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Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Dimanche 17 juin
A partir de 20h00
Nouveau découpage électoral et composition de l'Assemblée nationale : exprimez-vous sur les enjeux des prochaines législatives de juin 2012.

Re: Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Messagede vudeloin » Lun 21 Mai 2012 16:27

manudu83 a écrit:Quand je lis ça, je me dis que la gauche est vraiment mal barrée, l'acrimonie croissante du FdG vis à vis du PS risque d'amener à un point de non retour, dont je rappelle qu'il a empécher la France d'avoir un gouvernement de gauche pendant 36 ans.


Si tu fais référence à la période ouverte par la Cinquième République en 1958 et qui s'est achevée en 1981, je me permets, vu mon âge canonique, de rappeler que Guy Mollet fut Ministre d'Etat sans portefeuille (mais avec le traitement correspondant) du premier gouvernement De Gaulle en 1958 et qu'il amena avec lui la SFIO pour soutenir la création des nouvelles institutions dont l'une des premières manifestations fut pourtant le recours intensif à l'article 38 (lois promulguées par ordonnance) et la mise en place du plan Rueff d'instauration du nouveau franc, moyennant évidemment le recours à l'austérité budgétaire...
Toujours est il que les noms de Guy Mollet, André Boulloche ou Max Lejeune, tous SFIO, figurent sur le document authentique des signataires de la Constitution de 1958...
Et qu'il fallut ensuite un long chemin, fait d'accords de désistement en 1962, d'une candidature unique de la gauche en 1965, de nouveaux accords de désistement en 1967 avant la signature du Programme commun en juin 1971 pour que la perspective d'un changement de pouvoir puisse se construire.
Sur la durée, je n'ai d'ailleurs pas l'impression que la SFIO, avant l'émergence du nouveau PS liée au fracassant échec de Gaston Defferre en 1969 (n'obtenant, par la grâce de Raymond Marcellin, que 5,01 % des suffrages au niveau national) ait été, à chaque fois, aux avant postes de la stratégie d'union de la gauche.
Et c'est le coup d'Etat du Duc d'Enghien réunissant Mauroy, Defferre, Mitterrand et Chevènement qui a donné l'inflexion nécessaire à la stratégie du PS, par regroupement des clubs, de la SFIO du Nord et de celle des Bouches du Rhône, du CERES et de la Convention des Institutions Républicaines, en passant par la Fédération Léo Lagrange.
En juin 1971 " qui n'est (était) pas partisan de la rupture avec le système capitaliste ne pouvait trouver sa place au Parti Socialiste"...
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Re: Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Messagede alamo » Lun 21 Mai 2012 17:30

vudeloin a écrit: En juin 1971 " qui n'est (était) pas partisan de la rupture avec le système capitaliste ne pouvait trouver sa place au Parti Socialiste"...


c'est assurément encore la fière devise trônant au-dessus du lit de Pascal Lamy, DSK (non, lui je retire), J. Cahuzac, JP Jouyet et quelques autres...
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Re: Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Messagede manudu83 » Lun 21 Mai 2012 17:57

Dans le même discours :
Et puis il faut reconquérir les Libéraux. Selon une excellente définition de Guy Mollet et il me permettra de lui emprunter, dans les classifications qu'il a faites dans un ouvrage de la physionomie politique française, les Libéraux qui évidemment acceptent comme nous l'héritage démocratique dans le domaine politique, mais qui refusent nos méthodes et nos structures sur le plan de l'économie.

Mais les voilà placés devant un choix dont on dit encore dans le langage savant qu'il est bipolaire. Il est nécessaire de faire comprendre à ceux qui y sont disposés que s'il s'agit pour eux de choisir entre la tyrannie et la décadence, quand ce n'est pas la pourriture du capitalisme, et le Socialisme, qui leur déplaît parfois par son esprit de système, ou même par ses signes et ses symbole, s'ils veulent la justice et le droit, ils sont de notre côté.


D'avoir trop bien réussi à reconquérir les libéraux de gauche, le PS est devenu social-libéral.
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Re: Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Messagede alamo » Lun 21 Mai 2012 18:05

libéral à l'époque, ça n'avait pas tout à fait la même connotation qu'aujourd'hui (ça rappelait le siècle des Lumières...)

C'est un terme qui a été beaucoup dévoyé comme beucoup d'autres : on appelle école libre celle qui justement ne l'est pas, réforme une régression, Europe une association de pays dont la Suisse et la Norvège ne font pas partie, et on multiplie les oxymores à coup de bombes humanitaires ou de discrimination positive...

