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Même s'il paraît difficile de tirer des conclusions définitives du résultat des présidentielles de cette année, le cas du Val d'Oise est assez intéressant quand on constate que, si François Hollande y est majoritaire, il le doit, de manière précise, au vote en sa faveur de 43 communes val d'oisiennes sur 185, dont, faut il le souligner, les cinq plus importantes en termes de population et même au delà ...
Or, comme nous avons vu à quel point le découpage du département faisait quelque place à la différence de composition des circonscriptions entre communes urbaines et communes rurales, ce résultat de la gauche, dans son ensemble, conduit à ce que nous avons pu distinguer quant aux probabilités de succès des uns et des autres aux prochaines législatives.
Reprenons rapidement la situation des dix circonscriptions, en commençant par la première (logique, non?)
Constituée autour des cantons vexinois, de Pontoise et de Beaumont sur Oise, cette circonscription de 84 communes reste orientée à droite.
François Hollande est arrivé en tête à Pontoise (ville gérée par la droite), avec 6 874 voix (56,2 %) contre 5 357 (43,8 %) pour Nicolas Sarkozy, à Beaumont sur Oise (maire DVG) avec 2 192 voix (54,3 %) contre 1 848 (45,7 %), à Persan (ville dont le maire est le Président DVD du Conseil général), avec 2 511 voix (62,9 %) contre 1 479 voix (37,1 %).
Le candidat de gauche arrive également en tête dans deux communes de gauche du canton de Beaumont, à savoir Bernes sur Oise où il capitalise 607 voix contre 488 pour Nicolas Sarkozy, et Bruyères sur Oise, où il réalise 994 voix contre 785.
Les résultats de François Hollande sont bien moins positifs dans le reste de la circonscription, puisqu'il ne se situe en première position que dans les communes de Chars (506 voix contre 449), d'Auvers sur Oise (mairie PS dont le titulaire est le conseiller général de la Vallée du Sausseron, 2 169 voix contre 2 060) et celle de Santeuil (217 voix contre 200).
Le candidat de gauche ne parvient pas à obtenir la majorité absolue dans les communes de gauche du Vexin, comme Magny en Vexin, Bray et Lû, Nucourt, Us, Frouville, Frémainville, Marines ou encore Montreuil sur Epte, Valmondois et La Chapelle en Vexin.
A noter toutefois qu'en 2007, c'était déjà le cas à l'exception de la petite commune ouvrière de Bray et Lû qui avait, de peu, voté Ségolène Royal.
Outre le cas de la petite commune de Charmont (15 inscrits, 13 votants et 12 exprimés, pour 6 voix pour chaque candidat), toutes les autres communes de la circonscription, sans exception, placent en tête Nicolas Sarkozy.
Par canton, si le canton de Pontoise, limité à la seule ville de Pontoise, vote à gauche à 56,2 % ( consacrant un basculement du canton sur 2007 cependant), le canton de Beaumont sur Oise confirme son ancrage global à gauche.
François Hollande y obtient en effet au total 8 289 voix (54,3%) contre 6 979 voix (45,7 %) pour Nicolas Sarkozy.
En 2007, le canton avait voté pour le candidat de l'UMP en lui accordant un peu moins de 500 voix d'avance.
Dans le canton de la Vallée du Sausseron, autour d'Auvers sur Oise, que le maire PS du chef lieu, Jean Pierre Béquet, avait emporté l'an dernier, les années se suivent et ne se ressemblent pas tout à fait.
Si le chef lieu a confirmé son ancrage à gauche, l'ensemble du canton donne 5 849 voix (53,8 %) à Nicolas Sarkozy et 5 016 voix (46,2 %) pour François Hollande.
Dans les trois cantons vexinois, les majorités en faveur du Président sortant sont nettes.
Dans le canton de Vigny, Nicolas Sarkozy obtient 3 937 voix (58,5 %) contre 2 791 voix (41,5 %) pour François Hollande.
Dans le canton de Marines, dont le chef lieu est géré par une municipalité DVG proche du PS, le Président sortant réalise 4 045 voix (57,6 %) contre 2 981 voix (42,4 %) pour François Hollande.
Dans le canton de Magny en Vexin, aujourd'hui représenté par le maire DVG du chef lieu, Nicolas Sarkozy recueille 5 241 voix (56,6 %) contre 4 021 voix (43,4 %) pour François Hollande.
On rappellera que ces cantons ruraux de plus en plus peuplés de rurbains, d'ailleurs, avaient donné une certaine influence à Marine Le Pen lors du premier tour de l'élection, celle ci arrivant notamment en tête à Bray et Lû (mairie PS), Buhy, Saint Clair sur Epte et dépassant le plus souvent les 20 % des voix, confirmant notamment le résultat des élections sénatoriales où la liste FN du département avait obtenu 45 voix alors même qu'elle n'aurait du compter, en principe, que sur deux suffrages issus des élus des villes importantes du Val d'Oise.
