de vudeloin » Mer 12 Oct 2011 12:04
Pas de reproche, pierrot, bien au contraire.
Tu as proposé une lecture du résultat des primaires, avec quelques éléments, notamment relevés sur le site même de ces élections, j’en ai proposé une autre, partant de comparaisons et continuant à m’interroger ( comme d’autres, je suppose) sur la nature exacte de l’électeur de ce scrutin disons original.
Apparemment, c’est un électeur plutôt urbain ( comme le montre clairement la part prise par la Région Ile de France dans l’ensemble du collège électoral convoqué ) mais qui me semble plutôt yuppie que zuppain, si je peux oser ce jeu de mots.
J’ai opté, dans un message plus long, pour une comparaison avec les européennes dont on peut légitimement penser qu’elles avaient rassemblé sur les listes PS ce que l’on peut appeler le « noyau dur « des plus fidèles électeurs socialistes, ceux qui viennent voter à tout coup et à coup sûr pour le parti de Solférino.
A mon avis, il faut prolonger dans ce sens au regard de la situation des autres régions.
Qu’on ait été au-delà de ce chiffre sur Paris et la région Parisienne ( et, tu l’auras remarqué, d’autant plus qu’on s’approche du centre de l’agglomération parisienne ) montre au moins que le scrutin a pu intéresser au-delà du noyau dur et qu’il a même intéressé des électeurs qui avaient pu faire défaut au PS en juin 2009.
Sans compter, mais je pense que c’est plus marginal, les électeurs d’autres forces de gauche venus, pour des raisons qui leur appartiennent, participer à ces primaires.
Ensuite, j’ai quand même bien l’impression que, du côté des grands quartiers populaires, on ne s’est pas bousculé pour aller voter aux primaires.
Peut être que notre ami marc joseph sera en situation de nous en dire plus sur Marseille, parce que les arrondissements phocéens sont tout de même assez fortement caractérisés sur un plan sociologique, mais, ailleurs, cela semble également vrai.
Que veux tu, pierrot, plus de 1 100 votants à Rambouillet et 665 à Trappes, cela interroge…
Je pense même, pierrot, que ce faible écho des primaires dans les milieux les plus populaires explique pour une partie l’échec cinglant de Ségolène Royal dont le score global est sans commune mesure avec l’audience dont elle avait bénéficié en 2007.
Ce qui nous ramène aux questionnements déjà soulevés, notamment sur l’électeur type des primaires.
J’ai déjà pointé ma préférence pour un électorat de gauche structuré, relativement ancien ou aux convictions clairement ancrées, plutôt instruit ( autant par l’école que par l’expérience), pas nécessairement de la première jeunesse, ouvert aux flux d’information les plus modernes, assez souvent acteur de la vie politique, syndicale ou encore associative, bref, ce qui constitue une bonne part de la part agissante du « peuple de gauche ».
Un électorat qui peut donc à la fois recruter dans tous les âges, toutes les conditions sociales, toutes les professions, et dans les deux sexes, mais qui ne peut être tenu comme l’exact reflet sociologique de la France, singulièrement parce qu’il est aussi plus fortement urbain.
Une sorte d’électorat de « porteurs de messages « , ceux là mêmes qui, au quotidien, donnent sens aux valeurs de gauche, les défendent et les illustrent autour d’eux.
Le truc, c’est que cela donne de fait un électorat finalement assez proche de celui qu’on peut trouver dans les primaires aux Etats-Unis, laissant un peu de côté l’ensemble des victimes de la précarité de l’emploi comme des conditions de vie en général.
Le nœud de la campagne présidentielle est là : réussir à parler aux « exclus «, rendre quelque peu la démocratie au peuple, tel qu’il en est privé pour partie depuis 2007.