Eva Joly et l'élection présidentielle de 2012

[Eric]

Pour ma part, je suis horripilé par la dénonciation par Eva Joly de la "soumission" du PS au lobbying d'Areva.

Je ne vois pas pourquoi le PS "céderait à du lobbying" quand il écoute les experts d'Areva (partiaux bien évidemment, mais pas sans pertinence tout de même !), alors qu'il "écoute la voix de la raison" lorsqu'il rejoint les positions d'EELV !

C'est un peu du terrorisme intellectuel :(

[Zimmer]

On verra si la campagne de Eva continue et comment au cas où !

Son porte-parole, Yannick Jadot, annonce ce matin sa démission. (source)

Je suis maintenant persuadé que la candidature d'Eva Joly n'ira pas jusqu'au bout. Je pense même à un retrait rapide de celle-ci.

[jordan]

On voit poindre (TV, presse, radio) Eva Joly en candidate indépendante portant l'étendard de la sortie du nucléaire et d'une "pureté démocratique ". C'est quand même une candidate hors sol, ne se sentant pas engagé par un accord signé par son parti, et ne voulant (pas encore ??) se prononcer pour F.Hollande au 2ème tour .

On verra: électoralement, elle perdra vers le PS (vote utile )et gagnera en provenance de la gauche de la gauche.
mais, pour les législatives, elle ne facilitera pas l'accord !Les réticences du PS de ne pas se présenter, puis, pour les électeurs PS de voter pour le candidat EELV qui représenterait la gauche vont grandir !!

On verra si la campagne de Eva continue et comment au cas où ! le pire pour EELV serait de se situer en dessous du score de C.Lepage ! Pas impossible !!

Oui, on peut penser que la campagne "présidentielle" de Eva Joly va faire du tort, non seulement à la gauche au 2e tour (par effet repoussoir chez les modérés, par diabolisation du PS chez les "khmers Verts"), mais aussi aux candidats Verts dans les 60 circos dont ils auront obtenu l'exclusivité, qui n'obtiendront pas un report massif des électeurs de gauche et du centre gauche (et donc, assez directement, aux finances de son parti, chaque voix rapportant un peu moins de 2€ par an).
Finances du parti qui seront également massivement impactées si elle n'atteint pas la barre des 5% (comme c'est probable).

Par ailleurs, je me demande encore comment un parti peut désigner pour le représenter à une campagne présidentielle un candidat avec un accent étranger aussi prononcé ? J'ai un énorme respect pour la personnalité et la carrière de l'ex-magistrate, mais je pense qu'elle n'est pas la bonne personne pour une candidature présidentielle.
Il me semble que les Etats-Unis (qui ne sont certes pas un modèle de système démocratique) réservent la Présidence (mais pas les autres mandats, voir le cas Arnold Schwarzenegger) à des citoyens nés américains.
Vu de France, la disposition paraissait étonnante; mais le cas pratique Eva Joly la fait "sonner" ;) un peu différement aujourd'hui..

[Zimmer]

Par ailleurs, je me demande encore comment un parti peut désigner pour le représenter à une campagne présidentielle un candidat avec un accent étranger aussi prononcé ?

Je pense que c'est moins l'accent d'Eva Joly qui pose problème que son amateurisme politique, tout comme d'ailleurs l'amateurisme politique des dirigeants d'EELV dans leur ensemble.

Je crois que le PS a fait une erreur à propos de l'accord passé avec cette formation en vue des élections législatives et qu'il aurait eu moins à perdre en laissant celle-ci se saborder toute seule. Je ne suis, de toute façon, pas du tout certain que dans les circonscriptions laissées à EELV, les électeurs habituels du PS se reportent comme un seul homme sur ses candidats. Un certain nombre de circonscriptions qui auraient eu une chance d'être gagnées par la gauche ne le seront sans doute pas, à cause de cet accord.

Pour revenir à Eva Joly, il est clair qu'en en faisant sa candidate à l'élection présidentielle, EELV l'a aussi envoyée au casse-pipe.

[Relique]

Ces dernières semaines, on a vraiment eu l'impression de voir une EELV à "deux faces" tout à fait différentes. Celle qui négocie d'abord un contrat de gouvernement avant de finalement accepter un programme de majorité parlementaire avec le PS sans participation au gouvernement qui l'a définitivement fait passer aux yeux de l'opinion comme ayant pour objectif avoir des sièges de députés pour avoir des sièges de député.

Ensuite, il y a la candidate élue depuis 5 mois par une primaire qui s'est plutôt bien passée (score pas trop serré du tout) et qui fait timidement campagne, en ne participant aucunement à un accord qui la lie aux yeux de l'opinion de François Hollande, et à qui on aimerait demander à quoi sert sa candidature quand son parti a obtenu un accord le liant au PS pour la prochaine mandature législative, qui à cause du calendrier électoral et de facto liée à la prochaine mandature présidentielle. En prime, elle "se garde" de se prononcer tout de suite pour un soutien à Hollande au deuxième tour des présidentielles, alors que son parti a acté une alliance au parlement avec.

