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Les législatives à Paris

Dimanche 17 juin
A partir de 20h00
Nouveau découpage électoral et composition de l'Assemblée nationale : exprimez-vous sur les enjeux des prochaines législatives de juin 2012.

Re: Les législatives à Paris

Messagede vudeloin » Jeu 2 Fév 2012 20:28

Un regard sur la 9e circonscription désormais, comportant trois des quatre quartiers du 13e arrondissement et dont la délimitation est d’ailleurs assez aisée.

En effet , la circonscription est limitée à l’Ouest par la rue de la Santé (qui la sépare du 14e arrondissement) puis part vers l’Est en empruntant le Boulevard Blanqui, tourne à gauche pour suivre l’avenue d’Italie jusqu’à la porte du même nom, longe le périphérique en faisant coucou au Kremlin Bicêtre et à Ivry sur Seine et remonte la Seine, sur un axe Sud est Nord Est, jusqu’à la gare d’Orléans Austerlitz, qui la sépare du 5e arrondissement en suivant les boulevards Saint Marcel et Port Royal au Nord.

Dans Croulebarbe, compris dans le pentagone imparfait constitué par le cheminement rue de la Santé – bd Auguste Blanqui – avenue des Gobelins – bd de Port Royal, nous avons la Manufacture des Gobelins (qui a donné son nom au quartier et dont l’origine tient tout simplement aux premiers exploitants, qui s’appelaient Gobelin), le Lycée Rodin, l’école Estienne, le Mobilier national.

Dans le quartier dit de la Salpêtrière, eh bien nous avons la Gare… d’Austerlitz, avec l’emprise du CHU de la Pitié Salpêtrière, l’un des plus grands Hôpitaux parisiens, ancien hospice pour les plus pauvres puis maison de force pour les femmes de Paris tombées dans le dénuement, la misère ou la prostitution, avant de devenir, à la fin du XIXe siècle, enfin, un établissement hospitalier.

Avant la Révolution de 1789, le lieu était peuplé par dix mille indigents regroupés là (on était en dehors de la ville à ce moment là) et la prison accueillait trois cents détenues.

Plusieurs rues du quartier (Pinel, Esquirol) marquent toutefois la réalité de l’activité médicale dans l’établissement et notamment rendent hommage à une spécialité, la psychiatrie, puisque le célèbre médecin Charcot, inspirateur de la psychanalyse de Freud, a professé ici.

Le quartier connaît ceci dit, avec le développement de la ZAC Rive Gauche, une profonde mutation de sa situation, qui devrait se traduire par une hausse de sa population, même si l’essentiel de la zone se situe dans le quartier de la Gare.

On y trouve déjà, cependant, sur l’avenue Pierre Mendès France, un ensemble d’immeubles de bureau important, utilisé notamment par la Caisse des Dépôts et Consignations mais aussi par les établissements du groupe Banques Populaires Caisses d’Epargne.

Le quartier de la Gare, lui, fort peu urbanisé lors de l’annexion de 1860, est, pour l’essentiel, un morceau de la commune d’Ivry arbitrairement rattaché à Paris.

Outre l’emprise des voies du réseau Paris Sud Ouest ou Paris Orléans, le quartier dispose d’une tradition industrielle, notamment avec l’implantation, dans les années 1870, des usines Panhard, d’une sucrerie Say côtoyant à la fois les premiers immeubles haussmanniens (et notamment les immeubles à vocation sociale construits dans les années 1860 dans les rues Jeanne d’Arc ou Vandrezanne, objets de concours d’architecture lancés par les autorités impériales) et des constructions de plus en plus hétéroclites, notamment dans la zone des fortifs, ce que l’on appelait jadis « la zone « et qui sera remplacée, bien plus tard, par les HBM le long du Bd Masséna et du Bd Kellermann et le périphérique.

L’autre grosse affaire, c’est évidemment l’aménagement du secteur Italie, notamment dans le périmètre Place d’Italie, Tolbiac, Porte d’Italie, Porte d’Ivry, où l’on retrouve le fameux Chinatown français.

Plus récemment, l’aménagement du quartier Rive Gauche, marqué par la réalisation de la Bibliothèque François Mitterrand, constitue la perspective d’une nouvelle hausse de la population de l’arrondissement, le programme comportant en effet un total de 7 500 logements dont 50 % de logements sociaux et 1 500 logements étudiants.

Politiquement, le 13e arrondissement est orienté assez nettement à gauche, la liste PS PCF PRG MRC de 2008 ayant même failli être élue au premier tour de 2008.

Il s’en était fallu de 95 voix, en effet, que ce soit le cas.

En 2010, l’arrondissement a nettement voté à gauche aux régionales.

Sur les 67 bureaux de vote de l’arrondissement, notre circonscription en comprend au total 42 ( 7 pour le quartier Salpêtrière, 8 pour Croulebarbe et, surtout, 27 pour Gare).

Et aucun de ces 67 bureaux n’a voté pour la liste Pécresse.

Pour notre 9e circonscription, nous avons les données suivantes

Quartier Croulebarbe : Huchon 4 447 voix, Pécresse 2 279 voix, soit
66,1 % à gauche
Quartier Salpêtrière : Huchon 3 687 voix, Pécresse 1 571 voix, soit 70,1 % à gauche.
Quartier Gare : Huchon 14 059 voix, Pécresse 5 646 voix, soit 71,3 % à gauche.

Sur l’ensemble du siège, nous avons donc la gauche avec 22 193 voix contre 9 496 voix à droite, soit un rapport 70/30 sans appel.


Les bureaux les plus favorables à la gauche se situent dans le voisinage du square Dunois et dans le nouveau quartier Rive Gauche, avec des pourcentages proches des 75 %.

