sondage avec les candidats

[pierrot]

On sait bien que les sondages ne sont pas prédictifs du résultat mais des "photos de l'opinion à un instant donné", comme ils disent. Certes le moment donnée est particulier : la campagne n'a pas vraiment démarré à droite, Hollande bénéficie de l'effet post désignation, Sarkozy ne bénéficiait pas encore de l’effet bébé ;) …
Mais là, 64 % au second tour ça me parait tellement déconnecté de la réalité bipartisane du pays que j'en viens à douter, si ce n'est de la rigueur méthodologique de ces enquêtes (encore que, il y aurait à redire…), du moins de leur pertinence pour le second tour à plus de 6 mois de l’échéance alors que le clivage partisan réel ne s'est pas cristallisé. Dès lors, comment parler "d'intentions de vote", alors qu'on met juste en évidence des bonnes ou mauvaises opinions de personnalités ? Le rejet de Sarkozy dans une partie de la droite est tel que certains sont prêts à déclarer aujourd'hui qu'ils voteraient Hollande (pas par adhésion mais par rejet du président sortant). Cette défiance s'exprimera probablement au premier tour (Le Pen, Bayrou, abstention..), mais dans le secret de l'isoloir les lignes de conduites reviendront forcément et majoritairement vers les fondamentaux de chaque électorat au second. Alors que lorsqu'un enquêteur pose les deux questions à la suite, le sondé reste sur la même réponse : la défiance envers Sarkozy.
Comme le rappelait le député UMP Jérôme Chartier ce matin à la radio, il s'agit d'un chiffre incohérent même en comparaison avec les plus grands écarts gauche-droite de Mitterrand en 1988 ou De Gaulle en 1965.
Je ne sais pas si François Hollande sera le prochain Président de la République, mais je peux d'ors et déjà signé que s'il est élu face à Sarkozy au second tour il le sera avec moins de 55 % des suffrages exprimés.
Concernant les 39% du premier tour, je reste comme pour le sondage CSA d'hier sur un effet primaire. Pour rappel, le 13 décembre 2006, un sondage BVA donnait Ségolène Royal à 35 %.

[vudeloin]

On peut penser que la démocratie sondagière est en pleine ébullition et qu'il s'agit, très vite, de limiter le débat entre les deux principaux candidats ou présumés tels.
Ce qui interroge, puisque nous sommes face à un sortant qui va tout de même avoir quelque peine à trouver quelque chose de nouveau à dire sans se faire renvoyer son bilan à la figure, et un prétendant dont une part importante des orientations restent à la fois floues ou déjà dépassées par une situation économique et sociale que je trouve étonnament évolutive...

[jordan]

Concernant les 39% du premier tour, je reste comme pour le sondage CSA d'hier sur un effet primaire. Pour rappel, le 13 décembre 2006, un sondage BVA donnait Ségolène Royal à 35 %.

Ce qui est amusant, c'est que ce fameux sondage donnait aussi 32% à Nicolas Sarkozy.. qui a finalement fait 31% au 1er tour. ;) Jean-Marie Le Pen était également correctement évalué à 9% (10% au final).

En fait, ce fameux sondage de décembre s'était trompé de 10% (une paille ! :o) entre Ségolène Royal (26% au final au lieu de 35%) et François Bayrou (18 au lieu de 8).

Alors, faut-il s'attendre à nouveau à une surprise Bayrou ???

[ligerien]

Concernant les 39% du premier tour, je reste comme pour le sondage CSA d'hier sur un effet primaire. Pour rappel, le 13 décembre 2006, un sondage BVA donnait Ségolène Royal à 35 %.

Ce qui est amusant, c'est que ce fameux sondage donnait aussi 32% à Nicolas Sarkozy.. qui a finalement fait 31% au 1er tour. ;) Jean-Marie Le Pen était également correctement évalué à 9% (10% au final).

En fait, ce fameux sondage de décembre s'était trompé de 10% (une paille ! :o) entre Ségolène Royal (26% au final au lieu de 35%) et François Bayrou (18 au lieu de 8).

Alors, faut-il s'attendre à nouveau à une surprise Bayrou ???

En 2007 Bayrou a fait son score au détriment de Royal abandonnée par quelques électeurs ne croyant pas à ses chances de l'emporter au 2ème tour... contrairement à Bayrou qui était donné gagnant s'il était au 2ème tour.
Hollande n'est pas encore donné vaincu contre Sarkozy, et Bayrou a quand même perdu des plumes depuis 2007, je ne pense pas l'histoire du 3ème homme du Béarn se répète.

