de spinto » Lun 11 Juin 2012 11:35
Débriefing à grands traits de ce département, où le PS (avec EELV) peut plus que jamais envisager de renouveler le grand chelem de 2007 (mais avec deux circonscriptions de plus).
Passons rapidement sur les 1ère, 2ème, 4ème, 5ème, 6ème et 7ème, où les candidat(e)s socialistes, avec tous largement plus de 40% des voix, rejoindront à coup sûr Carole Delga, élue dès le 1er tour dans la 8ème, sur les bancs de l'Assemblée.
Kader Arif n'est pas pour autant menacé dans la 10ème, mais il est intéressant de constater que, à l'image de ce qui s'est globalement passé en France, l'étiquette majorité présidentielle a suffi à convaincre la majeure partie des électeurs de gauche. Alors que Daniel Ruffat ne réalise qu'un très maigre score (2%), avec quelques pointes à 15-20% dans son canton, Gilbert Hébrard atteint toutefois 16% des suffrages. Comme attendu, ces suffrages se concentrent dans les zones les moins urbaines de la circo, et en particulier dans son canton, mais également en arrivant en tête sur ceux de Villefranche de Lauragais et de Revel (ce à quoi je m'attendais moins). Les bons résultats de Kader Arif dans les cantons urbains (à commencer par celui de Castanet) auront toutefois suffi à largement rééquilibré la balance (30,8 %).
La candidate soutenue par l'UMP réalise finalement un score relativement bon, plus que je ne l'aurait imaginé, avec 24,4 % (je la voyais talonné par Hébrard). Score qui n'en reste pas moins insuffisant pour le second tour (le FN atteignant à peine 10 % dans cette paisible circo) : même si les reports ne s'avéraient pas optimaux, Kader Arif bénéficie de larges réserves (18 % pour les deux dissidents, 6,2 % pour le FdG et 5,2 % pour EELV).
Pronostic 2nd tour : 61-62 % pour Kader Arif (je parie sur de bons reports du FN sur l'UMP, et sur l'abstention d'une petite partie des votes pour Gilbert Hébrard pour justifier la bonne progression de la droite - je n'exclue pas non plus qu'une partie des électeurs de droite aient voté Hébrard, plus à même de vaincre Arif en duel ou triangulaire).
Dans la 9ème, les résultats révèlent les tensions causées par le parachutage de Christophe Borgel, qui n'obtient que 29,9% des suffrages, contre 15 % pour le MRC Thierry Cotelle. Je ne pensais pas que ce dernier prendrait autant de voix à Borgel, du fait du caractère très urbain et assez peu politisé de la circonscription (essentiellement urbaine). Cette analyse n'était pas totalement fausse puisque Cotelle doit son score à la partie la plus rurale du canton de Portet (jusqu'à 40 % dans le petit village de Villate), là où il avait reçu le soutien de nombreux maires PS. A l'inverse, Borgel reste largement devant sur Toulouse, Ramonville et Portet.
L'UMP Elisabeth Pouchelon pouvait difficilement faire mieux que ses 20,7 % dans une circo très à gauche, le FN ne dépassant pas les 12 %.
FdG (9,3 %) et EELV (6,2 %) n'ont visiblement pas su profiter des difficultés au PS, et le Modem, comme partout en Haute-Garonne, ne décolle pas (3,5 %).
Au second tour, les reports devraient être globalement bons en zone urbaine, peut être un peu moins en zone rurale (mais celle-ci ne représente qu'une maigre partie de la circo, à la différence de la 10ème). Je prévois donc un 64 % en faveur de Borgel.
Reste la 3ème circo, la plus ouverte, et à mon sens la plus imprévisible au niveau des reports entre candidats de gauche.
L'UMP Jean-Luc Moudenc arrive largement en tête avec 35,1 %, mais cela semble insuffisant vu les faibles reports : 7,8 % pour le FN, 3,2 % pour le PRV et 1 % pour le PCD.
Comme l'indiquait le sondage, François Simon (EELV soutenu par le PS) devance le dissident PS Alain Fillola, mais de façon beaucoup plus réduite : 22,2 contre 21,4 %. L'écart est plus conséquent sur la partie toulousaine de la circo, alors que Fillola devance globalement Simon sur les autres cantons. A ma connaissance, Fillola n'a pas encore donné sa position pour le second tour, mais il avait annoncé qu'il se désisterait s'il arrivait troisième. Je pars donc de ce principe pour affirmer qu'il n'y aura pas de triangulaire.
Reste la question des reports. A priori, les électeurs de droite se sont positionnés sur Moudenc dès le premier tour (en témoignent les résultats à Balma, où Fillola, qui en est le maire, n'empêche pas Moudenc de faire quasiment le plein avec 34%, contre 37% pour le dissident et 11,4 % pour Simon). Les reports ne devraient donc pas être trop mauvais entre Fillola et Simon, la campagne n'ayant pas été par ailleurs trop âcre entre les deux.
J'aurais donc tendance à pronostiquer une victoire de François Simon, autour de 51-52% des suffrages, mais il se pourrait que ce soit serrer si les électeurs de Fillola décidaient de lui donner raison (l'argument de Fillola était que Simon n'était pas en mesure d'empêcher la victoire de Moudenc).