La stratégie de Sarkozy pour être réélu

[Relique]

Bizarrement, je préfère le bon mot de Churchill au mot "nul" de Sarkozy... S'il avait cité Churchill au journaliste, j'aurai souri, ri peut-être même...

[amateur]

Le principal handicap pour le Président sortant est qu'il a beaucoup de mal à attirer à lui l'électorat de la droite modérée et du centre malgré les forfaits de Borloo et Morin. Le relatif tassement que connaît actuellement François Bayrou ne semble pas profiter au Président sortant mais plutôt à FH.

NS parviendrait à son objectif prioritaire d'arriver en tête au 1er tour, uniquement en droitisant son discours et en attirant des électeurs de MLP. Mais la conséquence c'est qu'il handicape encore plus le report de l'électorat modéré pour le second tour. :oops:

De plus pour gagner à coup sûr le second tour, il lui faudrait se retrouver qualifié contre MLP, comme a su si bien le faire Jacques Chirac en 2002. Or la stratégie pour assurer le 1er tour, handicape le second.

Finallement, on peut se demander si avec lucidité, face à ceux que certains pourraient appeler une défaite annoncée, la stratégie choisie ne vise-t-elle à préserver l'essentiel, arriver en tête, ne pas être devancé par MLP afin d'éviter l'implosion de son camp, une bérézina aux législatives, préserver des chances de gain pour les échéances de 2014 et un retour gagnant de son camp en 2017. :D

[Théo Kinrac]

Finallement, on peut se demander si avec lucidité, face à ceux que certains pourraient appeler une défaite annoncée, la stratégie choisie ne vise-t-elle à préserver l'essentiel, arriver en tête, ne pas être devancé par MLP afin d'éviter l'implosion de son camp, une bérézina aux législatives, préserver des chances de gain pour les échéances de 2014 et un retour gagnant de son camp en 2017. :D

Et Copé alors ?!? :o

[vudeloin]

Je pense quand même que vous êtes un peu rude avec Sarkozy et l'UMP.
Il semble, si l'on en croit les sondages, pour le moins, que Marine Le Pen va finir assez loin de Sarkozy, voire même encore plus loin que les derniers sondages ne le laissent entendre..
Le problème de Sarkozy, pour l'heure, est d'essayer de faire le score le plus élevé possible en procédant, comme en 2007, à une ponction significative sur l'électorat censé voter en faveur du Front National.
Si le Président sortant dépasse les 30 points et met Hollande à plus de trois points, il aura atteint son but...
Et espère ainsi créer une dynamique en vue du second tour.
Le problème c'est que le "candidat du peuple" est aussi taxé à l'ISF et que la valeur de son patrimoine s'est accrue depuis 2007...

[Théo Kinrac]

Si le Président sortant dépasse les 30 points et met Hollande à plus de trois points, il aura atteint son but...

Seulement 3 points, au moins 5...

[Draume]

Petite remarque dans le rétro-viseur
En 2007, 63 % des électeurs du 1° tour de J-M Le Pen allèrent voter Sarkozy au 2°. 12 % pour Ségolène
40 % des électeurs de Bayrou pour NS, et 38 % pour Ségolène

On est très loin aujourd'hui de ces chiffrages. Estimations de plusieurs instituts :
Marine 42 % pour NS et 21 % pour Hollande
Bayrou 40 % pour Hollande et 30% pour NS

Ceci explique l'écart ACTUEL du 2°
Tant que NS n'inverse pas fortement les dits reports, il n'a pas d'espoir de gagner
Il lui faut faire changer 15 % des lepénistes : discours sur la sécurité et l'immigration, mais aussi sur le pouvoir d'achat / chômage des catégories ouvrières votant Le Pen ( Nord Pas Calais)
Redressez un peu sur Bayrou : sur les déficits et dettes, mais comment concilier la rénégociation Schengen avec ces catégories les plus européennes

[Lucia]

Bonjour,

étant donné que les sondages se suivent et se ressemblent pour Nicolas Sarkozy au second tour. Je me demande si sa stratégie n'est pas de limiter la casse au maximum afin de perdre convenablement au second tour du genre (53%-47%).