Cette situation ne laisse évidemment planer guère de doutes sur le résultat de la 9e circonscription et elle met en réserve de la République, pour la 10e circonscription, définie sur le quartier Maison Blanche, un total de 6 164 voix de droite et 13 288 voix de gauche.

Un débours de plus de sept mille voix qui risque fort d’être fatal au candidat de la droite sur la 10e, composé en partie du 14e arrondissement.
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Re: Les législatives à Paris

Messagede rembarre » Ven 3 Fév 2012 13:59

Candidats:
à compléter au fur et à mesure

1ère Circonscription :
Claire MOREL PS
Pierre LELOUCHE UMP

2ème Circonscription :
Bertrand DUBREUIL MRC
Axel KAHN PS
Alain Lambert Modem
François Fillon UMP
Rachida DATI UMP diss ?

3e Circonscription :
Annick LEPETIT PS
Jérôme DUBUS ARES
Valérie PAPAREMBORDE UMP
Thierry COUDERT UMP diss
Philippe BOULLAND PCD ?

4e Circonscription :
Agnès PANNIER PS
Bernard DEBRE UMP
Brigitte KUSTER UMP diss

5 eCirconscription :
Martine BILLARD PG
Seybah DAGOMAH ps
Lynda ASMANI ARES
Benjamin LANCAR UMP

6e Circonscription :
Danièle SIMMONET PG
HOFMAN RISPAIL PS diss
Cécile DUFLOT Verts
LECA ARES
Jacques-Yves BOHBOT UMP

7eCirconscription :
Patrick BLOCHE PS
CASTEL NC
Claude-Annick TISSOT UMP

8e Circonscription :
Alexis CORBIERE PG
Sandrine MAZETIER PS
Franck CECCONI ARES
Charles BEIGBEDER UMP
Franck MARGAIN PCD

9e Circonscription :
BECKER PG
Jean-Marie LE GUEN PS
LECHESNE ARES
Chenva THIEU UMP

10e Circonscription :
Denis BAUPIN Verts
Serge BLISKO PS diss
Edith CUIGNACHE-GALLOIS ARES
GROUCHE SOUHAITE UMP

11e Circonscription :
Pascal CHERKI PS
Olivier de CHAZEAUX ARES
Jean-Pierre LECOQ UMP
Marie-Claire CARRERE-GEE

12e Circonscription :
EDOUARD PS
Philippe GOUJON UMP

13e Circonscription :
Gilles ALLAYRAC PRG
Jean-François LAMOUR UMP

14eCirconscription :
NOVELLI PS
Claude GOASGUEN UMP
David ALPHAND UMP Diss

15eCirconscription :
Georges PAU-LANGEVIN
JAKULKE ARES
Nathalie FANFANT UMP

16e Circonscription :
Jean-Christophe CAMBADELIS
L'HORTY ARES
Jean-Jacques GIANNESINI UMP

17e Circonscription :
Ian BROSSAT PG
Daniel VAILLANT
BOUKRIS ARES
Roxane DECORTE UMP

18e Circonscription :
Cristophe CARESCHE PS
PIERRE BLOCH ARES
Pierre-Yves BOURNAZEL UMP
Khedidja BENCHERIF UMP Diss
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Re: Les législatives à Paris

Messagede vudeloin » Ven 3 Fév 2012 16:47

Maintenant ce que nous avons vu ce qu’il en était pour l’essentiel du 13e arrondissement avec la 9e circonscription, un regard sur la 10e, qui unit le quartier Maison Blanche et la partie Sud, pour aller vite, de trois des quatre quartiers du 14e arrondissement, à savoir Parc Montsouris, Petit Montrouge et Plaisance.

Par voie de conséquence, nous règlerons aussi son compte à la 11e circonscription, qui regroupe, ainsi que nous l’avons déjà pointé, la partie Nord du 14e arrondissement (en l’espèce le reste des trois quartiers précités et la totalité du quartier Montparnasse, lieu de départ et d’arrivée) et le quartier Notre Dame des Champs, issu du 6e arrondissement.

Pour la 10e circonscription, notre ami Alain Marleix a fait fort.

Le 14e arrondissement de Paris, dit de l’Observatoire, est, pour l’essentiel, le produit de l’annexion de 1860, seul le quartier Montparnasse, délimité par l’avenue du Maine, la rue Froidevaux, le boulevard Saint Jacques, le rue du Faubourg Saint Jacques, le boulevard du Montparnasse et la rue du Départ jusqu’au parvis de la Gare SNCF de Paris Montparnasse, ayant été anciennement urbanisé.

En 1860, Plaisance est à moitié vide, le Petit Montrouge commence à peine à se lotir et le quartier du Parc Montsouris constitue une sorte de campagne dans Paris.

Faut dire tout de même que l’arrondissement en général est un peu particulier.

On y trouve en effet l’hospice Sainte Anne (ex hôpital de la Santé), créé sous cette forme au Second Empire et destiné au traitement des malades mentaux, mais aussi la bien connue maison d’arrêt de la Santé, entre le boulevard Arago (riche de nombreuses histoires plus ou moins vraies), la rue Jean Dolent et la rue de la Santé (limite avec Croulebarbe et le 13e).

Les activités hospitalières sont très présentes dans l’arrondissement, qu’il s’agisse de l’hôpital Cochin, au Nord de l’arrondissement, de Saint Vincent de Paul, de l’hôpital Broussais (construit dans le quartier Plaisance dans les années 1880 et aujourd’hui transféré pour l’essentiel de ses services dans le nouvel hôpital européen Georges Pompidou dans le 15e arrondissement), du groupe des établissements privés Saint Joseph et Notre Dame du Bon Secours ou encore des maternités Baudelocque et Port Royal, dépendant de Cochin, qui font de l’arrondissement l’un de ceux connaissant le plus fort taux de natalité…

Evidemment, le 14e est marqué par l’annexion qui conduisit au lotissement des espaces prélevés sur le territoire de Gentilly ou de Montrouge, à l’éradication progressive des bidonvilles qui avaient pu commencer de s’édifier entre Paris et le centre de ces communes de banlieue mais aussi par la réalisation de deux équipements significatifs.

