de vudeloin » Lun 7 Nov 2011 20:03
Le découpage électoral du Pas de Calais, tel que conçu par Marleix, a tout de même réussi à préserver les grands équilibres du département, même si la nouvelle 8e circonscription est tout de même assez particulière et que le pays de Laventie, une fois encore, se retrouve comme élément destiné à contrebalancer les cantons de gauche de son environnement immédiat…
Je ne vais pas reprendre canton par canton, mais je me permets juste de souligner ici que la première circonscription ressemble, vu qu’elle est centrée sur les collines de l’Artois, comme deux gouttes d’eau ou presque à l’ancienne troisième circonscription du découpage 1958 et qu’elle compte un nombre particulièrement élevé de communes (266 si je ne me suis pas trompé, à comparer aux 895 de l’ensemble du Pas de Calais).
Pour le reste, nous avons les trois sièges de la Côte constitués de manière à peu près cohérente autour de Calais (7e), Boulogne sur Mer (5e) et Montreuil sur Mer (4e), cette dernière recouvrant exactement les 164 communes de l’arrondissement concerné.
Arras reconstitué autour d’une seule circonscription (la 2e), cela procède aussi d’une certaine logique.
Notons aussi que l’ex bassin houiller va se retrouver partagé entre cinq sièges clairement définis.
D’abord la nouvelle 3e circonscription autour de Lens
Ensuite la 9e très orientée sur Béthune et l’arc occidental du bassin houiller.
Puis la 10e structurée autour de Bruay, la 11e organisée autour d’Hénin Beaumont et la 12e de Liévin.
A noter que la commune de Méricourt, qui est aujourd’hui partagée entre le canton de Rouvroy (11e) et celui d’Avion (3e), se retrouve avec deux députés différents.
Ce sont, dans un premier temps, ces cinq sièges qui vont être traités par ce message.
La 3e circonscription recouvre donc les trois cantons de Lens, celui de Noyelles sous Lens et les cantons d’Harnes et d’Avion.
Avion, c’est un canton composé de la commune chef lieu et d’un morceau de la commune de Méricourt, pour un total de 21 860 habitants (recensement 2008).
En l’occurrence, 17 614 habitants d’Avion et 4 246 Méricourtois.
Le canton est un fief communiste de longue date, les élections de 2011 ayant donné les résultats suivants
PCF 3 572 voix ; PS 871 voix ; Verts 449 voix
UMP 235 voix ; FN 1 499 voix.
C'est-à-dire que la droite classique a littéralement disparu dans ce canton au profit du FN.
Les deux mairies sont PCF.
Le canton d’Harnes, pour sa part, regroupe les communes d’Estevelles ( apparenté PCF), Harnes (PS, après un long bail PCF) et Pont à Vendin (PS).
La population du canton est de 17 519 habitants, d’abord sur Harnes qui dépasse les 10 000 habitants.
Le canton, en 2008, a reconduit l’ancien maire communiste de Harnes, Yvan Druon.
Les résultats furent les suivants :
PCF 2 990 voix ; PS 1 053 voix ; DVG 1 1 510 voix, DVG 2 911 voix
Modem 136 voix, UMP 448 voix, FN 909 voix.
Un scrutin pour le moins étrange, attestant, une fois encore, de la faiblesse de la droite classique dans ce secteur.
Le canton de Lens Est, peuplé de 21 255 habitants, recouvre les communes de Lens (PS), pour partie, et Sallaumines (PCF).
En 2008, le socialiste Charles Depoorter fut reconduit en obtenant au premier tour 2 820 voix, contre 1 569 voix au candidat PCF et 921 à la candidate des Verts.
A droite, la candidate UMP a fait 1 242 voix et le FN 970 voix.
Après le retrait du candidat PCF, Charles Depoorter fut réélu, devenu seul candidat sur le canton.
Le canton de Lens Nord Ouest, également PS, comprend lui les communes de Lens, pour partie, et Loos en Gohelle (EELV).
En 2008, ce canton de 18 023 habitants a réélu Ghislaine Clin (PS).
Résultats : 3 228 voix PS, 1 397 voix Verts, 666 voix PCF
1 072 voix UMP et 700 voix FN.
Seule au second tour, la candidate PS n’a pas eu de difficultés à se faire réélire.
Dans le canton Lens Nord Est (23 600 habitants), on se retrouve avec les communes d’Annay sous Lens (PS) et de Loison sous Lens (PS), en sus de la partie lensoise du canton.
En 2011, la candidate PS est arrivée en tête de la cantonale avec 1 935 voix, contre 819 voix au candidat PCF et 580 pour la candidate Verts.
482 voix UMP et surtout 1 767 voix FN avec un candidat qui a frôlé les 2 500 voix au second tour.