Passons à la deuxième circonscription.
Composée des cantons de Cergy Sud, Viarmes, Saint Ouen l'Aumône et l'Isle Adam, elle a été marquée, encore une fois par l'opposition franche entre la partie de la circonscription située près de la Ville Nouvelle, favorable à la gauche, et les deux cantons forestiers plus orientés à droite.
La gauche arrive en tête à Cergy, sans surprise, Saint Ouen l'Aumône, Eragny sur Oise, Méry sur Oise et dans la petite commune de Saint Martin du Tertre, fidèle au PCF et à ses alliés depuis la Libération.
Nicolas Sarkozy, sans surprise, est en tête dans les autres communes de la circonscription.
Saint Ouen l'Aumône vote donc Hollande avec 5 692 voix (61,7 %) contre 3 532 voix (38,3 %) pour Sarkozy.
Eragny accorde 4 414 voix (53,8 %) au candidat de la gauche face à 3 788 voix (46,2 %) au sortant ; Méry sur Oise apporte 2 447 voix (51,3 %) au candidat vainqueur contre 2 323 (48,7 %) au vaincu et Saint Martin du Tertre vote Hollande par 701 voix contre 621.
La commune de Neuville sur Oise, détachée du canton de l'Hautil et rattachée à la présente circonscription, vote Sarkozy par 553 voix contre 420 pour Hollande.
Par canton, le canton de l'Isle Adam reste évidemment fidèle à la droite puisque Nicolas Sarkozy est en tête dans toutes les communes, notamment l'Isle Adam, fief des Poniatowski, Parmain, Mériel ou encore Presles.
Le canton donne 8 639 voix (56,7 %) à Nicolas Sarkozy, contre 6 586 pour François Hollande (43,3 %).
En 2007, le candidat de l'UMP avait cependant obtenu 9 457 voix et 61,2 % des suffrages sur ce canton très favorable à la droite depuis qu'il a été découpé dans cette configuration.
Dans le canton de Viarmes, qui fut longtemps celui du centriste Pierre Salvi, Nicolas Sarkozy arrive également en tête.
Comme il est en tête dans neuf communes sur dix, il obtient au total 6 746 voix (55 %) sur le canton contre 5 512 voix (45 %) pour François Hollande.
En 2007, le candidat de l'UMP avait obtenu 7 378 voix (60,1 %) contre 4 906.
Dans le canton de Saint Ouen l'Aumône, la gauche est donc en tête avec 8 139 voix (58,2 %) contre 5 855 voix (41,8 %) pour Sarkozy.
Et, de fait, dans le canton de Cergy Sud (Cergy en partie et Eragny sur Oise), François Hollande obtient 8 698 voix (57,7 %) contre 6 383 voix (42,3 %) pour Nicolas Sarkozy.
Sur la partie de Cergy comprise dans le canton, le candidat de la gauche recueille 4 284 voix et le candidat de la droite 2 595 voix.
Pour la troisième circonscription, les choses sont plus simples puisque le nombre des communes est bien plus faible.
François Hollande l'emporte à Montigny les Cormeilles, Taverny, Herblay, Bessancourt et Pierrelaye, c'est à dire dans les quatre municipalités de gauche plus une de droite (Herblay).
Nicolas Sarkozy l'emporte dans les sept autres villes.
Par canton, le canton de Beauchamp donne 6 993 voix (55 %) au Président sortant et 5 731 au candidat de la gauche.
Nouveau constat d'une baisse d'influence puisqu'en 2007, Nicolas Sarkozy recueillait 7 724 voix (59,4 %) contre 5 284.
Le canton d'Herblay bascule à gauche avec 8 076 voix (50,2 %) pour François Hollande contre 8 018 voix (49,8 %) pour Nicolas Sarkozy.
En 2007, le candidat de l'UMP obtenait 8 915 voix (55,6 %) sur ce canton contre 7 126 voix pour Ségolène Royal.
Le canton de Cormeilles en Parisis est également à gauche avec 10 391 voix (54,2 %) pour François Hollande, porté par le score de Montigny les Cormeilles contre 9 187 voix (45,8 %) pour Nicolas Sarkozy.
En 2007, Nicolas Sarkozy l'avait emporté avec 10 229 voix (52,6 %) contre 9 203.
Enfin, le canton de Taverny a également choisi la gauche.
François Hollande y réalise 9 698 voix (51,5 %) contre 9 137 voix (48,5 %) pour Nicolas Sarkozy.
En 2007, là encore, Sarkozy l'avait emporté avec 10 578 voix (54,9 %) contre 8 692 voix pour Ségolène Royal.
Nous avons donc eu en cinq ans une perte de plus de 6 points et de près de 1 500 de la droite pour une progression de 1 000 voix à gauche.
Dans la quatrième circonscription, les choses sont plus simples encore.
