de efulan » Sam 24 Mar 2012 22:37
Bonjour à tous,
Je suis nouveau sur ce forum de discussion. Je suis en manque de véritables discussions politiques ; passionnées mais intellectuellement honnêtes. Après avoir parcouru ce forum, il me semble que les propos sont à la fois mesurés et cohérents.
Concernant la dette publique, il s'agit d'un sujet très intéressant mais malheureusement assez technique. Cette technicité conduit souvent à des contresens , voire du populisme, de la part de nos chers politiques.
J'ai quelques connaissances sur ce sujet à la fois théoriques et pratiques qui me permettent de tenter de rétablir certaines vérités.
Premièrement, la dette publique est le résultat d'une politique budgétaire. Autrement dit, la dépense publique est une demande. Ors, cette demande génère elle-même une offre avec effet multiplicateur. Pour l'anectode, on raconte que J.M Keynes, au lendemain de la seconde guerre mondiale, courait dans les couloir des ministères britanniques en criant "Dépensez ! dépensez!" En effet, selon le fameux principe du multiplicateur keynesien, la dépense publique allait générer une dépense addtionnelle plus que proportionnelle. La contrepartie de cette dépense publique sera alors une croissance économique plus forte et donc, des recettes fiscales. Aujourd'hui, avec la mondialisation, ce multiplicateur keynésien est certes moins élevé mais le principe demeure tout de même.
A contrario, les politiques d'austérité ont un effet démultiplicateur, à savoir une baisse mécanique des recettes fiscales plus que proportionnelle à la baisse de la dépense. Autrement dit, si l'on baisse de 100 les dépenses publiques, la baisse de l'activité sera supérieure à 100 et donc les pertes fiscales creuseront les déficits. Le cas de la Grèce est l'illustration parfaite de cet effet démultiplicateur.
De façon plus général, le nouveau Traité proné par le couple franco-allemand sera une catastrophe pour l'Europe, et donc la France. Dans la lignée du Traité de Maastricht, il ôte l'arme budgétaire aux Etats membres. Sachant, qu'avec la Banque Centrale Européenne, ces derniers ne peuvent mener de politique méntaires, cela signifie que les pays n'auront plus la possibilité de mener de politiques économiques (budgétaire et monétaire).
Le fait de vouloir renégocier le Traité est une nécessécité absolue. En effet, si l'on observe tous les grands espaces économiques (Chine, Etats-Unies, Japon, etc.), leur croissance sur les deux dernières décennies est largement supérieure à la croissance européenne.
POur conclure, la dette publique n'est pas une fin en soit. La dette est un drame lorsque le pays ne peut mener ni une politique budgétaire ni une politique monétaire pour être en mesure de la gérer. C'est pourquoi, les agences de notation ont aujourd'hui un tel pouvoir en Europe, alors qu'aux Etats-Unies ou en Asie leur rôle est insignifiant sur les Etats.