Enfin, le canton de Noyelles sous Lens, nous nous retrouvons avec un canton de comprenant les communes de Billy Montigny (PCF), Fouquières les Lens (PS) et Noyelles (DVG).
En 2008, la cantonale a été remportée par le maire communiste de Billy Montigny, Bruno Troni, seul candidat au second tour.
Au premier, il avait obtenu 3 238 voix, contre 2 851 voix au maire PS de Fouquières, deux candidats Verts et écologiste réunissant 983 et 776 voix.
A droite, l’UMP avait fait 727 voix et le FN 1 080.
Sur les six cantons, la gauche domine largement.
Le PS est à 12 758 voix, le PCF à 12 854 voix, les Verts à 4 330 voix et les divers écologistes à 776 voix.
On compte aussi 4 421 voix DVG.
A droite, nous avons 136 voix Modem, 4 306 voix UMP et 6 925 voix FN.
On voit très vite poindre le scénario : candidat unique à gauche au second tour ou duel avec le FN.
Dans la 9e circonscription, autour du Béthunois, nous avons d’abord le canton de Béthune Est.
Ce canton comprend un morceau de Béthune (PRG), et les communes de La Couture (PS), Hinges (PS), Essars (DVG), Vieille Chapelle et Locon.
Il compte aujourd’hui 21 673 habitants et a réélu en 2011 le maire de La Couture, Raymond Gaquère, avec 2 784 voix au premier tour, face aux 1 401 de la candidate FN, et aux 628 de la candidate DVD.
A gauche, notons aussi 576 voix Verts, 466 DVG et 395 PCF.
Duel victorieux au second tour pour Raymond Gaquère face au FN.
Dans le canton de Béthune Nord, peuplé de 21 443 habitants, on trouve, outre un morceau de Béthune, les communes d’Annezin (PS), Chocques (PS), Oblinghem (PCF), Vendin les Béthune (PS) et Verquigneul.
En 2008, l’ex maire DVD d’Annezin, Marie France Deleflie, a été battue par la candidate MRC Isabelle Péru et a perdu également sa mairie.
Au premier tour, elle avait obtenu 3 926 voix, et le FN 774 voix, mettant le total droite à 4 700 votes.
A gauche, Isabelle Péru avait obtenu 2 816 voix, le candidat PCF 1 509 voix et le candidat Verts 1 186, soit un total de 5 511 voix.
Ecart confirmé au second tour.
Dans le canton Sud, peuplé de 18 946 habitants, on trouve les communes de Béthune, encore pour partie, Allouagne (PCF), Fouquereuil (PCF), Fouquières les Béthune (PS), Labeuvrière, Lapugnoy (PS), Verquin (PS).
En 2011, large succès du PS, face au FN au second tour.
Premier tour : PS 2 818 voix, PCF 826 voix, Verts 422 voix
UMP 419 voix DVD 150 voix FN 1 608 voix.
Dans le canton de Laventie, qui compte 18 680 habitants, nous avons les communes de Fleurbaix, Lestrem, Laventie, Lorgies, Neuve Chapelle et Sailly sur la Lys.
Lestrem et Laventie ont des maires DVD, et les municipales de 2008 s’y sont déroulées sans liste de gauche.
Sailly sur la Lys a une maire PS.
Quant à Fleurbaix, c’est la commune d’élection de l’ex sénatrice UMP Brigitte Bout, non représentée cette année par la droite.
Situé dans la vallée de la Lys, élément de la Flandre française, le canton n’a pas été, comme les autres cantons béthunois, dédié aux activités minières.
Rural, il a connu aussi, outre les ravages de la Première guerre mondiale, un développement d’activités textiles, dans le droit fil (si j’ose dire) des usines de ce secteur d’activité présentes sur les cantons nordistes voisins de Merville ou de l’Armentiérois.
Il s’agissait notamment de travailleurs à domicile, sous la coupe d’un patronat assez fortement paternaliste qui a sans doute imprégné les mentalités de la population du canton.
Toujours est il qu’en 2008, Roger Douez, le maire proche de l’UMP de Laventie, a été réélu conseiller général en obtenant 3 990 voix au premier tour, contre 2 605 voix pour un autre candidat de droite, 1 873 voix pour la candidate PS et 901 pour celle du FN.
Le canton de Lillers, lui, présente d’autres caractéristiques.
Peuplé de 22 900 habitants, il recouvre les communes de Lillers (PCF), Busnes (UMP), Calonne sur la Lys, Gonnehem, Guarbecque, Mont Bernanchon, Robecq, Saint Floris et Saint Venant.
En 2011, le canton a confirmé son ancrage à gauche, avec la réélection du communiste Lucien Andriès.
