Les législatives pour le MoDem

[EricJ]

Petites précisions :

Jean-Marc Pichon n'était déjà plus en odeur de sainteté au Modem local (cf. Les accusations liées à des questions d'enrichissement)...D'ailleurs, JMV et le Modem local soutiennent déjà en off depuis quelques temps la maire DVD de Fréthun, Catherine Fournier...Cette candidature en moins ne changera rien pour la droite et le centre locaux, qui auraient pu avoir une excellente carte à jouer en pariant sur la division extrême de la gauche (1 PS, 1 PRG ex PS, 1 DVG ex PS, 1 FDG...) pour figurer en duel de second tour avec le FN : d'autant que la force d'Hénin sur Calais serait et sera compensée par sa faiblesse sur Ardres et Audruicq et vice-versa pour Capet, et avec François et Blet en outsider, en cas de candidature unique UMP-DVD bien équilibrée, il est clair qu'on aurait pu avoir un duel UMP-FN sur cette circo...Politique fiction puisque la droite sera éliminée à coup sur...

Pour le cas d'Henno, on sait très bien que les présidentielles sont venues s'immiscer dans le jeu...Bien sur que non la raison n'est pas la volonté de ce gros cumulard, qui se serait bien vu vice-président du CG du Nord (mais non, le PS était hégémonique et ne voulait pas de lui), puis député européen (mais non, Lepage n'a pas crevé l'écran pour avoir un deuxième élu...et elle ne démissionnera pas de son poste au motif qu'à peine 1 an après les européennes, elle 'n'était déjà plus au Modem), puis vice-président du CR NPDC (mais non, on avait oublié de lui dire que déjà pour pouvoir fusionner, il fallait faire 5%).

La vraie raison c'est qu'il voulait être soutenu d'emblée par le PS dès le premier tour...Il maintenait sa candidature en attendant les résultats de la présidentielle et les consignes de Bayrou puis la formation du gouvernement (criant à corps et à cri qu'il était disponible pour intégrer ce dernier) : mais les résultats de Bayrou n'ont pas été aussi bons, même inférieurs à 10%, et son vote personnel n'a rien changé au refus catégorique du PS...Sur la circo, Bayrou n'a pas été aussi fort qu'en 2007 et a fini 4ème sur Saint-André...Ca douche les espoirs...

Même avec sa notoriété locale, il savait qu'avec ces résultats de la présidentielle, il avait très peu de chances de figurer devant Parra (PS) au premier tour...et donc remix assuré de 2007...

Or, il y allait uniquement pour être député et surtout, avant tout, pour battre Daubresse : en toute lucidité, il sait qu'un duel UMP-PS sur cette circo se soldera comme d'habitude par une victoire de Daubresse...Un duel Daubresse-Henno par contre aurait été fatal au maire de Lambersart, car le Modem aurait gratté les voix du centre sur Saint-André, La Madeleine, Marquette...et aurait fini devant. Pour résumer, Daubresse-Parra, ça devrait faire du 54-53% contre 46-47% tandis qu'un Daubresse-Henno aurait fait du 47-48% contre 53-52%...

[ekreizarbrezell]

Avec des dirigeants aussi enthousiastes, les jours du Modem sont comptés : regardez ce que raconte Bruno JONCOUR, maire de Saint-Brieuc pour expliquer pourquoi il ne présente pas de candidat et soutient... l'UMP!

http://saint-brieuc.letelegramme.com/lo ... 707817.php

[EricJ]

J'ai l'impression également que l'on est entrain progressivement de voir les derniers cercles de ceux qui, bien qu'en faisant des alliances locales avec la droite ou la gauche, étaient restés coute que coute fidèles au Modem...