Le premier, c’est bien évidemment le Parc Montsouris, pendant Sud des autres parcs parisiens (Buttes Chaumont, Parc Monceau) prévus dans l’aménagement haussmannien en sus des jardins « historiques » ( Luxembourg, Tuileries) et des deux grands Bois de Boulogne et de Vincennes.

Le second, c’est, au Sud du quartier Montsouris, la réalisation de la Cité Internationale Universitaire, le long du Boulevard Jourdan, entre la Porte d’Orléans et la Porte de Gentilly, avec son hôpital, ses « maisons « par nationalité des étudiants, ses terrains de sport et ses stades, même si le Stade Elisabeth se situe légèrement dans le quartier du Petit Montrouge et que le célèbre stade Sébastien Charléty se situe dans le quartier Maison Blanche.

La Cité fut construite dans les années 20 (elle garde les traces des conceptions architecturales de l’époque) et fut notamment particulièrement soutenue par Emile Deutsch de La Meurthe, industriel alsacien qui avait fait fortune dans les produits pétroliers raffinés (dans une société qui donnera naissance à la Shell France), et s’était déjà engagé dans le soutien à l’automobile et à l’aviation.

Véhicules qui nécessitaient l’usage du pétrole, comme chacun sait…
Dans cette histoire du 14e, de fait, seul le quartier du Montparnasse était donc compris, à l’origine dans les murs de Paris.

Mais, étant la limite de la ville, c’est aussi sans trop de surprises qu’il accueille le cimetière du Sud, ou cimetière Montparnasse.

A noter cependant que la rue du Départ, située près de la gare SNCF ne conduit pas au cimetière.
Contrairement à la rue du Repos, proche du Père Lachaise…

Et la rue de l’Arrivée, pour sa part, ignore superbement le 14e, vu qu’elle est dans le 15e !

Reste enfin à parler un peu de l’Observatoire, dont les jardins sont dans le prolongement direct de celui du Luxembourg et qui situe en fait le méridien de Paris à partir de la coupole Arago dans le droit fil, par exemple, du milieu de la façade Sud du Luxembourg.

Astronomes et physiciens ont évidemment laissé leur nom à quelques rues de l’arrondissement, qu’il s’agisse d’Arago, ce libre penseur catalan attaché à la République, des Cassini, de Delambre et Méchain, les pères du « mètre étalon », base du célèbre système métrique, de Huyghens ou encore de Messier.

Pour conclure sur la toponymie, on règlera de suite la question de la place Denfert Rochereau.

Le nom du général commandant la garnison de Belfort en 1871( lui-même originaire de Saint Maixent dans les Deux Sèvres) a été donné à une place qui n’avait, au départ, pas trop de nom, si ce n’est qu’elle marquait le point d’entrée dans Paris à partir de la Barrière d’Enfer.

L’actuel boulevard Raspail s’est en effet appelé boulevard d’Enfer, avant d’être nommé par référence au républicain de 1848.

D’Enfer à Denfert, il n’y avait finalement pas grand-chose à faire pour donner un nom à ce lieu…

Bon, alors, la politique maintenant, parce qu’évidemment on pourrait longuement parler du Montparnasse des écrivains, des artistes et poètes, des existentialistes aussi, vu l’honorable fréquentation du cimetière…

Les quatre quartiers du 14e ne votent pas à gauche dans les mêmes proportions, et, comme le montre la carte figurant en début de fil de discussion sur ces législatives parisiennes, Montparnasse moins que les autres.

Les ciseaux d’Alain Marleix ont fait de la belle ouvrage, pour ne pas dire de la dentelle dans le secteur.

La 10e circonscription réunit le quartier Maison Blanche ( de la Butte aux Cailles au boulevard Kellermann) à la partie Sud du quartier Montsouris (en l’espèce le Parc lui-même et la Cité Universitaire, la limite étant bien marquée par l’avenue Reille où l’on trouve les Réservoirs de Montsouris, une bande relativement étroite du quartier du Petit Montrouge autour de la Porte d’Orléans et de la Porte de Châtillon et, en gros, la moitié du quartier Plaisance puisque la rue d’Alésia (ex Route de Transit) marque la séparation entre 10e et 11e circonscriptions.

Sur le plan électoral, parmi les 55 bureaux de vote du 14e arrondissement, nous avons la répartition suivante

Plaisance : bureaux 18 à 40
Petit Montrouge : bureaux 1 à 17
Parc Montsouris : bureaux 41 à 47
Montparnasse : bureaux 48 à 55.

Pour notre 10e, nous avons les bureaux suivants

Plaisance : bureaux 20, 31 à 40
Petit Montrouge : bureaux 5,8, 10 à 12, 17
Parc Montsouris : bureau 47, redécoupage probable des bureaux 44 à 46.

En 2010, ces bureaux ont donné les tendances suivantes :

Parc Montsouris (j’ai arbitrairement groupé les bureaux 44 à 47) : Huchon 1 862 voix, Pécresse 1 155 voix, soit 61,7 % à gauche
Petit Montrouge : Huchon 2 738 voix, Pécresse 1 661 voix ; soit 62,2 % à gauche.
Plaisance : Huchon 5 073 voix, Pécresse 2 775 voix, soit 64,6 % à gauche.


Ce qui donnerait 9 673 voix à gauche et 5 591 voix à droite, soit quatre mille voix d’écart.

