ubil a écrit:Je m'incline donc et considère le débat comme clos. Pour ce qui est du taux marginal, force est de donner raison à Emeric et Vudeloin, encore qu'il soit, comme je le disais, difficile de juger notre débat a posteriori, alors que tout n'était encore que confusion, et que Hollande a amendé sa mesure.
Quant à vous, maintenant,si cela vous fait plaisir, je retirerai mon mot: mais l'idée même d'un taux marginal d'imposition atténue ce que vous disiez sur l'impôt spoliateur proche des 100%.
La proposition du candidat socialiste est effectivement intéressante, au moins pour la conjecture politique, cher ubil.
Et votre « ignorance » (toute relative, compte tenu du fait que bien des candidats de cette élection présidentielle jouent sur le maniement de concepts tout de même assez particuliers et d’omissions pour tenter d’attirer le chaland) ne saurait vous être reprochée, sinon qu’elle implique que la discussion permettre à chacun de disposer de quelques menus éléments d’appréciation.
Je ne vais pas reprendre l’exemple que je citais hier avec mon affaire de barème mais pour le coup, je vous donne un élément parmi d’autres.
Notre célibataire qui n’a que 15 000 euros de revenu annuel paiera (sauf s’il file de l’argent aux Restaurants du Cœur, à la Ligue contre le Cancer ou qu’il déduise ses cotisations syndicales et ses versements à un parti politique) un impôt sur le revenu de 761 euros environ.
Ce qu’il ne faut cependant pas oublier, c’est qu’avant, il aura aussi acquitté, tout au long de l’année, pour plus de 1 660 euros de CSG et de CRDS.
Bon, revenons en à la proposition Hollande qui vise, apparemment, à créer une sorte de tranche spéciale pour les contribuables, fort peu nombreux, dont le revenu fiscal de référence dépasse le million d’euros.
Pour ceux qui l’ignorent, je rappelle tout de même que l’impôt sur le revenu, qui est progressif, rapporte relativement peu en France puisque les droits normalement acquittés après application du barème se situent aux alentours de 45 milliards d’euros pour un montant global de revenus de référence de plus de 848 milliards d’euros.
On est donc en présence d’un taux apparent de prélèvement à peine supérieur à 5 %...
Il faut dire que le quart des foyers fiscaux (ce sont là des chiffres tout à fait officiels) déclarent un revenu compris entre 0 et 9 400 euros annuels…
A l’autre bout de la chaîne, nous avons par contre un peu moins de 580 000 foyers fiscaux (moins de 2 % du total) qui capitalisent 12 % des revenus de référence (moyenne pour ces ménages : 182 370 euros par foyer) et acquittent 39 % des droits principaux, appelés par application du barème.
Le taux de prélèvement supporté par ces ménages est cependant relativement mesuré puisqu’il n’atteint que 17 % du revenu imposable.
En 2007, lorsque Sarkozy est arrivé au pouvoir, le taux de prélèvement frisait, pour cette catégorie de contribuables, les 19 %...
On notera surtout que cette catégorie de contribuables, disposant d’un revenu annuel supérieur à 97 500 euros, est la seule catégorie de contribuables de l’impôt sur le revenu dont le revenu ne soit pas, majoritairement, constitué par des revenus salariaux.
Et que plus de 9 000 contribuables de la tranche se retrouvent encore aujourd’hui dispensés de toute imposition.
Comme quoi…