Je me suis porté candidat à la Présidence de la République le 5 novembre 2011, "pour faire bouger les lignes" et mettre la gauche et la France à la hauteur des défis qu’elles doivent relever.
Dans la grave crise à travers laquelle une construction européenne mal pensée dès l’origine, peut conduire la France à une position définitivement subordonnée, j’ai voulu, à travers cette "candidature pédagogique", rendre nos concitoyens attentifs à quatre enjeux majeurs de la période qui s’ouvre :
1) Pour réindustrialiser le pays, condition de la survie du modèle républicain, il faut, chose non suffisante mais indispensable, une monnaie moins chère que l’euro actuel.
2) Il est nécessaire, en second lieu, d’organiser la croissance en Europe et non pas la récession à perte de vue, comme nous y conduirait le projet de traité européen dont les grandes lignes ont été entérinées hier, le 30 janvier 2012, à Bruxelles. Si le gouvernement de Mme Merkel, qui prétend dicter sa loi au suffrage universel, n’acceptait pas la révision du traité pour étendre les missions de la Banque Centrale européenne et organiser la relance en Europe, mieux vaudrait alors transformer l’euro de monnaie unique en monnaie commune.
3) La souveraineté budgétaire et fiscale de la France doit rester dans les mains du Parlement français. Sa préservation est la condition, à tous égards, de notre indépendance future, y compris diplomatique et militaire.
4) Il est temps de redresser l’Europe à partir de ses nations. Celles-ci sont le cœur vivant de la démocratie. Le but est d’édifier une "maison commune européenne", ou comme disait le général de Gaulle, une "Europe européenne", ouverte vers la Russie à l’Est et vers la Méditerranée et l’Afrique, au Sud. Cette construction se fera avec les peuples, c’est-à -dire par la force des choses, à géométrie variable, avec ceux qui le veulent.
Ayant pu exercer, autant que je le pouvais, le rôle pédagogique que je m’étais assigné, et n’ayant plus aujourd’hui les moyens de continuer ma campagne, je décide de retirer ma candidature à l’élection présidentielle. Je continuerai cependant, demain comme hier, à faire entendre ma voix pour servir la République.
Dans les temps difficiles qui sont devant nous, rien n’est plus important que de maintenir un recours républicain.
J’indiquerai bien sûr, le moment venu, le candidat à l’élection présidentielle auquel, les yeux ouverts, j’apporterai mon soutien.
Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Mercredi 1 Février 2012 à 09:44
http://www.chevenement2012.fr/
manusurmars a écrit:Comme on pouvait s'y attendre, il retire finalement sa candidature, mais c'est plutôt un non-(ch)évènement :D
celui qui se voyait 3ème homme en 2002 et qui a surtout été un des acteurs de la division de la gauche et de son échec collectif retentissant n'a jamais pu trouver son auditoire dans cette campagne, et les sondages, cruels, le mettaient au même niveau que Lepage, Poutou ou Morin.
pas de soutien officiel pour l'instant à un autre candidat, mais ça viendra dit-il.
http://www.liberation.fr/politiques/010 ... identielle
c'est en tout cas sans doute le clap de fin pour le Che.
Eco92 a écrit:Sur Rue89 ce jour une tribune de militants "chevènementistes" appelant à rejoindre Hollande dès mainteanant :
http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2011/12/12/un-appel-de-chevenementistes-pour-nous-cest-hollande-227450
Si la majorité des signataires sont de "simples" militants, on y retrouve aussi quelques élus municipaux (notament des maires adjoints de Paris et un maire) ainsi qu'un vice-président de conseil régional. De plus le texte me semble assez argumenté pour montrer qu'il répond sans doute à une vraie questions des militants MRC même sur l'opportunité d'une candidature de leur leader (qu'ils ne se seraient pas posés dans le cas où Aubry aurait été candidate).
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