Sur la 10e, on aura donc eu aux régionales, nonobstant le re découpage des bureaux du quartier Montsouris, 22 961 voix de gauche pour 11 755 voix de droite, soit un rapport 66/34 environ qui ne laisse aucun doute sur le résultat final.

Pour ce qui est de la 11e circonscription, nous aurions les données suivantes :

Montparnasse : Huchon 3 254 voix, Pécresse 2 859 voix, soit 53,2 % à gauche
Parc Montsouris : Huchon 1 610 voix, Pécresse 935 voix, soit 63,3 % à gauche
Petit Montrouge : Huchon 4 675 voix, Pécresse 2 812 voix, soit 62,4 % à gauche.
Plaisance : Huchon 6 722 voix, Pécresse 3 185 voix, soit 67,8 % à gauche.


Sur l’ensemble du siège, compte tenu de Notre Dame des Champs, on se retrouve avec 19 577 voix de gauche et 14 203 voix de droite.
Soit un rapport 58/42 qui peut être évolutif (la gauche ayant quand même atteint son point haut aux régionales) et montre clairement l’intention du découpeur : créer les conditions de l’élection d’un député de droite dans le 14e, par apport du 6e, en vue de tenter de reprendre une mairie d’arrondissement cruciale pour la conquête de Paris.
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Re: Les législatives à Paris

Messagede vudeloin » Ven 3 Fév 2012 16:55

A noter que deux des bureaux de Montparnasse (les numéros 49 et 51, desservant notamment les rues autour de l'Observatoire et celles situées entre le cimetière du Montparnasse et la limite avec le 6e) ont voté majoritairement pour la liste Pécresse lors des régionales.
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Re: Les législatives à Paris

Messagede vudeloin » Ven 3 Fév 2012 19:17

Dans le découpage parisien, le 15e présente un intérêt particulier pour plusieurs raisons.

La première, c’est qu’il s’agit, et de loin, de l’arrondissement parisien le plus peuplé, abritant d’ailleurs le quartier parisien le plus peuplé (celui de Saint Lambert, peuplé de plus de 80 000 habitants) et que son découpage en deux circonscriptions de taille à peu près équivalente était parfaitement compréhensible.

La seconde, c’est que la gauche parisienne, souvent et longtemps battue à plate couture dans cet arrondissement moyennement bourgeois et, surtout, largement construit après l’annexion de 1860 (il ne comptait alors que 56 000 habitants et a atteint les 250 000 résidents dans les années 1950) qui ne garde plus guère de traces de son passé rural et ouvrier, s’est rapprochée de la droite lors des élections régionales 2010 où l’écart s’est réduit entre les forces en présence dans les 93 bureaux de vote de l’arrondissement.

Le quartier Saint Lambert, correspondant à l’ancien village de Vaugirard (connu notamment pour ses abattoirs, depuis remplacés par le Parc Georges Brassens) abrite la mairie d’arrondissement, le Lycée Camille Sée et, entre autres lieux connus, le Parc des Expositions de la Porte de Versailles et le Palais des Sports au même endroit.

On trouve aussi dans ce quartier l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués, mais aussi un immeuble, rue Olivier de Serres, qui abrite entre autres les locaux de la chaîne d’information LCI, qui a été construit sur le terrain de la Légion Saint Michel, qui fut le lieu où se déroula la première finale de la Coupe de France en 1918.

Le quartier Javel, qui le jouxte au Sud de l’arrondissement, est séparé de Saint Lambert par le cheminement rue Lecourbe – rue de la Croix Nivert, et porte la mémoire de l’usine Citroën du quai de Javel devenue le site du Parc André Citroën et de l’Hôpital européen Georges Pompidou.
Le quartier est d’ailleurs aujourd’hui en pleine mutation, puisqu’à proximité de l’Hôpital se trouve le siège de France Télévisions, à peu de distance du Pont du Garigliano, et que la rue du général Martial Valin est l’objet d’un aménagement majeur qui a déjà commencé à faire couler beaucoup d’encre, celui du Pentagone à la française sur le site Balard.

Les deux quartiers au Nord de l’arrondissement sont plus orientés vers la tranquillité bourgeoise.

Grenelle, construit dans l’ancienne plaine du même nom, comporte notamment des quartiers relativement huppés, les récents du côté de Beaugrenelle près de la Seine, les plus anciens en bordure de l’avenue de Suffren, partagée avec le 7e ou de l’avenue de la Motte Picquet.

Necker
, pour sa part, dominé par la Tour Montparnasse et ses établissements hospitaliers (Hôpital Necker Enfants Malades et Institut Pasteur), regarde tout de même, au plan sociologique, du côté du 6e et du 14e, d’autant qu’il est parcouru par une partie des nombreuses adresses de la Rue de Vaugirard, la plus longue rue de Paris.

Electoralement, le 15e est donc partagé en 93 bureaux de vote comptant, en 2010, plus de 132 500 inscrits.

Saint Lambert recoupe les bureaux 1 à 34, Javel les bureaux 35 à 56, Grenelle les bureaux 57 à 74 et Necker les bureaux 75 à 93.

Les ciseaux de notre ami Marleix n’ont procédé qu’à un ajustement en apparence mineur dans l’arrondissement, en retirant quelques rues du quartier Saint Lambert pour les adjoindre aux quartiers Grenelle et Necker, plus au quartier Ecole Militaire venu du 7e pour constituer la 12e circonscription.

La 13e, pour sa part, recoupe le quartier de Javel et le solde (l’essentiel en fait) du quartier Saint Lambert.


Pour la 12e, nous pouvons d’ores et déjà dire que les chances de la gauche de l’emporter sont plutôt minces.
Le quartier Ecole Militaire, comme nous l’avons déjà pointé dans l’analyse de la 2e circonscription, vote massivement à droite.