C'est tout bonnement insurmontable, et la rupture entre le parti et la candidate est surement pire que celle qu'a connu Royal en 2007. Sa candidature sera encore plus dure à justifier à l'opinion, et il en découlera surement une forte montée de bouclier des mécontents de l'accord électoral s'ils voient un EELV très faible à la présidentielle, qui serait surement très faible aux législatives...

[vudeloin]

Je rappelle tout de même que la gauche ne se limite pas aux Verts et au PS...
Que certaines circonscriptions que la gauche pourrait gagner en 2012 soient en question du fait d'une candidature Verte qui ne ferait pas l'unanimité de ce point de vue est une chose, mais cela ne signifie pas nécessairement que la gauche dût renoncer à quelques possibilités d'élection.
L'exemple de la 21e circonscription du Nord, que j'ai détaillé, est assez net de ce point de vue.
Ensuite, du fait des dissidences, il peut aussi se passer d'autres choses.

[ligerien]

Je rappelle tout de même que la gauche ne se limite pas aux Verts et au PS...
Que certaines circonscriptions que la gauche pourrait gagner en 2012 soient en question du fait d'une candidature Verte qui ne ferait pas l'unanimité de ce point de vue est une chose, mais cela ne signifie pas nécessairement que la gauche dût renoncer à quelques possibilités d'élection.
L'exemple de la 21e circonscription du Nord, que j'ai détaillé, est assez net de ce point de vue.
Ensuite, du fait des dissidences, il peut aussi se passer d'autres choses.

J'allais faire la même remarque, avec un exemple différent, sur la 4ème de la Loire, réservée aux écolos (sans doute pas au hasard...) par le PS, il est propable que le candidat communiste passe devant les Verts. Dans ce cas de figure, il faudra suivre ce qu'il se passe au niveau des désistements entre les 2 tours.
Ailleurs, à Lyon par exemple, il y aura sans doute des dissidents, qui risquent fort de finir devant les Verts. D'autant plus si le score d'Eva Joly à la présidentielle est minuscule.

[vudeloin]

C'est vrai que nous allions oublier dans tout cela que Jean Vincent Placé fut d'abord radical de gauche avant d'adhérer aux Verts...
Je ne suis pas d'accord avec l'aspect amateur des dirigeants Verts.
Je pense au contraire qu'ils ont, pour quelques uns, toutes les apparences du crocodile sachant se défendre dans le marigot, d'autant que ce parti comprend tout de même un certain nombre de vieux chevaux de retour de bien des combats politiques du passé.
Que tout cela laisse un goût un peu amer aux partisans d'Eva Joly comme aux électeurs tentés par le vote écolo, ma foi, je le comprends aisément.
Si, en plus, les yeux en viennent à se dessiller, alors ;)

[pierrot]

Par ailleurs, je me demande encore comment un parti peut désigner pour le représenter à une campagne présidentielle un candidat avec un accent étranger aussi prononcé ? [...] Il me semble que les Etats-Unis (qui ne sont certes pas un modèle de système démocratique) réservent la Présidence (mais pas les autres mandats, voir le cas Arnold Schwarzenegger) à des citoyens nés américains.

Marine Le Pen a posé la même question à plusieurs reprises, avec la même référence à l’exemple institutionnel américain.
C'est une question qui n'a vraiment pas de sens : la République Française ne distingue pas plusieurs catégories de citoyen et de droits (à accéder à certains postes) selon le moyen et l'antériorité d'obtention de la nationalité.
Aux yeux de la loi, Eva Joly est aussi française que Marine Le Pen ou Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa. Et heureusement!
La question de la bi-nationalité d'Eva Joly, posée par certains, pourrait être plus pertinente s'agissant d'accéder à la fonction de Chef d’État. Même si personnellement, ça ne me parait pas bloquant.
En fait, le problème d'Eva Joly n'est pas son accent, pas plus que celui de Philippe Poutou ou le bégaiement de François Bayrou n'en sont un. A la limite, les approximations syntaxiques et grammaticales de Nicolas Sarkozy me gênent plus.
Non, son problème, c'est plutôt la stratégie mosaïque d'EELV, qui comme l'indique avec justesse Zimmer l'envoie au casse-pipe. Cécile Duflot a eu beau déclarer qu'elle ne se sentait pas prête à y aller, je crois surtout qu'elle avait bien compris que ce n'était pas le bon rôle à endosser. Et les propos de Dominique Voynet sur la campagne 2007 semblent confirmer cette impression.

[vudeloin]

Apparemment d'ailleurs Cécile Duflot préfère monter sur la vague et les Hauts de Belleville plutôt qu'aller se perdre sur le chemin des Champs Elysées...
On croyait pourtant ceux ci plus près du paradis, mais baste :)