Les négociations entre partis de gauche - Législatives 2012

[Relique]

Je ne crois pas que la logique des circonscriptions est celle où "la gauche est faible".

Il s'agirait, en toute logique, plutôt de circonscription pouvant basculer à gauche (avec ou sans triangulaire) mais dont le risque est que la gauche, divisée, ne puisse se maintenir au deuxième tour (à cause d'un FN fort).

Je dois dire qu'en fait, des candidatures uniques dans les circonscriptions bastion de droite sont fort inutiles. Il n'y a aucun espoir de conquête, donc autant faire bonne figure au premier tour en engrangeant quelques voix pour chaque financement de parti (en particulier pour les Verts qui en ont besoin)...

[Jean-Philippe]

Je crois que Relique a raison : même si l'un des objectifs est aussi d'avoir le minimum de circonscriptions où la gauche est absente du 2e tour, le principal but est d'éviter de perdre des sièges gagnables dès le 1e tour.

[vudeloin]

Bon, comme vous l'avez vu dans le message précédent, on se situe en général dans des situations où, de manière évidente, le candidat de gauche le plus crédible serait un candidat PS.
On voit bien que, dans les départements où le nombre des sièges est pluriel, on peut fonctionner autrement mais soit...
Ensuite, puisqu'il faut bien essayer de comprendre les choses.
Si x candidats du Front de gauche, pour une part déjà désignés par les instances de l'alliance, sont appelés à devoir se retirer, il importe d'avoir un minimum de "compensations" au regard des éventuels retraits.
Et c'est là que la carte de France peut commencer à s'agiter et sortir des seules circonscriptions où existerait le risque d'élection d'un(e) député(e) FN.

PS pour une bonne partie, Relique a parfaitement raison.
Des candidatures uniques de gauche en Alsace, on s'en moque un peu du côté de Wissembourg ou de Hunspach, sans parler de Saint Amarin.
Autant y aller chacun avec ses couleurs sachant qu'il n'y a qu'à Strasbourg ville et campagne et dans la République de Mulhouse qu'une chance existe d'avoir un député de gauche, socialiste probablement...

[manudu83]

Bluff ou prévision, le PS et EELV demandent aux candidats potentiellement impliqués dans l'accord de reprendre normalement leur campagne....
(Information dans le 13)

[manudu83]

je ne crois pas que ce soit entre le PG et le PCF qu'il y ait des tensions en l'occurrence, c'est le PS qui ne veut pas discuter avec le PG pour diverses raisons (le PG est tout de même issu d'une dissidence au sein du PS, et il faut dire que certaines déclarations un peu musclées de Mélenchon ont du pas mal énerver rue de Solferino; et le PS est souvent assez dur avec les "petits")

De source PS, le PG était présent aux premières réunions sur l'accord en particulier mercredi 9 et vendredi 11 ce qui semble confirmé par cet extrait de libération :

Ils devaient tomber d’accord ce week-end. Socialistes et responsables du Front de gauche discutent encore pour présenter un seul candidat dans les 50 circonscriptions où la gauche risque l’élimination dès le premier tour. Vendredi, on assurait qu’il suffisait de régler des problèmes «à la marge»… «On continue de discuter, mais on n’y est pas», s’agace Lydie Benoist, au PCF. Même chose chez Eric Coquerel, au Parti de gauche : «Ça avance à la vitesse d’un escargot et la ligne d’arrivée est proche.» Avec 19 députés actuellement, communistes et mélenchonistes visent un groupe parlementaire deux fois plus important.

L'accord devait être finalisé le dimanche 13, mais le PG n'était pas satisfait des propositions et a fait pression sur le PCF pour qu'il n'y aille pas, mais celui-ci y est allé d'ou la remarque de Lydie Benoit rapportée par Le Monde :

Notamment celui du PCF, qui a entrepris de négocier seul - c'est-à-dire sans le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon - ses circonscriptions. "Au Front de gauche, on est composés de partis différents, justifie Lydie Benoît, chargée des élections au PCF. Personne ne nous empêchera de discuter avec qui on veut."

Pour le moment le blocage vient du PG.

http://www.liberation.fr/politiques/2012/05/13/legislatives-le-front-national-en-quete-d-elus_818498
http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/05/15/legislatives-a-gauche-petites-tractations-entre-amis_1701344_1471069.html

[manudu83]

http://www.humanite.fr/fil-rouge/risque-fn-negociations-ps-eelv-fdg-le-front-de-gauche-est-pret-a-signer

Finalement l'accord ne devrait concerner que 29 circonscriptions. Le FdG se dit prêt à signer, et le PS et EELV ont l'air de vouloir en finir avant ce soir.

[Vaulti]

http://www.humanite.fr/fil-rouge/risque-fn-negociations-ps-eelv-fdg-le-front-de-gauche-est-pret-a-signer

Finalement l'accord ne devrait concerner que 29 circonscriptions. Le FdG se dit prêt à signer, et le PS et EELV ont l'air de vouloir en finir avant ce soir.

On peut en conclure à un accord à minima, probablement que les circonscriptions les plus à droite verront quand même une division à gauche au premier tour (pour se compter) et un duel UMP/FN au second arbitré par la gauche.

[vudeloin]

On peut effectivement penser que l'accord ne portera que sur une catégorie de circonscriptions, essentiellement : à savoir celles où la gauche a une chance de gagner en cas de triangulaire avec la droite et le FN, et pas nécessairement dans les autres.

Ceci dit, comme je suis plutôt sur une hypothèse de résultat ainsi formulée : gauche avec un score de premier tour par siège compris entre 105 et 110 % du score du premier tour de la présidentielle, UMP et divers droite avec un score compris entre 115 et 120 % du score de Sarkozy et FN entre 65 et 75 % du score de Marine Le Pen, le tout combiné à une participation autour de 65 à 70 % du corps électoral, le nombre de triangulaires risque fort de s'affaiblir...

[manudu83]

je pense que le FN fera effectivement 70% de son score de la présidentielle mais cela ne devrait peut être pas changer beaucoup le nombre de triangulaire, car dans le grand ouest je vois plutôt 50 % et dans le sud-est 90%, ce qui devrait permettre entre 45 et 70 FN en triangulaire.

[vudeloin]

Pour montrer comment cela peut aller vite, on rappellera qu'en 1988, François Mitterrand était majoritaire dans 407 des 555 circonscriptions métropolitaines.
Finalement, au soir du premier tour des législatives anticipées, la gauche n'était en tête que dans 250 des mêmes circonscriptions et l'avait emporté, in fine, dans 295 sièges (247 des premiers et 48 des sièges où elle était minoritaire au premier tour, avec des scores en général compris entre 46 et 50 %).

La gauche l'avait ainsi emporté dans les 3e (Marseille 1er,2e et 7e arrondissements), 5e (Marseille 5e,6e et 10e), 9e (Aubagne, La Ciotat), 10e (Gardanne), 12e (Marignane) circonscriptions des Bouches du Rhône où elle était minoritaire au premier.
On notera que la droite et le FN, par l'entremise de Jean Claude Gaudin et Bruno Mégret, avait passé un accord de désistement réciproque qui se traduisit par autant de défaites pour le FN que de candidats.

De même dans les 2e et 6e circonscriptions de l'Hérault.

Selon la formule consacrée, toute ressemblance avec une situation déjà connue...