Jean-Philippe a écrit:Plus les cantons sont vastes et peuplées, plus cela favorise les deux grands partis et plus cela défavorise les élus locaux indépendants de ces deux blocs et les candidats des autres partis (PC, FN, EELV...).
Je serais donc, à la réflexion, favorable à un scrutin mixte à l'allemande pour les départementales : 50% des sièges pour des grands cantons avec le mode de scrutin actuel (avec un maintien au 2e tour à 10% des inscrits) et 50% à la proportionnelle départementale avec un seuil à 5% (un siège minimum pour tous les partis qui atteignent ce seuil dans les départements de plus de 30 sièges, 10% environ pour les autres comme le Territoire de Belfort).
Le redécoupage (plutôt le processus de fusion de cantons) devra être confié à une commission indépendante et pas à un Marleix de gauche.
Ce fonctionnement serait bien sur un moindre mal (voire un bien mieux) par rapport au système envisagé par le gouvernement.
Mais je reste convaincu que les modes de scrutin doivent évoluer vers une disparition totale du fonctionnement par circonscription. Le scrutin par liste, avec éventuellement une prime de 10-20 % de sièges pour la liste en tête pour favoriser une certaine stabilité, est le seul à pouvoir éviter le triple travers de la circonscription :
- l'idée que l'élu représente sa circonscription et non l'ensemble du territoire que l'assemblée dont il est membre a pour ressort : un député représente la nation, un conseiller général représente le département (et leurs populations dans leur globalité)...
- les dérives politiques au moment des découpages, qui sont inévitables, puisque une commission indépendante ne le sera jamais vraiment.
- le fait que des circonscriptions entraînent toujours des distorsions du le principe fondamental qui veut que toute voix a la même valeur.
Plus que le mode de scrutin allemand, je m'inspirerais donc plutôt du mode de scrutin en vigueur pour les élections locales italiennes (double vote : assemblée à la proportionnelle et exécutif à la majorité simple ou absolue), ou tout simplement celui en vigueur en France pour les municipales et les régionales, mais modifié ainsi : 80% des sièges répartis dès le premier tour entre les listes ayant dépassé 5% des suffrages, et les 20 % restant pour celle des deux listes en tête qui remporte le second tour.