Deux fronts clairement constitués se dessinent et un fossé est vraiment entrain d'émerger entre les deux tendances : les Modem qui ne cachent plus leur ralliement à la gauche, tant localement que nationalement désormais (exemple d'Henno dans le Nord) et de l'autre ceux qui après avoir suivi l'aventure du ni-ni et avoir refusé à un quelconque moment de rejoindre les groupuscules de type Nouveau centre ou Alliance centriste se positionnent clairement au centre droit localement comme nationalement, notamment les regrets ou incompréhensions sur le choix personnel de Bayrou au second tour (c'est-à-dire les Le Blond en Ille et Villaine, les Leturque, JMW ou Urbaniak dans le Pas-de-Calais...) : il suffit de voir comment la première tendance se désolidarise totalement de la seconde quand se constituent des candidatures Modem soutenues par l'UMP (cas Le Blond ou Urbaniak) et vice-versa (même si, nationalement, le PS étant en position favorable et en majorité présidentielle, on n'assiste pas à la même tendance, comme le souhaitait ardemment Henno, de ticket Modem (titulaire)-PS (suppléant) dans les circo de droite...).

Dans le cas spécifique de Grondin sur Saint-Brieuc, on voit juste la constance de Joncour politiquement parlant (à savoir, son positionnement de centre droit, après avoir un temps flotté notamment lors des régionales de 2010) : ce n'est pas surprenant. Joncour a une majorité fragile au plan municipal dans une ville qui est au fond très à gauche et qu'il ne tient qu'au plan municipal : il ne peut en aucun cas prendre le risque que l'UMP monte sa propre liste en 2014 (il sait bien que sur les 54% obtenus en 2008, la droite classique UMP pèse au moins pour 25 à 30 points, et que son centrisme fait un réel appoint : mais sans l'UMP il perd tout comme l'UMP n'aurait aucune chance sans lui et le brassage centriste qui apporte le centre gauche) sinon il sera battu...C'est exactement comme à Arras où le Modem ne peut prendre le risque de voir l'UMP s'autonomiser...

Rien de nouveau sous le soleil, il avait déjà soutenu Cadec en 2007, celui qui était à l'époque son fidèle premier adjoint...Grondin n'a de toute façon, comme Cadec en 2007, aucune chance d'être élue (57% pour Bousquet en 2007, cette fois-ci le PS devrait faire du 60 ou 62% au second tour).

[ligerien]

Dans la Loire, le parti centriste, ou ce qu'il en reste, se délite à vitesse grand V.
Le patron local, Artigues, a appelé à voter Sarkozy, a conclu un accord assez personnel avec l'UMP pour les législatives : je suis candidat dans la 1ère circonscription, et partout ailleurs on vous soutient. Tant pis pour les ambitions du reste du Modem local.
Résultat des courses, Artigues reste soutenu par le dernier carré de fidèles de St Etienne, ou plus exactement du Nord de la ville. Le reste des troupes départementales oscille entre une candidature "Centre pour la France" d'Hubé contre Artigues, et carrément un soutien à la gauche pour les autres.

http://www.zoomdici.fr/actualite/Legisl ... 20236.html.
http://politique42.wordpress.com/2012/05/19/modem-9/.

[SALVAT]

C'est un constat trés juste : le seul ciment qui demeure est la fidélité à la personne de Bayrou qui se fissure, de façon continue et à chaque étape, lors de la définition de la stratégie nationale puis locale : une tendance à l'atomisation que les parrainages avaient endiguée le temps de la campagne et jusqu'au soir des résultats du premier tour.
Le relais, au centre, doit être pris par des nouveaux...j'ai bien dit "nouveaux".
Bertrand SALVAT

[EricJ]

Le problème pour le Modem c'est que pour avoir des élus (voire un groupe) et garder son originalité (au global, ni-ni, centrisme, ni majorité, ni opposition car ayant des membres de centre droit et de centre gauche), il aurait fallut que des candidatures Modem (titulaire) et PS ou UMP suppléants ou en soutien se constituent de manière assez équitable sur le territoire national, dans des circonscriptions jouables ou du moins gagnables...

