En l'occurrence, elle ne veut pas "combler le trou", elle veut simplement faire maigrir la sécurité sociale en coupant les remboursements, politique qui a été suivie depuis pas mal de temps par la droite (déremboursements de médicaments, tampons, vignettes et autres franchises etc... ).
Et, il faut bien l'avouer, cela ne semble pas fonctionner. A la place, on observe que les français vont moins chez le médecins, que les soins dentaires sont redoutés par une large part de la population, donc que les français ne se soignent plus aussi bien. Est-ce cela qu'on veut pour notre pays ? Parce que nous sommes, avec ces mesures, sur les pas des Etats-Unis.
Il faut s'interroger sur pourquoi le financement de la sécurité sociale n'est pas assez conséquent. Peut-être à cause de toutes les exonérations de charges. Je me souviens d'une feuille de salaire SMIC que j'avais reçu où la "réduction fillon" permettait à l'entreprise m'ayant employé d'économiser la moitié des charges. [
http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr ... ,1031.html , il y a écrit 26% du salaire brut max. Les cotisations sociales d'un SMIC n'atteignant guère souvent 52% du salaire brut (non, le salaire net n'est quand même pas de moins de 750 €), je suis donc certains que cette entreprise économisait la moitié des charges, alors qu'il s'agit d'une entreprise assez grande et pas vraiment en crise.. ]
Il est assez amusant d'ailleurs de voir l'hypocrisie de cette "réduction fillon". On décide d'alléger des cotisations, mais jamais on ne dit qu'on va tout simplement baisser les taux de cotisation. Ce serait plus transparent, sans doute, plutôt que de créer des dizaines et des dizaines d'allégements. Ils n'ont qu'à faire un barème qui avantage les entreprises qui sont avantagées par ces allégements.
Bien sûr, je ne reproche pas à la droite de vouloir baisser les charges. Ils ont le droit de penser que c'est la solution. Je pense plutôt que ces mesures visent à affaiblir la protection sociale en France et en Europe, alors que, l'objectif que doivent avoir les nations européennes, c'est forcer les autres pays à installer des protections sociales aussi efficaces qu'en France. Je sais qu'on va me faire le procès d'ingérence, mais je trouve que plutôt que d'encourager les pays extérieurs à baisser les salaires de leur peuple (en disant que nous devons baisser les coûts de production), on devrait encourager les autres pays à augmenter les salaires et le poids de la protection sociale, ce qui leur ferait avoir petit à petit des coûts de production équivalent aux nôtres.
Comment ? En réalisant des protections à l'importation, en créant des taxes "sociales" et "écologiques" (parce que la planète nous concerne tous, et si nous voulons réellement que l'Homme vive en harmonie avec les ressources planétaires, il faut encourager les entreprises à produire plus proprement afin de réduire l'impact écologique du point de croissance du PIB) à l'entrée dans l'Union Européenne et, pourquoi pas, en inscrivant dans les traités que l'Union Européenne se doit d'encourager le rattrapage des pays in et hors union ayant de faibles protection sociales vers ceux qui, comme la France, en ont des plus performantes. Actuellement, c'est l'effet inverse: la retraite est reculée, la santé est laissée à l'abandon, dans d'autres pays, la fécondité et la famille également, et je ne vais pas commencer avec le chômage.
Il s'agit actuellement d'une Europe du moins-disant social, alors que l'Union Européenne doit encourager ses membres à une excellence sociale et environnementale pour pouvoir aussi encourager les pays en voie de développement de se développer de manière durable.
Pour cela, des taxes "progressives" selon les conditions de fabrications (écologiques et sociales) des produits arrivant en Europe permettraient d'encourager les entreprises exportant en Europe à augmenter les salaires / produire plus écologiquement. Cela permettrait également, au passage, grâce aux droits de douane, de financer la protection sociale en Europe et surtout les investissements pour que nos entreprises soient à la pointe de la production écologique qui est certainement l'avenir des prochaines décennies.