Nous avions en effet 2 784 voix de droite et 1 161 voix de gauche.

Necker, pour sa part, a voté en accordant 7 750 voix à la liste Pécresse et 6 684 à la liste Huchon, soit 53,7 % pour la droite.

Grenelle, plus orienté à l’Ouest, a voté en exprimant 8 337 voix pour la liste Pécresse et 5 284 voix pour la liste Huchon, soit 61,2 % pour la droite.

Reste nos rues de Saint Lambert rattachées à la 12e.

Ce sont au total six bureaux de vote (1,2, 4, 10, 12 et 13) qui ont ainsi été rattachés à la 12e circonscription, avec notamment deux des bureaux de la mairie d’arrondissement, rue Péclet.

Ces six bureaux ont voté ainsi lors des régionales : 2 294 voix Pécresse, 2 307 voix Huchon, soit 50,1 % pour la gauche.

Sur l’ensemble de la circonscription, nous avons donc eu, lors des régionales, 21 165 voix de droite et 15 436 voix de gauche, soit un rapport 58/42 qui ne laisse pas trop de doutes sur le résultat final.

Par déduction, on peut évidemment définir le résultat de la 13e circonscription, regroupant la partie Sud de l’arrondissement.

Nous avons 18 231 suffrages de droite et 17 733 suffrages de gauche, soit un rapport 50,7/49,3 plutôt ouvert.


Soyons précis : il s’agit là du rapport de forces issu des régionales, où la gauche a sans doute atteint une sorte de point culminant et la droite à peu près l’inverse.

Mais l’éventuel basculement de la 13e circonscription constituerait quand même un sacré coup de Trafalgar et mettrait en péril la suprématie de la droite sur l’arrondissement.

En regardant les données par quartier, on observe les éléments suivants

Javel : 7 804 voix Pécresse, 7 403 voix Huchon, soit un petit 51,3 %
Saint Lambert (partie) : 10 427 voix Pécresse, 10 330 voix Huchon, soit un plus petit encore 50,2 %.

Neuf bureaux du quartier Javel et onze bureaux du quartier Saint Lambert, compris dans le périmètre de la circonscription, ont voté à gauche.

A noter qu’aucun des bureaux du quartier Grenelle n’a voté à gauche, tandis que huit bureaux de Necker ont voté à gauche, de même que quatre des six bureaux de Saint Lambert rattachés à la 12e circonscription.

Au total, donc, trente quatre des quatre vingt treize bureaux du 15e ont choisi la liste Huchon, deux autres se distinguant par une égalité parfaite de voix entre droite et gauche.

Sur Saint Lambert, il s’agit notamment des quartiers récemment aménagés du côté du Parc Brassens ou encore du grand ensemble de logements des Périchaux.

Sur Javel, il s’agit du quartier de l’héliport de Paris (près de 70 % des voix à gauche) ou de l’ensemble des bureaux de vote situés entre le Parc Citroën et l’ex siège de l’Imprimerie Nationale, rue Gutenberg.
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Re: Les législatives à Paris

Messagede vudeloin » Sam 4 Fév 2012 12:15

Dire qu'on est dans le Paris populaire, en entrant dans le 19e arrondissement est une sorte de lieu commun.

Le nom des stations de métro (Jaurès, Colonel Fabien, Stalingrad, Bolivar) , celui de quelques rues du quartier (place Rhin et Danube, rue Manin, rue Simon Bolivar, rue du Général San Martin, rue Botzaris) évoquent soit des combattants de la liberté, dans leur pays et continents respectifs, soit des faits historiques précis qui se rapportent aux mêmes combats.

On n'est pas tout à fait dans le 18e arrondissement et sa cohorte de généraux de la Révolution française ayant donné leur nom à maintes artères, mais on voit tout de même où l'on se situe.

Produit de l'annexion du village de la Villette (dans le quartier du même nom), de Belleville (quartier du Combat), et de préemptions sur les territoires communaux d'Aubervilliers et de Pantin, le 19e a longtemps été marqué par la présence d'une activité industrielle et, entre autres, celle des abattoirs de la Villette.

Autre aspect : situé hors les limites de la ville, le territoire de l'arrondissement comprenait, dans son périmètre, un des lieux les plus sinistres de l'Ancien Régime, à savoir le gibet de Montfaucon.

Un lieu que l'on aurait quelque peine à trouver, désormais, du côté de la Place du Colonel Fabien.

Quant au Parc des Buttes Chaumont, grande réalisation urbaine de l'annexion, il procède, lui, de la réutilisation de carrières de gypse et de plâtre dont on prétend qu'elles ont servi à fournir le matériau de construction de la Maison Blanche à Washington, d'où le nom Amérique qui a été dévolu au quartier situé dans la partie Sud Est de l'arrondissement.

Sans doute que la légende tenace vaut exemple pour l'esprit parisien, pas toujours respectueux de la réalité des faits...

Traversé et marqué, aussi, par les canaux, l'Ourcq et Saint Denis se réunissant en amont du Bassin de la Villette pour donner naissance au Saint Martin, le 19e, peuplé de près de 185 000 Parisiens, englobe les quartiers du Pont de Flandres, d'Amérique, du Combat et de la Villette.

Comme le Parisien peut être farceur, l'Amérique est évidemment à l'Est, et la Villette n'est pas sur le territoire des anciens abattoirs, qui constituent la trame urbaine du quartier du Pont de Flandres.

Pas de mystère plus longtemps : la Villette correspond, entre Stalingrad et Crimée, au tissu de l'ancien village de la Villette, largement modifié, avec un fort habitat social présent sur la plupart des rues et, sur un plan culturel, le site du 104, rue d'Aubervilliers, dévolu aux arts et à la création vivante (ce qui est la moindre des choses dans ce qui fut le siège des Pompes funèbres municipales de Paris).