Celui-ci a obtenu 2 765 voix, contre 1 552 voix au candidat PS et 677 au candidat EELV.
A droite, l’UMP a fait 1 820 voix et le FN 1 776.
Résultat : sur les cinq cantons du siège, la gauche en tient 4 et de manière assez nette.
Et André Flajolet ne peut compter que sur le pays de Laventie pour tenter de conserver son siège.
Encore faut il qu’il capitalise toutes les voix de droite et d’extrême droite pour y arriver.
La 10e circonscription recoupe, elle aussi, une partie du Béthunois.
Le canton d’Auchel, d’un peu plus de 21 600 habitants, en est le premier élément.
Il regroupe les communes d’Auchel (DVD), de Burbure, Cauchy à la Tour, Ferfay (toutes trois PCF), d’Ames, Amettes, Ecquedecques (PS), Lespesses, Lières (PS) et Lozinghem.
En 2008, le maire communiste de Burbure, René Hocq, a repris le canton au maire d’Auchel Richard Jarrett, avec un premier tour ainsi conformé :
PCF 3 518 voix, PS 2 021 voix, soit 5 539 suffrages à gauche
DVD 4 375 voix, DVD 2 355 voix, FN 636 voix, soit 5 366 voix à droite.
Victoire au second tour avec 366 voix d’avance pour René Hocq.
Dans le canton de Barlin (un peu plus de 18 000 habitants), nous avons les communes de Barlin (PS), Haillicourt (PRG), Gosnay (PS), Ruitz (PS), Drouvin le Marais (DVD), Hesdigneul les Béthune, Houchin (PS), Vaudricourt.
Pas de candidat de droite aux cantonales 2011 dans ce canton avec un PS à 2 582 voix, un PCF à 785 voix et des Verts à 625 voix.
Le FN, pour sa part, atteint 1 576 voix.
Dans le canton de Bruay la Buissière, constitué autour de la commune concernée (PS), la population est de 18 500 habitants environ (une partie de la ville est dans un autre canton) et le scrutin 2008 a été marqué par la réélection au premier tour du candidat PS avec 3 685 voix, contre 995 au PCF, 982 aux Verts et 727 au FN.
Le canton de Divion compte 18 800 habitants et regroupe les communes de Divion, Calonne Ricouart et Marles les Mines.
Ces trois communes ont un maire PCF de longue date et le maire de Calonne Ricouart, André Delcourt, a été réélu conseiller général en 2008 avec 5 286 voix contre 1 652 voix au PS et 714 au FN, la droite n’ayant, là encore, pas présenté de candidat.
Le canton de Houdain est peuplé de 20 330 habitants et regroupe les communes de Houdain (PCF), Beugin, Camblain Châtelain, Caucourt, Estrée Cauchy, Fresnicourt le Dolmen (PS), Gauchin Légal, Hermin, Maisnil les Ruitz (PS), Ourton, Rebreuve Ranchicourt (PS).
Il comporte aussi une partie de Bruay la Buissière.
En 2011, le candidat PCF Daniel Dewalle a été réélu conseiller général en obtenant 2 004 voix au premier tour, contre 1 546 au PS, 421 voix pour EELV et 108 voix DVG.
A droite, le FN a réalisé 1 430 voix contre 572 voix UMP.
Daniel Dewalle s’est retrouvé seul en lice au second tour.
Le canton de Noeux les Mines compte 25 400 habitants et regroupe les communes de Noeux (PS), Beuvry (PS), Labourse et Sailly Labourse.
Le canton est un fief de gauche : le siège est détenu par le maire de Noeux, Jacques Villedary, qui a obtenu 5 598 voix (49 %) aux cantonales de 2008, suivi par un écologiste pourvu de 1 643 voix, d’un Verts avec 709 voix, d’une candidate PCF avec 681 voix et d’un DVG avec 1 172 voix.
A droite, le FN plafonnait alors à 863 voix et l’UMP à 759 voix.
Enfin, le canton de Sains en Gohelle, peuplé d’environ 20 000 habitants, recouvre les communes de Sains (PS), Aix Noulette (PS), Bouvigny Boyeffles (PCF), Gouy Servins (PS), Servins (PS) et Hersin Coupigny (DVD).
Le canton est représenté par le maire PS d’Aix Noulette, reconduit au premier tour avec 5 598 voix, contre 1 531 voix Verts, 1 173 voix PCF et 1 113 voix FN, sans présence de candidat de droite.
Nous avons donc quatre cantons PS et 3 cantons PCF sur ce siège, avec la forte probabilité de l’élection d’un député PS, compte tenu des cantons de Noeux, Bruay et Sains en Gohelle, un duel pouvant intervenir avec le FN au second tour si celui-ci capitalise les voix de droite.
La suite au prochain numéro.
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