Or :
- le PS, en posture favorable et de majorité présidentielle, n'a rien à offrir au Modem : le gouvernement n'a pas joué l'ouverture, c'est un gouvernement de gauche sans volonté d'élargissement au centre bayrouiste et les Lepage, Henno et autres De Sarnez ont été renvoyés dans leurs cordes...Le PS veut gagner seul ou en alliance avec les écolos et n'a pas voulu chercher une vague énorme avec le centre...Car inutile de dire que la droite classique aurait été en grosse difficulté si des tickets Modem (titulaire)-PS (suppléant) s'étaient formés dans des circo injouables pour la gauche seule mais basculables pour un candidat Modem : c'est typiquement le cas Henno sur Lille-Lambersart qui aurait à coup sûr renversé Daubresse...Pas d'élus à attendre de ce côté là car les tickets n'existent pas...

- l'UMP est elle plus conciliante mais c'est normal vu qu'elle est en position de faiblesse : seulement les alliances locales entre Modem et UMP ne se font que dans des circonscriptions que de toute façon la gauche est sûre ou quasiment sûre de remporter : qui parie sincèrement sur la victoire de Le Blond en Ille et Villaine ? En dehors de l'hypothèse d'école et qui n'a qu'une infime chance de réalisation, comment envisager un Urbaniak député du Pas-de-Calais ?
Mais l'UMP n'est stratège que très rarement et n'a accordé ces maigres subsides en sachant pertinemment qu'elles n'aboutiront sur rien dans l'immédiat (le calcul est plutot de phagocyter ces élus à terme sur des alliances municipales, cantonales ou régionales) : la seule stratégie intéressante à l'UMP est par exemple de soutenir Dominique Julaud (AC) sur Redon...Si la droite avait voulu nettement étriquer la position du PS en empêchant des basculements à gauche voire en reprenant des circo à la gauche (qui dit que laisser le champ libre à Canévet (ex-Modem) face à la sortante PS Le Loch sur Le Guilvinec-Douarnenez ne conduirait pas au rebasculement de la circo par exemple ?), elle aurait eu une approche plus globale...Mais en plus, ça ne concernerait qu'à la marge le Modem car Julaud comme Canevet l'ont quitté et feraient probablement comme Benoit en 2007 à rejoindre un groupe centriste autour du NC et d'AC...

Donc au final le Modem se retrouve sans espoirs...Le seul étant de sauver Bayrou et Lassalle...

[SALVAT]

Nous convergeons (cf messages du 10 mai) ! quelques élus (javais omis GARRIGUES) se retrouveront dans un ensemble à définir mais pas avec le moteur MODEM .
L 'alliance électorale centre+gauche au second tour a existé une fois : en 1962 dans le cadre du "cartel des non" notamment en Ardèche et Aveyron (3emes circonscriptions) et dans l'Ain si je me souviens bien (DUBUIS). : cela avait été limité en succès et les élus n'ont pas perduré et sont tombés en 1967.
Bertrand SALVAT

[ekreizarbrezell]

Selon l'AFP, le modem aurait annoncé cet après-midi (mardi 22/05) lors d'une conférence de presse que l'investiture du Centre pour la France aurait été remise à 400 candidats, dont 25% de non encartés au Modem, 60% d'hommes et 40% de femmes.

400 cela apparaît beaucoup quand même, je suis curieux de voir la liste des candidat(e)s en question.

Rama YADE serait l'heureuse bénéficiaire d'une de ces investitures.

Aucun candidat ne sera présenté contre Hervé MORIN, François SAUVADET, Maurice LEROY et environ la moitié des sortants du Nouveau Centre.

[Jean-Philippe]

Cela ne m'étonnerait pas que le MoDem accorde son investiture à des candidats qui n'ont rien demandé (mais qui ne la récusent pas).

[ekreizarbrezell]

Cela ne m'étonnerait pas que le MoDem accorde son investiture à des candidats qui n'ont rien demandé (mais qui ne la récusent pas).

Le problème pour le Modem c'est que bon nombre de ces 400 investitures ont été remises à des candidats qui n'ont affilié en préfecture leurs candidatures ni au Centre pour la France ni au Modem : leurs voix ne seront donc pas prises en compte pour le calcul des dotations publiques qui permettront ou non la survie du parti de BAYROU.