manudu83 a écrit:Quand je lis ça, je me dis que la gauche est vraiment mal barrée, l'acrimonie croissante du FdG vis à vis du PS risque d'amener à un point de non retour, dont je rappelle qu'il a empécher la France d'avoir un gouvernement de gauche pendant 36 ans.
Si tu fais référence à la période ouverte par la Cinquième République en 1958 et qui s'est achevée en 1981, je me permets, vu mon âge canonique, de rappeler que Guy Mollet fut Ministre d'Etat sans portefeuille (mais avec le traitement correspondant) du premier gouvernement De Gaulle en 1958 et qu'il amena avec lui la SFIO pour soutenir la création des nouvelles institutions dont l'une des premières manifestations fut pourtant le recours intensif à l'article 38 (lois promulguées par ordonnance) et la mise en place du plan Rueff d'instauration du nouveau franc, moyennant évidemment le recours à l'austérité budgétaire...
Toujours est il que les noms de Guy Mollet, André Boulloche ou Max Lejeune, tous SFIO, figurent sur le document authentique des signataires de la Constitution de 1958...
Et qu'il fallut ensuite un long chemin, fait d'accords de désistement en 1962, d'une candidature unique de la gauche en 1965, de nouveaux accords de désistement en 1967 avant la signature du Programme commun en juin 1971 pour que la perspective d'un changement de pouvoir puisse se construire.
Sur la durée, je n'ai d'ailleurs pas l'impression que la SFIO, avant l'émergence du nouveau PS liée au fracassant échec de Gaston Defferre en 1969 (n'obtenant, par la grâce de Raymond Marcellin, que 5,01 % des suffrages au niveau national) ait été, à chaque fois, aux avant postes de la stratégie d'union de la gauche.
Et c'est le coup d'Etat du Duc d'Enghien réunissant Mauroy, Defferre, Mitterrand et Chevènement qui a donné l'inflexion nécessaire à la stratégie du PS, par regroupement des clubs, de la SFIO du Nord et de celle des Bouches du Rhône, du CERES et de la Convention des Institutions Républicaines, en passant par la Fédération Léo Lagrange.
En juin 1971 " qui n'est (était) pas partisan de la rupture avec le système capitaliste ne pouvait trouver sa place au Parti Socialiste"...