Le Pont de Flandres, pour sa part, est le quartier du Zénith, du Parc de la Villette, avec l'ensemble du projet d'aménagement porté par la Cité des Sciences et de l'Industrie et la Cité de la Musique.

Quartier le moins peuplé de l'arrondissement, vu les espaces dévolus aux établissements précités, il doit évidemment son nom au fait de se trouver au débouché de la « Route des Flandres », c'est à dire la Nationale 2.

Amérique est un quartier plus anciennement aménagé, même si la réalisation de l'hôpital Robert Debré, destiné notamment aux Enfants Malades, a constitué une évolution significative récente.

Le quartier comprend, notamment entre la place Rhin et Danube et la Butte du Chapeau Rouge ( où Jaurès prononça l'un de ses plus célèbres discours contre la guerre), un certain nombre de rues construites de maisons de ville et de pavillons de plain pied, parfois avec les « moyens du bord », par des familles ouvrières du quartier et qui attirent aujourd'hui quelques convoitises...

Enfin, le quartier du Combat, à l'Ouest et au Sud des Buttes Chaumont, doit son nom à une activité particulière, celle des combats d'animaux avec paris, qui se déroulaient, très près du gibet de Montfaucon, « désactivé » vers 1650, sur l'actuelle place du Colonel Fabien.

Le combat de classe a t il pris la place du combat de chiens ?

Bon, passons un peu à la politique récente, là...

Le 19e, c'est un secteur très marqué à gauche, où la droite a beaucoup souffert en 2010 lors des régionales.

La liste UMP a réalisé à grand peine plus de 17 % des voix au premier tour, et environ 28 % au second.

L'arrondissement compte 67 bureaux, au total, ainsi répartis :

Combat : bureaux 1 à 17
Amérique : bureaux 18 à 40
Pont de Flandres : bureaux 41 à 49
Villette : bureaux 50 à 67

Au second tour, aucun de ces bureaux de vote n'a accordé la majorité à la liste Pécresse.

Si l'on en croit le découpage figurant en première page de ce fil de discussion, la 16e circonscription correspond aux quartiers Amérique et Pont de Flandres (en soi ce n'est pas d'une logique impériale, puisqu'en réalité, la Villette et Pont de Flandres ont plus en commun ) et regroupe l'essentiel du quartier Combat, sauf quelques rues ou côtés de rues et un bâtiment bien connu, le siège du Parti communiste français ! (dans les passionnés d'Histoire, je souligne ici que la coupole qui marque le faîte de la salle du Comité Central du PCF est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, sans doute comme témoignage de l'architecture du 20e siècle).

Nous aurons donc sur la 16e circonscription les bureaux 18 à 49, plus les bureaux du quartier Combat, sauf les bureaux 6 et 8.

Et nous aurons sur la 17e circonscription, les bureaux de La Villette plus les deux bureaux extraits du quartier Combat, venant s'agréger aux deux quartiers très populaires du 18e que sont La Chapelle et la Goutte d'Or.

En 2010, qu'avons nous observé comme résultats ?

Pont de Flandres : Huchon 3 824 voix, Pécresse 1 407 voix, soit 73,1 % à gauche.
Amérique : Huchon 9 547 voix, Pécresse 3 735 voix, soit 71,9 % à gauche.
Combat (hors bureaux 6 et 8) : Huchon 6 712 voix, Pécresse 2 582 voix, soit 72,2 % à gauche.

Total sur la circonscription : Huchon 20 083 voix, Pécresse 7 724 voix, soit un rapport 72/28 sans espoir pour la droite.

Ce qui nous laisse, ceci dit, pour la 17e circonscription, 3 628 voix de droite et 9 085 voix de gauche, soit un débours déjà irrécupérable pour la droite.

Parmi les bureaux largement favorables à la gauche, notons le bureau 38, dans le quartier Amérique, desservant les abords de la Porte des Lilas côté Paris, où la liste Huchon dépasse les 80 % ou le bureau 47, dans le quartier Pont de Flandres, correspondant aux nouveaux logements construits entre le canal de l'Ourcq et la cité de la Musique, où la liste Pécresse se situe sous les 22 %.

Dans le quartier Combat, le bureau 5, desservant notamment la rue Edouard Pailleron, donne également près de 80 % des voix à la gauche, tout comme les deux bureaux 13 et 14, qui marquent la limite entre l'arrondissement et Belleville, c'est à dire, comme nous l'avons déjà vu, la partie la plus à gauche du 20e arrondissement voisin.

79 % à gauche, enfin, dans le bureau 31, desservant les rues situées près du métro Jourdain (on est toujours entre le Parc des Buttes Chaumont et la limite avec le 20e).
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Re: Les législatives à Paris

Messagede vudeloin » Sam 4 Fév 2012 20:51

3 628 voix contre 9 085, voici ce que donne, dans la partie du 19e arrondissement concernée par la 17e circonscription, le rapport droite /gauche.

La position de la gauche est donc assez forte, au départ, et se caractérise notamment par des scores élevés à peu de distance de la rotonde Stalingrad, avec notamment plus de 76 % dans le bureau 57, 41 rue de Tanger et plus de 86 % dans le bureau du 15 rue de Tanger
Et près de 75 % sur les bureaux 60 et 61, desservant les rues entre la Place du Colonel Fabien et le métro Jaurès.

Passons maintenant de l'autre côté du pont de la rue Riquet, et nous revoici dans le 18e arrondissement.

Le découpage parisien, version Marleix, de cet arrondissement de 200 000 habitants environ (c'est l'un des arrondissements les plus populeux de Paris, vu l'importance des emprises ferroviaires) est assez particulier.

