La stratégie de Sarkozy pour être réélu

[vudeloin]

La rencontre de Nicolas Sarkozy avec les jeunes hier à la Porte de Versailles à Paris, ne semble pas avoir réuni l'assistance prévue.
En lieu et place des 10 000 jeunes attendus par les JUMP (jeunes UMP), ce sont finalement entre 5 et 7 000 personnes qui sont venues au Parc des Expositions.
Ce qui me semble, au delà des propositions formulées par le candidat (une banque pour les projets de la jeunesse, par exemple, qui laisse rêveur sur le rôle des banques aujourd'hui...), un signe confirmant le risque sérieux de "patinage" du score du Président sortant dans les sondages et notamment le fait que la poussée de la gauche dans les plus récentes enquêtes touche notamment les jeunes et les milieux les plus populaires.

[Lucia]

Bonjour,

j'étais à Porte de Versailles hier pour le meeting de Nicolas Sarkozy. Selon, les organisateurs on n'était 7000. Je n'ai pas compter donc je ne peux confirmer ;)...

Par contre, la gauche parti de la jeunesse, ça me fait doucement rire. Je lis souvent le monde et le nouvelobs. qu'est-ce qu'il en ressort ? Que le PS et le Front national sont au coude à coude parmi les 18-24 ans (29% contre 27%) suivi de l'UMP (21%).

[vudeloin]

Je crains juste que ce type d'enquête date quelque peu, Lucia...
Vu des études plus récentes où Mélenchon est donné à 20 % chez les 18/24 ans et Hollande un peu en dessous de 30.
Mais tu as des excuses, le vote des jeunes peut évoluer très vite, pour quelques raisons très simples et notamment le fait qu'il s'agissait, jusqu'à il y a peu (peut être la Bastille de Mélenchon ?) de l'électorat sans doute le moins fixé, le plus "volatile" et le plus abstentionniste...

PS quant au chiffre de 5 à 7 000 personnes, il est cité dans la presse de ce jour, tout simplement...
Ensuite, si tu as pointé une ou deux propositions du candidat sortant méritant d'être regardées avec intérêt...

[Kerxizor]

En attendant la présentation du projet global du candidat de l'UMP jeudi prochain, plusieurs médias se font l'écho d'une des propositions qui vise à étendre le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux aux collectivités territoriales.

"C'est un enjeu très important : depuis 2007, les collectivités territoriales ont créé 100.000 emplois, alors que l'État en supprimait 160.000", a-t-il martelé avant d’insister : "Il existe désormais dans le pays un grand consensus" pour que les collectivités locales s'engagent dans un "processus d'économies, sur leurs dépenses de personnel comme de fonctionnement, comme l'État l'a fait depuis 2007".

http://www.europe1.fr/Politique/Les-col ... e-1019625/

Il me semble que cette proposition rencontrerait une large approbation auprès des Français et risque de faire mouche au cours d'un débat du second tour tant auprès de l'électorat centriste que celui du Front National.

[MiniM]

Est-ce légal?
Comme les collectivités locales sont maîtres de leur budget, elles peuvent bien le dépenser comme elles le veulent, dans la limite de leurs compétences, non?

[Kerxizor]

Est-ce légal?
Comme les collectivités locales sont maîtres de leur budget, elles peuvent bien le dépenser comme elles le veulent, dans la limite de leurs compétences, non?

Cela devient légal si on le décide en effet. C'est toujours l'Etat qui fixe les dotations aux collectivités territoriales, dotation qui s'est élevée à 50 miliards d'euros l'année dernière. La constitution précise d'ailleurs toujours ce lien de subordination à la loi. Elle peut par exemple imposer des obligations nouvelles aux collectivités locales en réduisant leur autonomie, y compris sur le plan budgétaire et fiscal. Ce qui serait le cas pour cette proposition.

[vudeloin]

Je ne sais pas, dans un contexte de fort chômage (2,8 millions de chômeurs à temps plein en métropole et 4,25 millions toutes catégories confondues) s'il faut forcément se féliciter d'avoir supprimé 160 000 emplois...