Le combat politique est aussi sémantique...
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Re: Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Messagede manudu83 » Lun 21 Mai 2012 18:10

Les libéraux de Mitterrand désignent bien des libéraux économiques qui sont progressistes. On les appelle aujourd'hui sociaux-libéraux mais c'est bien à ça que fait référence Mitterrand.
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Re: Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Messagede alamo » Lun 21 Mai 2012 18:17

je sais , c'est dans l'acception qu'en a par exemple un Jean-François Kahn, un "vrai" libéralisme totalement antinomique avec l'ultra-libéralisme ou néo-libéralisme qui va de Reagan ou Thatcher à des néo conservateurs comme chez nous G. Sorman ou Y. Roucaute (qui vient d'ailleurs de la gauche, comme une bonne partie des néo cons américains : comme quoi on passe assez facilement du col mao au chapeau texan de George W. Bush et de Pol Pot au Fouquet's)...
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Re: Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Messagede vudeloin » Lun 21 Mai 2012 20:23

Même si nous nous sommes éloignés du sujet, je crois que rien ne devrait, comme d'habitude, empêcher les désistements républicains...
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Re: Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Messagede alceste » Lun 21 Mai 2012 23:48

Bonsoir,
Pour ma part, je n'étais pas convaincu de l'utilité d'un accord entre les partis de gauche. Qu'on laisse les citoyens s'exprimer selon leurs sensibilités. Si la gauche est absente de certaines circonscriptions, il peut y avoir une prise de conscience pour l'avenir.
En revanche, les désistements républicains en cas de triangulaires me semblent indispensables et ne devraient pas poser de problème.
Je ne vois par contre pas l'intérêt de désistement républicain dans le cas d'un duel PS/FG au 2è tour. Encore une fois, laissons s'exprimer les sensibilités. Personnellement, je serai frustré dans une telle situation.
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Re: Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Messagede Zeb007 » Mar 22 Mai 2012 06:57

alceste a écrit:Je ne vois par contre pas l'intérêt de désistement républicain dans le cas d'un duel PS/FG au 2è tour. Encore une fois, laissons s'exprimer les sensibilités. Personnellement, je serai frustré dans une telle situation.


Cela fait partie depuis toujours de la discipline républicaine à gauche que le candidat arrivé second se désiste pour le premier,même quand il peut se maintenir. Très souvent les députés PC (aujourd'hui FG) ont dû de conserver leur siège à cette règle qui leur a permis de faire 100% des voix au second tour. Elle a aussi un avantage d'éviter des guéguerres locales avec des surrenchères tueuses et une perte d'énergie inutile, dans un contexte de mobilisation contre la droite.
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Re: Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

Messagede pierrot » Mar 22 Mai 2012 17:30

Zeb007 a écrit:
alceste a écrit:Je ne vois par contre pas l'intérêt de désistement républicain dans le cas d'un duel PS/FG au 2è tour. Encore une fois, laissons s'exprimer les sensibilités. Personnellement, je serai frustré dans une telle situation.


Cela fait partie depuis toujours de la discipline républicaine à gauche que le candidat arrivé second se désiste pour le premier,même quand il peut se maintenir. Très souvent les députés PC (aujourd'hui FG) ont dû de conserver leur siège à cette règle qui leur a permis de faire 100% des voix au second tour. Elle a aussi un avantage d'éviter des guéguerres locales avec des surrenchères tueuses et une perte d'énergie inutile, dans un contexte de mobilisation contre la droite.


D'autant qu'une campagne dure entre le PS et PCF dans une circonscription donnée pourrait être très préjudiciable dans les circonscriptions voisines où l'on demande aux militants et électeurs de se rassembler pour battre la droite. Difficile de se combattre ici et de s'unir ailleurs pour une campane législative normalement de portée nationale.
Laisser les citoyens s'exprimer selon leur sensibilité certes, mais au final dans ce cas très précis ça revient à laisser les électeurs de droite départager les sensibilités de gauche et souvent favoriser l'élection du candidat qui 'n'était pas arrivé en tête de la gauche au premier tour. On en a assez parlé au sujet des Verts qui refusent le plus souvent le désistement pour ne pas y revenir en détail.
A l'échelle nationale, je pense que le désistement républicain appliqué partout où c'est possible assure une représentation plus juste des forces de gauche, c'est-à-dire plus représentative des équilibres entre les différents courants de pensées et figures locales d’un territoire à l'autre.
A l'échelle locale, je comprends que ça puisse être frustrant. A titre personnel, la seule et unique fois de ma vie que je me suis abstenu depuis que je suis en âge de voter correspond justement à un second tour où il ne restait qu'un candidat suite au désistement de son challenger. Pour être tout à fait précis, il s'agissait plus d'une abstention de circonstance. Etant absent le jour du vote, la configuration ne m'a pas incité à établir une procuration.
En conclusion, si le choix du désistement au second tour entre partenaire ne me choque pas, je pense qu'en cas de candidature unique au second tour, on pourrait s'abstenir ... d'organiser un vote. Je sais bien qu'il faut obtenir au moins 1 voix, mais qui peut imaginer que ce ne puisse pas être le cas pour un candidat ayant déjà obtenu de nombreux suffrages au premier tour? On pourrait bien imaginer un artifice juridique : si le candidat (ou son suppléant) est lui-même inscrit dans la circonscription, on peut considérer que son acte de candidature tient lieu de suffrage ou à défaut le parrainage d'un élu inscrit. En revanche, pour une candidature unique lors d'un premier tour (municipales et cantonales) le passage devant les électeurs est bien sûr indispensable pour légitimer le futur élu.
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