Nous avons tout d'abord le quartier des Grandes Carrières, le plus à l'Ouest , qui a été placé, pour sa partie Nord, dans la 3e circonscription, dont nous avons déjà parlé, à l'exception d'un secteur situé entre le Boulevard Ney et le périphérique, l'avenue de la Porte de Montmartre et celle de la Porte de Clignancourt.
Concrètement, ce sont les bureaux 46 et 47, découlant du quartier des Grandes Carrières, qui ont été ainsi distingués du périmètre de la 3e circonscription.

Ensuite, nous avons Clignancourt (bureaux 1 à 22 dans la numérotation Butte Montmartre), qui est compris dans le périmètre de la 18e circonscription, avec Grandes Carrières Sud plus le secteur évoque ci dessus, de la rue René Binet et de la Port Montmartre.

Et nous avons les deux quartiers Goutte d'Or et La Chapelle, qui sont donc unis avec la Villette et les deux bureaux de la place du Colonel Fabien issus du quartier du Combat sur le territoire de la 17e circonscription.

Quelques mots, quand même, sur l'arrondissement, dominé par l'horrible meringue saint sulpicienne que constitue le Sacré Coeur, construit pour expier les «  crimes des Parisiens » lors des évènements de la Commune du printemps 1871 et dont le rattachement à Paris, par annexion du village de Montmartre et de celui de La Chapelle, a provoqué l'urbanisation et l'industrialisation.

Montmartre, avant l'annexion, en tout cas dans la partie 18e, n'était qu'un village de vignerons, produisant du vin de piètre qualité écoulé dans les nombreux cabarets qui s'étaient implantés sur les coteaux, nonobstant le fait que le sous sol de la Butte a été largement exploité (d'où le nom des Grandes Carrières pour désigner l'un de ses quartiers) au point de faire de l'arrondissement un véritable gruyère, soumis à des risques quasi sismiques comme le montra, il y a plus de cent ans, l'effondrement de la rue Tourlaque dans le sol de la Butte.

Village dédié aux artistes et aux poètes, Montmartre est aussi un village dédié aux jolies filles, si l'on peut dire, certaines ayant laissé leur nom à quelques rues du quartier comme la rue Berthe ou la rue Gabrielle, du prénom de quelques dames de compagnie des lotisseurs du secteur...
La rue Antoinette, pour sa part, est devenue la rue Yvonne Le Tac, du nom de la mère d'un ancien député de Clignancourt qui fut résistante.

Nombre de rues de l'arrondissement, largement urbanisé à partir de 1870, portent le nom de généraux de la Révolution et de l'Empire : Championnet, Damrémont, Custine, Belliard, Ordener, Duhesme, Caulaincourt, Letort, Lepic ou encore Pajol, ce qui, de fait, manifeste, en réalité, un certain attachement aux valeurs de la République, la plupart de ces officiers ayant commencé leur carrière sous la Révolution.

Sur le plan géographique, les deux quartiers de La Chapelle et de la Goutte d'Or sont situés à l'Est de l'arrondissement, avec la particularité d'être largement occupés par les emprises ferroviaires.

Pour La Chapelle, c'est la partie Sud du quartier, entre rue Pajol et rue d'Aubervilliers, pour la Goutte d'Or, c'est la partie Nord, au delà de la rue Ordener, pour laisser s'épandre les voies du réseau Paris Nord vers la Plaine Saint Denis.

Electoralement, les quartiers de la Chapelle et de la Goutte d'Or sont plutôt orientés à gauche, voire très nettement et groupent des populations modestes, notamment du côté du boulevard Barbès, mais aussi des ensembles de logements sociaux situés près de la porte de la Chapelle ou dans le quartier Charles Hermite, porte d'Aubervilliers.

La Goutte d'Or, ce sont les bureaux 48 à 54 dans la numérotation 18e et La Chapelle, les bureaux 55 à 60.

En 2010, la liste UMP avait obtenu un peu plus de 11 % au premier tour sur la Goutte d'Or et un peu plus de 14 % sur La Chapelle.

Le second tour n'avait guère été meilleur.

Sur la Goutte d'Or, la liste Pécresse avait obtenu 1 042 voix, la liste Huchon 4 056 voix, soit 79,6 % à gauche.
Sur le quartier de La Chapelle, la liste Pécresse avait réalisé 1 080 voix et la liste Huchon, 3 428 voix, soit 76 % à gauche.

Notons quelques scores : plus de 80 % à gauche dans les bureaux 51 et 52, quartier de la Goutte d'Or, desservant les rues près du métro Marcadet Poissonniers et de l'Eglise Saint Bernard...

Pour la 16e circonscription, avec ce que nous avons de mémoire sur le 19e arrondissement, nous avons donc un total de

Gauche 16 569 voix
Droite 5 750 voix, soit un rapport 74/26 environ, sans doute possible sur l'issue, malgré la faible participation des régionales...

Dans la 18e circonscription, nous avons les bureaux du quartier Clignancourt

Ces bureaux ont donné 12 047 voix à la gauche, contre 4 428 voix à droite, soit un bon 73,1 % à gauche.

Avec 81 % dans le bureau 14, en plein coeur du Barbès populaire, ou dans le bureau 17, dans le même secteur, desservant la rue Myrha, les rues Feutrier ou Del Sarte, outre le boulevard Barbès...

A noter tout de même le vote du bureau 22, situé dans la mairie d'arrondissement et qui dessert les rues situées dans le plus haut de la Butte, sur la face Ouest du Sacré Coeur, notamment la bien connue rue Saint Vincent, ou la rue des Saules, ou les rues Saint Rustique et Saint Eleuthère, les deux autres martyrs (d'où Montmartre) accompagnant le célèbre Saint Denis, celui qui descendit de la Butte pour aller s'étendre, sa tête dans les mains, dans la Plaine Saint Denis...