Notamment quand ces suppressions transferts d'emplois (nous ne reviendrons pas sur les processus de transferts de personnels liés à la décentralisation) n'ont pas évité que la dette de l'Etat ne progresse de 50 % en 5 ans tandis que celle des collectivités locales demeurait, comme c'est le cas de manière légale, une dette d'investissement tandis que leur besoin de financement se réduisait...

Après, chacun connaît le strip des trois singes, celui qui ne voit rien, celui qui n'entend rien et celui qui ne dit rien.

[vudeloin]

Est-ce légal?
Comme les collectivités locales sont maîtres de leur budget, elles peuvent bien le dépenser comme elles le veulent, dans la limite de leurs compétences, non?

Cela devient légal si on le décide en effet. C'est toujours l'Etat qui fixe les dotations aux collectivités territoriales, dotation qui s'est élevée à 100 miliards d'euros l'année dernière. La constitution précise d'ailleurs toujours ce lien de subordination à la loi. Elle peut par exemple imposer des obligations nouvelles aux collectivités locales en réduisant leur autonomie, y compris sur le plan budgétaire et fiscal. Ce qui serait le cas pour cette proposition.

Les choses sont un peu plus subtiles que cela, cher Kerxizor, si l'on en croit la Constitution et son article 72 - 2...

Les collectivités territoriales bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement dans les conditions fixées par la loi.


Elles peuvent recevoir tout ou partie du produit des impositions de toutes natures. La loi peut les autoriser à en fixer l'assiette et le taux dans les limites qu'elle détermine.


Les recettes fiscales et les autres ressources propres des collectivités territoriales représentent, pour chaque catégorie de collectivités, une part déterminante de l'ensemble de leurs ressources. La loi organique fixe les conditions dans lesquelles cette règle est mise en oeuvre.


Tout transfert de compétences entre l'Etat et les collectivités territoriales s'accompagne de l'attribution de ressources équivalentes à celles qui étaient consacrées à leur exercice. Toute création ou extension de compétences ayant pour conséquence d'augmenter les dépenses des collectivités territoriales est accompagnée de ressources déterminées par la loi.


La loi prévoit des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l'égalité entre les collectivités territoriales.

[Kerxizor]

Notamment quand ces suppressions transferts d'emplois (nous ne reviendrons pas sur les processus de transferts de personnels liés à la décentralisation)

8-9 ans après l'entrée en application de la Loi Raffarin, l'argument est un peu éculé. On attend toujours la liste de ces "fameux transferts de personnels" qui constitue tout de même la plus importante poudre aux yeux de ces dernières années.

tandis que leur besoin de financement se réduisait

Avec les augmentations d'impôts record durant la dernière décennie ajouté à une dotation de l'Etat vers les collectivités territoriales qui a progressé les années passées, cela ne fait aucun doute cher Vudeloin.

Pour autant là est la cause de notre déficit public, et donc des économies à réaliser qui devraient atteindre seulement 15 milliards d'ici à 2013. C'est peu comparé à un déficit public de 136,5 milliards en 2010. Mais cela est dû au fait que la RGPP s'est limitée à une restructuration de l'État. Une partie non négligeable se situe donc au niveau des collectivités territoriales, qu'il conviendrait de rationaliser dans la logique de la mesure proposée par le Président sortant.

[Kerxizor]

Tout transfert de compétences entre l'Etat et les collectivités territoriales s'accompagne de l'attribution de ressources équivalentes à celles qui étaient consacrées à leur exercice. Toute création ou extension de compétences ayant pour conséquence d'augmenter les dépenses des collectivités territoriales est accompagnée de ressources déterminées par la loi.


La loi prévoit des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l'égalité entre les collectivités territoriales.

Le rappel du texte fondamental est toujours utile Vudeloin, tout le débat est de savoir si cela a été effectif. A mon sens et dans la globalité, on peut le considérer, vu le niveau des dotations. Et il me semble que cette proposition se rapporte plus au 72-3 qui fixe les règles des dépenses locales.