loin de notre pays tout ce qui pourrait cantonner des populations entières dans les errements de l'arriération et de l'obscurantisme.
Je dois dire, pour peu que je ne me trompe, qu'il ne me souvient pas que les affaires relatives au port du voile islamique aient concerné des ressortissants étrangers mais plutôt des Français, certes d'origine étrangère, mais bel et bien Français.
Acteur de la vie de la cité, j'ai animé des associations, notamment de parents d'élèves, de la maternelle au lycée, tant que mon fils, pur produit des mélanges de la société française, était ainsi scolarisé.
J'y ai travaillé, lutté, je m'y suis battu avec des adhérents venus de toutes origines, me faisant comprendre les différences entre Tamazight et Arabes en Algérie (les premiers étant singulièrement présents dans l'immigration algérienne en France), entre Soninkés et Wolofs, entre Batékés et Bakongos, sans parler des autres...
Pour autant, je n'ai jamais regardé ces parents d'élèves autrement que comme des compagnons et compagnes de route sur le chemin difficile, et nécessaire, de l'action pour la réussite scolaire de nos enfants.
Et l'observation fut d'ailleurs faite : le moment venu, la grenade lacrymogène ne choisit pas sa cible. Elle les vise toutes.
Alors, sur le droit de vote, la question me semble naturellement posée et la réponse aussi.
Il est incontestable qu'il est nécessaire de mener cette réforme, parce qu'il y va, sous bien des aspects, de l'avenir même de notre pays et de sa capacité à se renouveler et à agir, tenant toute sa place dans le concert des nations.
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