La gauche arrive en tête dans deux communes de droite (Ermont et Franconville), et la droite dans les quatre autres, y compris Eaubonne, mairie PS depuis 2001.
Par canton, le canton de Saint Leu La Forêt apporte 7 836 voix (55,2 %) pour Nicolas Sarkozy, le score équilibré du chef lieu étant majoré par ceux des deux autres communes, notamment Montlignon.
François Hollande réunit 6 355 voix (44,8 %) dans ce canton.
En 2007, le candidat de droite avait capitalisé 8 412 voix (58,9 %) dans ce canton contre 5 880 voix.
Eaubonne vote Sarkozy par 6 196 (50,1 %) contre 6 172 voix (49,9 %), loin des 7 270 voix (56,55 %) de 2007.
Ermont vote Hollande par 7 614 voix (56,4 %) contre 5 879 voix (43,6 %).
En 2007, Sarkozy l'emportait dans la ville d'Hugues Portelli avec 7 189 voix (51 %) contre 6 903.
Enfin, Franconville opte aussi pour la gauche, avec 8 174 voix (51,8 %) contre 7 605 voix (48,2 %), contrairement à 2007, là encore, Sarkozy l'emportait avec 9 036 voix contre 7 821.
Et voici comment la gauche se retrouve avec une avance de 799 voix au second tour de la présidentielle alors que la droite menait le bal il y a cinq ans avec plus de 5 000 suffrages d'avance...
Un siège à suivre...
Comme celui de la cinquième circonscription, constituée autour d'Argenteuil et de Bezons.
En 2007, Ségolène Royal était arrivée nettement en tête sur la circonscription avec 29 160 voix (57,6 %) contre 21 471 (42,4 %) pour Nicolas Sarkozy.
L'élection de Georges Mothron avait donc constitué une surprise, résultant notamment d'une faible participation, n'atteignant pas les 54 %, le candidat de l'UMP étant finalement élu avec moins de 17 000 suffrages.
Cette année, Argenteuil vote Hollande par 25 276 voix (64,6 %) contre 13 528 et Bezons confirme son ancrage à gauche : 6 851 voix (65,3 %) contre 3 635 voix (34,7 %)
Sur les deux villes, on a donc 32 127 voix de gauche (65,2 %) et 17 163 voix de droite (34,8 %).
La poussée de gauche me semble rédhibitoire pour Georges Mothron, même si la participation électorale venait à se réduire lors des législatives.
Nous finirons cette première note par un regard sur la surprenante sixième circonscription, comprenant huit communes, toutes gérées par la droite (centristes ou UMP) et qui a basculé à gauche à l'occasion de cette présidentielle.
La gauche réussit en effet à parvenir en tête à Deuil La Barre (ville historiquement de droite), Montmagny (qui a eu plusieurs municipalités de gauche, d'abord PCF puis PS), Sannois (de droite depuis un certain temps aussi) et Saint Gratien (qui fut longtemps radicale avec le docteur Hovnanian et connut une période à gauche avec une municipalité PS dirigée par Claude Neuschwander, ancien PDG de la société horlogère Lip, après la célèbre lutte des salariés de cette société bisontine).
Les quatre autres communes (Enghien les Bains bien entendu, Soisy sous Montmorency, Andilly et Margency) sont restées à droite.
Par cantons, le canton de Soisy a donné 6 499 voix (55 %) pour Nicolas Sarkozy et 5 323 voix (45 %) pour François Hollande.
Evolution nette sur 2007 où le candidat de l'UMP avait réuni 7 129 voix (59 %) contre 4 945 voix pour Ségolène Royal.
Le canton d'Enghien les Bains a évolué puisque François Hollande y arrive en tête avec 11 282 voix (50,1 %) des voix contre 11 227 voix (49,9 %) pour Nicolas Sarkozy.
En 2007, Nicolas Sarkozy était nettement en tête avec 12 920 voix (56,1 %) contre 10 094 voix pour Ségolène Royal.
Sur Saint Gratien, François Hollande arrive en tête avec 5 175 voix (51,9 %) contre 4 803 voix (48,1 %), en lieu et place d'une majorité pour Nicolas Sarkozy en 2007 avec 5 678 voix (53,9 %) contre 4 861.
Enfin, sur Sannois, François Hollande est également en tête avec 6 906 voix (55 %) contre 5 657 (45 %) pour un Nicolas Sarkozy qui, en 2007, l'avait emporté de peu avec 6 481 voix (50,6 %) contre 6 314.
Et voici comment, dans une circonscription où la droite menait le bal en 2007 avec 32 208 voix (54,1 %) contre 27 347 (45,9 %), on passe à une situation où la gauche dispose de 28 686 voix (50,4 %) contre 28 186 (49,6 %).
Comme par hasard, la gauche qui était environ un point en dessous de son score national en 2007, reste grosso modo dans la même situation mais se retrouve majoritaire dans trois cantons sur quatre.
Affaire à suivre...