[Jean-Philippe]

Sondage IFOP :
Hollande 35 (+6)
Sarkozy 25 (+1,5), au plus haut depuis 6 mois
Le Pen 17 (-1,5)
Bayrou 6,5 (+0,5)
Mélenchon 6 (=)
Joly 4,5 (-1,5)
Villepin 2 (-0,5)
Morin 1 (nouveau, mais -5 sur le score de Borloo)
Arthaud et Lepage 0,5 (+0,5)
Poutou, Nihous, Boutin et NDA 0,5 (=)

Quelques remarques : la gauche est à 46,5, le centre et la droite non UMP à 11,5 (pour 7 candidats !)
Hollande plait davantage aux femmes (39/31) au contraire de Mélenchon (3/9) alors que Le Pen est à égalité (une nouveauté). Il séduit 8% parmi les personnes qui avaient voté pour le candidat UMP en 2007 et 37% des pro Bayrou de 2007 (devançant ce dernier dans son propre ex électorat).

Le Pen séduit 12% de l'électorat Sarkozy de 2007 et 32% des ouvriers (contre 9% pour Sarkozy).

Au second tour, Hollande gagnerait par 60%, soit +1 sur le dernier sondage : autant chez les hommes que les femmes, avec 50% chez les plus de 65 ans, 51% chez les indépendants/employeurs et 50% chez ceux qui se disent proche du FN et 47% de l'électorat FN de 2007, 75% de l'electorat Bayrou et 11% de celui de Sarkozy en 2007.

http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/Sondage-exclusif-Ifop-JDD.fr-pour-la-presidentielle-2012-Hollande-35-Sarkozy-25-410343/?from=cover

[vudeloin]

On notera que le score de François Hollande serait particulièrement élevé dans le Nord Est ( je ne sais pas tout à fait ce que cela recouvre comme régions pour l'Ifop ), une partie du pays où Sarkozy était particulièrement haut en 2007.
A noter que le candidat UMP résiste quelque peu dans le Sud Est, notamment parce que l'électorat retraité lui est encore assez acquis.
Je note aussi, pour l'heure, le score intéressant du Front de Gauche chez les moins de 25 ans, et le fait qu'une bonne partie de l'électorat de sensibilité socialiste est tenté par le vote Mélenchon, mais dans une proportion moindre que la part de l'électorat Front de Gauche susceptible de " voter utile '".

[Jean-Philippe]

Je viens de me faire une réflexion que vous avez peut-être eu.
On dit que les sondages un an ou 6 mois à l'avance (pour ce qui est de la présidentielle) se sont quasi toujours trompés (1981, 1995, 2002 notamment). Cependant, les candidats favoris à ces élections étaient toujours aux responsabilités ce qui n'est pas le cas de Hollande. Or, il est beaucoup plus facile de dévisser dans les sondages quand on est aux manettes. C'est pourquoi je ne crois pas du tout à un renversement de tendance défavorable à Hollande. La seule surprise serait un FN au 2e tour avec Sarkozy éliminé, mais ce ne serait pas vraiment une surprise puisqu'elle aura été maintes fois évoquée.

[Zimmer]

Cependant, les candidats favoris à ces élections étaient toujours aux responsabilités ce qui n'est pas le cas de Hollande.

A la fin de l'année 2006, Royal était à peu près à égalité avec Sarkozy dans les sondages portant sur le second tour et c'est elle qui avait ensuite dévissé.

Je pense que si les sondages sont aussi mauvais pour Sarkozy en janvier ou en février (ce n'est finalement que dans trois mois), on pourra dire qu'il a d'ores et déjà perdu l'élection présidentielle. Là, ça me paraît encore un peu tôt pour en tirer cette conclusion.

[Jean-Philippe]

En 2006, il n'y avait aucun favori net, c'est pour ça que j'en n'ai pas parlé.
Pour le reste, je suis évidemment avec ton dernier paragraphe même si j'ai tendance déjà à penser que la messe est dite, la seule inconnue pour moi l'écart que, contrairement à beaucoup, je vois compris entre 10 et 15 points.

[vudeloin]

Je ne commente que rarement les sondages mais je pense tout de même sur le contexte de l'élection que l'état de la situation économique sera tel que les politiques budgétaires expansionnistes ne seront probablement pas à l'ordre du jour.
Mais surtout que les programmes, autant celui de l'UMP que celui du PS, risquent d'être un peu dévalués.