de Azertyuiop » Ven 4 Jan 2019 15:12
Déjà oui, il est pertinent de souligner que même lorsque Macron frisait les 50% de popularité, la REM a vu une de ses sortantes battue dans une circonscription initialement gagnée avec plus de 54% des voix. Et pourtant, la sortante en question avait une certaine implantation locale : élue municipale d'une commune de taille respectable pour la circonscription où elle l'a emporté durant cette partielle avec près de 11 points de plus que sur l'ensemble de la circo (alors que la commune n'était pas spécialement macroniste durant la scrutin présidentiel), un suppléant maire d'une commune rurale, etc...
La plupart des députés marchistes ne peuvent pas en dire autant. Il a été cité plus haut que le résultat dépendrait du poids des sortants. Mais quel poids ? La grande majorité ne pèse rien sur leur personne : tout leur capital électoral leur proviendra uniquement de leur étiquette. Pas tous, bien sûr, mais la proportion de candidats réellement implantés n'a rien à voir avec celle qu'aligneront LR et le PS. Le cas Bonnell, qui est sous-entendu par Stephed, est loin d'être une exception pour LREM. Quelqu'un peut-il vraiment penser que les Aurore Bergé, Gilles Le Gendre, Amélie de Montchâlain, Aurélien Taché et autres créatures médiatiques insupportables donneurs de leçon aux éternels sourire narquois empreints d'auto-satisfaction béate sauront tisser en une campagne le lien inexistant qu'ils entretiennent actuellement avec leurs électeurs ?
Est-il également nécessaire d'évoquer les cas sociaux ? Blandine Brocard, dont un avis de recherche a même été lancée pour la retrouver tellement elle brillait par son absence ? Ou la sublime miss pose-paravent que je ne nommerai pas pour lui permettre de sauvegarder ce qu'il lui reste de dignité ?
Heureusement que Son-Forget a quitté le groupe, sinon, il faudrait l'ajouter à la liste tellement le cas est flagrant...
Et sur tous les autres que je citerai pas car malgré tout, la liste serait trop longue à énumérer...
Les candidats LR et PS pourront eux s'appuyer sur leur implantation, ne serait-ce que parce qu'ils ont déjà été députés, ou qu'ils sont encore élus locaux, ou tout simplement parce qu'ils continuent d'entretenir le lien avec leurs électeurs via une présence sur le terrain, moins occupés par les plateaux télé...
Déjà , la REM ne conquerra aucun siège. Du côté des pertes, il y a trois ensembles géographiques où ça barderait très fort :
- Le littoral méditerranéen : en PACA, on s'approcherait du zéro député. Elimination sèche dès le premier tour dans toutes les circonscriptions du Var, des Alpes-Maritimes et du Vaucluse. Dans les Bouches-du-Rhône, idem. Je vois bien deux ou trois sortants LREM capables de sa qualifier au second tour mais seraient battus ensuite. Seuls les départements alpins leur donneraient une représentation. Dans l'ancien Languedoc-Roussillon, ce ne serait pas beaucoup mieux. La REM sauverait quelques sièges dans l'Hérault (et très peu), un ou deux dans le Gard. C'est à peu près tout...
- Les Hauts-de-France : déjà , une seule accession au second tour en Picardie, celle de Pompili dans la Somme. Le siège est sauvable mais pas si évident. Dans le Pas-de-Calais, c'est quasiment un zéro pointé. Seule Brigitte Bourguignon serait en mesure de sauver son siège, même s'il y aurait sans doute une autre qualification au Touquet, mais défaite assurée. Dans le Nord, ce ne serait pas plus fameux...
- Et enfin, tout le nord-est hors Alsace, en gros tout ce qui est Lorraine, Champagne-Ardennes et Franche-Comté, ce serait zéro siège sauvé. La Bourgogne se distinguerait en permettant la conservation de 2 à 4 sièges marchistes (tous en Côté-d'Or ou en Saône-et-Loire).
La région Centre donnerait un beau spectacle également mais ce serait sans doute un peu moins violent.
Ça ferait déjà de sacrées pertes. Dans l'ouest, par contre, la REM devrait plus que sauver les meubles, notamment en Bretagne et en Pays-de-la-Loire mais sans doute aussi dans les zones urbaines du Poitou.
En zone rurale, ce sera la quasi éradication, et même dans les zones urbaines, il faudra partager le pactole avec la gauche (PS, PCF et FI) et même avec quelques LR ou UDI implantés.
200 sièges seraient un très grand maximum pour la REM et on tournerait plus autour de 150.
Néanmoins, la REM fera face à une gauche très divisée. Je ne crois pas à un ensemble FI-PCF à plus de 50 sièges (même 40 sièges me paraîtrait beaucoup) car vu les tensions à gauche, et notamment entre la FI et le reste de la gauche, on peut s'attendre à une division encore plus violente qu'en 2017. Certes, la division était déjà importante à l'époque, mais malgré tout, l'union FI-PCF avaient permis de gagner des sièges. Souvent du côté PCF d'ailleurs. Il est incontestable que Sébastien Jumel et Alain Bruneel auraient perdu avec un candidat FI face à eux par exemple.
Le PS pourrait souffrit aussi de cette division mais il devrait regagner plusieurs dizaines de sièges.
Enfin, si le RN et LREM terminent largement en tête, il y aura pas mal de duels RN-LREM (après, leurs zones de forces ne sont aps du tout les mêmes, donc ce sera loin d'être une écrasante majorité). Cette situation va nourrir ces deux partis mutuellement, la REM arrivant à sauver des sièges grâce à pas mal de ses duels face au RN, et le RN arrivant aussi à limiter le classique vote barrage contre lui pourrait très largement faiblir grâce au rejet du pouvoir macroniste observé dans les seconds tours pour gagner un nombre très conséquent de sièges.