Ce sont là des rues emplies de maisons de ville et de pavillons qui sont évidemment hors de prix, dans le contexte actuel du marché immobilier.

Le bureau a quand même donné près de 42 % des voix à la droite au second tour, ce qui est beaucoup pour le 18e...

Sur le quartier Grandes Carrières Sud, comprenant la plupart des rues huppées de Montmartre et quelques uns de ses lieux publics bien connus comme le Moulin Rouge, les choses sont un peu différentes.

La circonscription est aussi constituée, donc, des bureaux 23 à 37 et, comme nous l'avons vu, les bureaux 46 et 47.

Rapports de forces observés :

Gauche 7 855 voix
Droite 3 941 voix.

Comme on le voit, la partie du quartier Grandes Carrières qui vote sur la 18e circonscription est moins orientée à gauche que Clignancourt, même si c'est avec des contrastes.

On observe ainsi un score de 45 % pour la droite dans le bureau 23, situé place Constantin Pecqueur, et qui voit notamment voter les habitants de l'avenue Junot, la villa Léandre, la rue Simon Dereure ou encore l'Allée des Brouillards, tous lieux situés au sommet de la Butte, et emplis de logements indépendants, de pavillons de luxe, d'immeubles classés, vendus au minimum d'un million et demi d'euros.

Mais aussi 78 % à gauche dans le bureau 26, desservant les rues proches de la Place Pigalle, pas très loin du Moulin Rouge et de la Cigale.

En cumulant en effet les votes, on aboutit aux tendances suivantes :

Gauche 19 902 voix
Droite 8 369 voix

Et en rajoutant les quelques bureaux du 9e arrondissement, issus du quartier Rochechouart que le découpage Marleix a ajouté à cette 18e circonscription, nous avons le résultat suivant

Gauche 21 868 voix
Droite 9 405 voix, soit un bon 69,9 % à gauche qui, là encore, ne laisse pas de doutes sur l'issue du match.

On notera d'ailleurs que les résultats examinés ici permettent de trouver, par voie de conséquence, les rapports de forces politiques dans le 18e arrondissement et, de fait, dans la 3e circonscription aussi.

La gauche ayant obtenu 31 330 voix aux régionales dans le 18e arrondissement et la droite 12 486 voix, nous pouvons faire un petit calcul

Chapelle et Goutte d'Or (partie 16e circonscription) : 7 484 voix de gauche, 2 122 voix de droite
Clignancourt (partie 18e circonscription ) : 12 047 voix de gauche, 4 428 voix de droite
Grandes Carrières (partie 18e circonscription) : 7 855 voix de gauche, 3 941 voix de droite
Grandes Carrières (partie 3e circonscription) : 3 944 voix de gauche, 1 995 voix de droite.

En ajoutant les voix de ce secteur Grandes Carrières Nord aux Epinettes et aux Batignolles, on se retrouve avec une gauche pourvue de 15 969 suffrages en 2010 et une droite avec 11 215 voix, soit un rapport 59/41 sans trop de doutes pour la suite des opérations...
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Re: Les législatives à Paris

Messagede vudeloin » Sam 4 Fév 2012 22:01

Un petit raccourci des messages précédents sur Paris et ses dix huit sièges, ne serait ce que pour donner aux contributeurs le bonheur de se livrer à leurs pronostics.

Donc, raccourci des rapports de forces régionales 2010

1ere circonscription : Droite 52 Gauche 48
2e circonscription : Droite 53 Gauche 47
3e circonscription : Gauche 59 Droite 41
4e circonscription : Droite au delà de 75 %
5e circonscription : Gauche 71 Droite 29
6e circonscription : Gauche 75 Droite 25
7e circonscription : Gauche 68 Droite 32
8e circonscription : Gauche 62 Droite 38
9e circonscription : Gauche 70 Droite 30
10e circonscription : Gauche 66 Droite 34
11e circonscription : Gauche 58 Droite 42
12e circonscription : Droite 58 Gauche 42
13e circonscription : Droite 51 Gauche 49
14e circonscription : Droite au delà de 75 %
15e circonscription : Gauche 73 Droite 27
16e circonscription : Gauche 72 Droite 28
17e circonscription : Gauche 74 Droite 26
18e circonscription : Gauche 70 Droite 30

Sur le papier, on est donc à 12 élus de gauche et 6 de droite (aujourd'hui 13 et 8)
8 sièges semblent inévitables à gauche, avec des majorités supérieures aux deux tiers des voix et, en toute objectivité, à part la 3e et la 11e, je ne vois même pas de siège de gauche menacé avant longtemps...

Par contre, trois sièges de droite (1ere, 2e et 13e) ne sont pas forcément à l'abri de surprises...
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Re: Les législatives à Paris

Messagede Zimmer » Sam 11 Fév 2012 11:35

rembarre a écrit:11e Circonscription :
Pascal CHERKI PS
Olivier de CHAZEAUX ARES
Jean-Pierre LECOQ UMP
Marie-Claire CARRERE-GEE


Dans cette 11ème circonscription, on peut rappeler que le candidat de l'ARES, Olivier de Chazeaux, fut, il y a quelques années, député-maire (RPR) de Levallois-Perret. Il est aujourd'hui membre du Parti Radical.
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Re: Les législatives à Paris

Messagede vudeloin » Lun 13 Fév 2012 14:37

Une remarque juste de Zimmer qui nous permet de faire de cette circonscription le lieu de la confrontation entre les maires des deux arrondissements concernés (Lecoq dans le 6e, Cherki dans le 14e depuis le décès du regretté Pierre Castagnou), avec l'arbitrage éventuel de la conseillère (à plusieurs casquettes) qu'est Mme Carrère Gée.
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