Zimmer a écrit:Jean-Philippe a écrit:Etonnant, si j'avais dû choisir entre les 2 lequel se maintiendrait, j'aurais miser sur Brard, en souvenir de 2008.
Brard aurait eu en effet des raisons de se maintenir mais cette position de Braouezec peut se comprendre également.
J'ai répondu un peu vite s'agissant de Brard (je n'avais pas trop de temps à ce moment-là ) et j'y reviens.
Il est en effet utile de rappeler que celui-ci avait le soutien officiel du PS lors des élections municipales de 2008 à Montreuil et que c'étaient des dissidents socialistes qui avaient fait alliance avec Voynet, lesquels ont quitté la nouvelle majorité municipale dès 2010.
Voynet, qui se serait bien vue prendre son siège de député à Brard cette année, à la fois pour renforcer sa position en vue des échéances de 2014 et éliminer définitivement son "meilleur ennemi", a finalement renoncé à se présenter après quatre premières années de mandat municipal assez difficiles et houleuses et alors qu'Eva Joly n'a fait qu'un score de 4,13 % des suffrages exprimés, le 22 avril dernier, dans la 7ème circonscription de la Seine-Saint-Denis (dont 4,41 % à Montreuil), préférant "prudemment" soutenir dès le premier tour le candidat du PS imposé par la rue de Solférino, Hammadi (candidature qui n'a pas vraiment fait l'unanimité au sein du PS local), contre l'avis-même de la direction nationale d'EELV qui aurait préféré investir son propre candidat et espérant ainsi en retour un soutien officiel du PS lors des prochaines élections municipales.
Tout ça pour dire que ce qui s'est joué principalement dans le désistement de Brard et c'est en tout cas mon sentiment, c'est précisément la perspective et la préparation des municipales de 2014 à Montreuil (qui, doit-on le rappeler, compte aujourd'hui 103 192 habitants et un conseil municipal composé uniquement d'élus de gauche) avec trois blocs qui occupent la quasi-totalité de la sphère politique locale, dont deux en opposition frontale que sont le Front de Gauche et EELV, et un PS, qui selon qu'il se ralliera à l'un des deux autres (il peut aussi décider de partir seul à la conquête de la ville tout comme de nouvelles dissidences en son sein sont à nouveau loin d'être impossibles), peut avoir une influence déterminante dans l'issue de ce futur scrutin.
Draume a écrit:Intégrer cela dans la guerre froide de gestion de Plaine Commune. Les socialistes poussent leurs pions pour prendre la présidence en 2014. Si Braouzec n'est plus député, cela aide...
Tu as raison de faire cette remarque, Draume.
En plus du contexte des élections municipales de 2008 à Saint-Denis que j'ai rappelé
précédemment, on peut aussi se souvenir de la façon dont ces mêmes élections s'étaient déroulées à Aubervilliers, qui avec plus de 70 000 habitants, est la deuxième commune la plus importante démographiquement faisant partie de la Communauté d'agglomération Plaine Commune et où, lors de ce même scrutin, la liste du PS, arrivée en deuxième position au premier tour derrière celle du PCF, s'était maintenue au second tour, finissant alors par l'emporter (la même chose s'était produite à La Courneuve, commune également membre de cet EPCI, mais là , le PCF avait conservé la mairie).
Après avoir perdu la présidence du conseil général du département très emblématique pour le PCF qu'était la Seine-Saint-Denis lors des élections cantonales de 2008 qui eurent lieu en même temps que les élections municipales, la Communauté d'agglomération Plaine Commune, qui compte quelques 350 000 habitants, est restée une base arrière très importante (sans doute la plus importante aujourd'hui en France) pour ce parti et l'enjeu de pouvoir en conserver le contrôle est, sinon vital, au moins considérable pour lui. On peut rappeler aussi que Braouezec n'est certes plus membre du PCF depuis 2010 et qu'il est désormais encarté à la FASE, mais qu'il est resté très proche de la mouvance du PCF.