de vudeloin » Dim 18 Mar 2012 20:28
Bon, les aminches, va falloir se pencher sur la question sérieusement...
Parce qu'évidemment, si vous voulez ma première idée, c'est que l'abstention est d'abord et avant tout un mauvais signe pour l'état de la démocratie en général.
Quand vous avez au moins 40 % d'abstentions dans un scrutin, quelqu'il soit, cela montre que les modalités de représentation populaire sont quelque peu en difficulté et peinent à incarner les attentes de l'électorat.
Là, on se situe dans un cas de figure où c'est l'élection cardinale du système politique français qui est frappée par le risque d'abstention.
Question à cent sous : si nous avons même seulement 25 % d'abstention lors de la présidentielle, qu'est ce que cela va donner pour les législatives ?
Cette situation m'inquiète, parce qu'évidemment, elle montre le risque d'un délitement des liens entre les élus, quelque soit leur étiquette, et les électeurs.
Ensuite, regardons les données.
Je vais vous donner mon avis : plus le pourcentage de votants sera élevé, plus le pourcentage de voix accordé aux deux favoris présumés ou aux deux candidats de tête sera élevé.
Ainsi, avec une participation supérieure à 80 %, VGE et Mitterrand ont largement été en tête du scrutin de 1981, de la même manière que Sarkozy et Royal ont frisé les 60 % des voix à eux deux en 2007.
Et, comme chacun l'aura remarqué, la participation la plus faible, celle de 2002, a conduit au résultat que l'on sait.
On aura aussi remarqué qu'à l'exception de l'élection de 1969 (où la consigne d'abstention du PCF fut relativement suivie par l'électorat de Jacques Duclos), le second tour de chaque présidentielle a été marquée par une hausse relative du nombre des votants et, de fait aussi, dans la plupart des cas, par une augmentation du nombre de votes accordé au candidat ou à la candidate de gauche.
Je reviendrai plus en détail sur cet aspect important de la question parce qu'un pourcentage d'abstention se fait toujours, au second tour, par une élévation de la participation plus importante qu'en apparence, une partie des électeurs de premier tour ne revenant pas au second tour, avec toutes les conjectures qui peuvent découler d'une telle situation.
Et, pour le coup, même si Jacques Chirac n'a pas été un candidat de gauche en 2002, il est évident qu'il a, lui aussi, d'une certaine manière, bénéficié de cet étrange phénomène...
Mais bon, le débat reste ouvert...