Cela ne permettrait pas d'éviter une défaite aux législatives mais de préparer les échéances de 2014 en position de favori. La droite a tellement perdu de positions aux élections locales qu'elles ne peut que remonter à fortiori si elle est dans l'opposition. On n'a jamais vu un parti possédant le pouvoir national l'emporter à nouveau aux élections locales. Cela vaut pour les municipales de1977 (large victoire de la gauche), 1983 (large victoire de la droite), 2001 (Victoire de la droite malgré la défaite à Lyon et Paris) et 2008(large victoire de la gauche).

Quand à Marine le Pen, je constate que sa campagne marque le pas et qu'elle n'a pratiquement aucune chance d'être au second tour. Mais de là à la voir autre part qu'à la troisième place, j'ai du mal à y croire surtout si on se fie au résultat du front national aux régionales de 2010 et aux cantinales de 2011.

[Jean-Philippe]

Je suis du même avis que Lucia et Amateur sur ce sujet, même si je pense que dans l'entourage de Sarkozy, certains y croient encore. La stratégie va être de continuer à faire croire au plus grand nombre que la victoire est possible, rien pour mobiliser les militants sur le terrain. S'il dépasse les 30% au 1e tour, il pourra dire qu'il a réussi sa campagne de 1e tour. Si Borloo se montre plus, cela pourrait rassurer les centristes, au moins au 2e tour.
Dans le mois qui vient, Sarkozy va être la cible n°1 de tous les candidats et je pense qu'il devrait légèrement refluer au profit de Le Pen que je ne vois pas à moins de 15%.

[Zimmer]

On n'a jamais vu un parti possédant le pouvoir national l'emporter à nouveau aux élections locales. Cela vaut pour les municipales de1977 (large victoire de la gauche), 1983 (large victoire de la droite), 2001 (Victoire de la droite malgré la défaite à Lyon et Paris) et 2008(large victoire de la gauche).

Les élections municipales de 1989 avaient été assez favorables à la gauche et en particulier au PS alors que ce parti était revenu au pouvoir quelques mois auparavant et celles de 1995 ne s'étaient pas traduites par un vote sanction contre la droite qui, même si Chirac avait été élu président de la République seulement un mois plus tôt, gérait les affaires nationales depuis deux ans.

Je suis cependant d'accord avec le fait que la stratégie actuelle de Sarkozy peut avoir pour but, à défaut de se faire réélire, de limiter la défaite de la droite pour ne pas trop compromettre l'avenir de celle-ci à moyen terme. Comme je l'avais écrit ici, les élections législatives de juin devraient également permettre, en cas de défaite de Sarkozy à la présidentielle, de voir si celle-ci était davantage liée au rejet de sa personne ou à celui de la droite et notamment de l'UMP dans son ensemble.

[Denis]

Je renouvelle et actualise mon post sur la mobilisation différentielle. Je constate une faible mobilisation des militants UMP sur le terrain (là: banlieue sud de Paris et sur ligne RER). Très peu de monde sur le marché pour l'UMP, aucune distribution devant le RER. Rien à voir, bien entendu, avec la situation de 2007.
Hollande a bien géré le positionnement a priori difficile autour des meurtres de Montauban et Toulouse. Après la mise au point à Aurillac et surtout en Corse sur les questions de sécurité, avec un relais en forme de satisfecit de Chevènement dans le Parisien, on devrait voir réémerger les questions sociales et économiques.
Sur le plan strictement électoral: une remontée trop nette de Sarkozy risque de mobiliser des électeurs Bayrou (le processus est en marche) et Mélenchon. A force de dire qu'une avance significative donnerait une dynamique à Sarkozy, on renforce le réflexe de vote efficace ou utile (chacun choisit son terme) en faveur de Hollande. On trouve là l'un des trois problèmes auquel est confronté Sarkozy avec la nécessité de gagner à sa droite et à sa gauche et le poids de son bilan.