de vudeloin » Mer 9 Mai 2012 02:55
Si on en reste aux chiffres, dans leurs grandes masses et sans trop entrer dans les détails, regardons tout de même les faits.
En 2007, après avoir rassemblé 11 448 663 voix au premier tour, Nicolas Sarkozy avait réuni 18 983 138 suffrages au second tour, soit une progression de 7 534 475 bulletins (65,8 % des voix réunies au premier tour).
On notera que, cette année là , 11 893 701 électeurs (plus que les voix obtenues par Nicolas Sarkozy) s'étaient portés sur d'autres candidats du centre et de droite, à savoir François Bayrou, Jean Marie Le Pen, Frédéric Nihous et Philippe de Villiers.
Pour ce qui concerne la candidate de la gauche, elle avait réuni au premier tour 9 500 112 voix, les autres candidats de gauche 3 876 920 voix, soit un total de 13 377 032 votes.
Au second tour, la candidate de la gauche avait réuni 16 790 440 voix, soit, tout de même, 3 413 408 voix au delà du total de la gauche.
Le « bougé « du second tour en direction de Ségolène Royal allait de pair, pourtant, avec une hausse du nombre des bulletins nuls, celui ci passant de 534 846 à 1 568 426, soit, tout de même, 4,2 % des votants.
En 2012, le premier tour a donné les tendances suivantes :
François Hollande a réuni 10 272 705 voix, gagnant donc 772 593 voix sur le score de son ex compagne tandis que les autres candidats de gauche ont réuni 5 426 975 voix, soit une progression de 1 550 055 suffrages (deux fois supérieure à celle du PS), portée de manière exclusive par le score de Jean Luc Mélenchon au nom du Front de Gauche.
Le total de voix de gauche est passé à 15 699 680 suffrages, bien au delà du total de 2007.
A droite, Nicolas Sarkozy s'est retrouvé choisi par 9 753 629 électeurs, soit une perte sèche de 1 695 034 voix.
François Bayrou, pour sa part, a obtenu 3 275 122 voix, soit 3 544 997 voix de moins qu'en 2007.
Quant à Nicolas Dupont Aignan, avec 643 907 voix, il a obtenu un total inférieur aux 1 239 052 voix de Philippe de Villiers et Frédéric Nihous en 2007.
Reste le cas Le Pen, qui passant de 3 834 530 voix à 6 421 426 voix, a réalisé une progression de 2 586 896 voix.
J'ai mis de côté les inclassables voix de Jacques Cheminade.
Le total des voix allant de François Bayrou à Marine Le Pen s'est élevé donc à 20 094 084 voix.
Et singulièrement à 16 818 962 voix pour Nicolas Sarkozy, Nicolas Dupont Aignan et Marine Le Pen.
Au second tour, François Hollande a recueilli 18 004 656 voix, soit 2 304 976 de plus que le total de gauche du premier tour.
Pour Nicolas Sarkozy, le score s'est élevé à 16 865 340 voix, soit exactement 46 378 de plus que le total Sarkozy/Le Pen/Dupont Aignan.
Mais comme chacun sait, les choses sont plus compliquées que cette simple arithmétique.
Si 50 à 60 % des électeurs de Marine Le Pen ont finalement choisi le Président sortant, cela veut dire que celui ci a pu compter sur le report de 3,2 à 3,85 millions d'électeurs.
De même, si 6 % des électeurs de Mélenchon ont fait ce choix étrange, cela fait 240 000 voix de plus.
Et si 40 % des électeurs de Bayrou ont opté pour le candidat sortant, on se retrouve avec 1,31 million d'électeurs en prime.
Ce qui tendrait à dire que Nicolas Sarkozy, outre ses 9,75 millions d'électeurs au premier tour, pouvait ainsi compter sur 4,75 à 5,4 reportées, soit un total de 14,5 à 15,15 millions de votes.
Et donc, environ 1,75 à 2,4 millions de votes issus des autres candidats du premier tour et des nouveaux électeurs.
Pour François Hollande, les 10,3 millions de voix de départ, on ajoute 30 % des électeurs de François Bayrou (980 000 électeurs), 15 à 20 % des électeurs de Marine Le Pen (960 000 à 1 285 000 voix) et, surtout, 80 % des électeurs de Mélenchon (3,2 millions).
Soit 5,15 Ã 5,5 millions de voix environ.
Ce qui fait entre 15,45 et 15,8 millions de voix.
Pour le solde, représentant les reports des autres candidats et les nouveaux électeurs, on se retrouve avec un ensemble de 2,2 à 2,5 millions de voix.
On aura juste observé que, dès le report des trois principaux candidats, après les deux qualifiés, donne a priori 300 000 à 1,3 million de voix d'avance pour François Hollande.
Et que de fait, le seul report des électeurs du Front de Gauche (bonus de trois millions de voix pour le candidat du PS) est suffisant pour effacer l'atermoiement des reports lepénistes et centristes.