Je rejoint Jean-Philippe : on va changer de phase. Dans l'après-Toulouse, le débat sur l'insécurité a peu pris, et en tous cas semble avoir peu influencé les électeurs si ce n'est une remontée légère de Sarkozy : il mord sur l'électorat de MLP au 1er tour (mais c'était déjà engagé avant) et améliore les reports au second, ce qui explique sa remontée. (Explication à confirmer par ceux qui ont des infos plus détaillées des sondages).
Les questions sociales sont en train de revenir et si Hollande arrive à rebondir (avec de nouvelles propositions ou en réactivant les anciennes qu'on a déjà oublié), il peut mettre fin à son érosion.
Il peut mordre sur l'électorat de Bayrou car le candidat Modem est en perte de vitesse, et ses électeurs ne peuvent pas aller chez Sarkozy (occupé à draguer l'extrème-droite).
Il peut aussi récupérer des électeurs parti voter Mélenchon pour "faire pression à gauche" sur Hollande, mais pas forcément convaincu par le FdG et inquiet d'un Hollande trop faible. Contrairement à Vudeloin (si je je le comprend bien), je persiste à penser qu'une partie des progrès de Mélenchon est le fait d'électeur ex-supporters de Hollande et susceptible de lui revenir.
Faire les deux en même temps sera difficile, et la première stratégie colle mieux avec sa campagne passée et son objectif (compréhensible) de rassemblement large au 2nd tour. Mais Hollande n'a plus le choix et il doit se bouger !
En parallèle, je ne suis pas certain que Mélenchon puisse poursuivre sa progression encore longtemps. Il approche les 15% correspondant en France à la gauche révolutionnaire/protestataire/de la gauche (expression au choix) de l'avis de nombreux contributeurs.
Bref, et à défaut d'évènements nouveaux, mon pifomètre voit plutot les positions se figer rapidement voire s'inverser (petite baisse de Mélenchon et Sarkozy, reprise de Hollande et Le Pen)... jusqu'au prochain rebondissement de la campagne (par exemple et au hasard, du nouveau sur son financement de 2007 :shock: pourrait faire mal à Sarko).