de vudeloin » Jeu 21 Juin 2012 00:57
Entrons un peu dans les détails des six sièges gardois pour présumer de la suite de la vie politique locale.
Comme la gauche, avec quatre élus socialistes et un écologiste dont la couleur a plusieurs fois changé en quelques années, a obtenu un succès inattendu, il nous faut bien revenir dessus.
Dans la première circonscription, autour de Nîmes et de Beaucaire, pas de sous Préfet aux champs mais juste une victoire de la candidate PS Françoise Dumas dans une triangulaire au couteau avec le Nouveau Centre Yvan Lachaud et le FN Julien Sanchez.
La candidate de la gauche est en tête dans les cantons de Nimes I, Nîmes III et Nîmes VI, et de peu sur celui de Beaucaire.
Le candidat centriste domine sur le canton de la Vistrenque, qui regroupe un quartier de Nîmes avec plusieurs villes de sa banlieue comme Milhaud, Garons ou Rodilhan.
Sur la partie de Nïmes votant sur le siège, la gauche fait 12 273 voix, le candidat de la droite parlementaire 9 284 voix et le FN 4 704 voix.
Si cette configuration se reproduit pour les municipales, on ne sait pas ce qui peut arriver.
Sur le canton de Beaucaire, la situation est plus partagée avec une candidate de gauche aux alentours de 38 %, de peu devant le FN avec plus de 34 %.
Ceci dit, même si les positions des uns et des autres sont aujourd'hui ainsi établies, on n'oubliera pas que Beaucaire a pour maire un radical, Jacques Bourbousson qui, parfois, trouve sympathique des élus socialistes gardois, à commencer par le sénateur Simon Sutour...
Passons au sujet qui fâche, si l'on peut dire, celui de la deuxième circonscription.
Sur les trente cinq communes de la circonscription, l'avocat mariniste Gilbert Collard obtient un franc succès sur le canton de Saint Gilles, où il obtient la majorité des voix (je rappelle aux méconnaissants de la géographie que Saint Gilles se situe près des Saintes Maries de la Mer, en tout cas de leur territoire), mais domine aussi sur le canton d'Aigues Mortes (la cité de Saint Louis vote de peu en faveur du candidat mariniste mais c'est surtout le glissement vers le FN de l'électorat d'Etienne Mourrut au Grau du Roi qui fait la maille de ce point de vue), celui de Vauvert, à l'exception du chef lieu.
Une telle situation doit sans doute préoccuper les Camarguais attachés à leur culture et qui ne se retrouvent pas dans la logique et l'idéologie mariniste.
Seul le canton de Sommières, qui eut quelque temps comme élu Jean Marie Cambacérès, est resté fidèle à la gauche, en donnant une majorité à la candidate socialiste, seize communes sur dix huit la mettant en tête.
Dans le canton du Rhony Vidourle, situation favorable à Gilbert Collard, en tête notamment à Uchaud et à Aimargues, tandis que Katy Guyot l'emporte notamment à Vergèze, la ville de la source Perrier.
Le vote FN s'avère plutôt concentré dans les villes moyennes de la circonscription, quelque soit leur équipe municipale actuelle, d'ailleurs.
Dans la troisième circonscription, organisée autour de Bagnols sur Cèze et de la vallée du Rhône, défaite du sortant UMP Jean Marc Roubaud et succès du PS Patrice Prat.
Celui ci doit sa victoire aux cantons d'Aramon (où l'appoint des voix Front de gauche semble avoir été utile), où Patrice Prat est en tête dans six communes sur neuf ; de Bagnols sur Cèze, où ce sont treize communes sur dix huit qui font de même, mais aussi de Remoulins, où le candidat PS l'emporte dans sept communes sur neuf, et bien entendu de Roquemaure, selon les mêmes qualités, soit sept communes sur neuf.
Seul le canton de Villeneuve les Avignon, celui de Roubaud, vote pour le candidat UMP.
Malgré le poids démographique dudit canton, cela n'a pas suffi.
Pour la quatrième circonscription, structurée autour d'Alès et de Pont Saint Esprit (une véritable hérésie, soit dit en passant), la victoire du socialiste Fabrice Verdier s'est construite autour de quelques positions bien précises,
Dans les deux cantons alésiens (Nord Est et Sud Est), net avantage dans le premier cas pour Verdier, vainqueur avec 1 210 voix d'avance et pour Roustan, vainqueur avec 1 266 voix d'avance.
Dans le premier cas, le succès est du aux communes de l'agglomération, notamment Rousson (village natal de Laurent Blanc) qui a voté à gauche à près de 62 %, tandis que, dans le second, les communes de banlieue renforcent l'avantage créé dans Alès.
Exception dans le canton Sud Est : la mairie PCF de Salindres qui vote à gauche à plus de 60 %.
Pour le reste, Fabrice Verdier est en tête à Barjac, canton du candidat Front de Gauche Edouard Chaulet, avec plus de 56 %, à Lussan (évidemment), avec plus de 62 % des voix, à Pont Saint Esprit, pour un peu plus de 50 %, et dans neuf communes sur seize, à Saint Ambroix avec plus de 57 % des voix et quatorze communes sur seize et, enfin, sur Saint Chaptes et Vézénobres avec de petites majorités.
Dans la cinquième circonscription, le socialiste William Dumas est élu face à la candidate du FN.
Son score, supérieur à 60 %, est certes honorable mais le temps où le FN terminait mal en point les seconds tours en duel semble lointain.
William Dumas l'emporte dans les cantons d'Alès Ouest (plus de 60 %), Alzon (près de 66 %), d'Anduze (plus de 56 %), Bessèges, Génolhac (plus de 68 % dans ce canton qui avait placé Mélenchon en tête le 22 avril), La Grand Combe, Lasalle (plus de 75 %), Lédignan, Quissac, Saint André de Valborgne, Saint Hippolyte du Fort, Saint Jean du Gard, Saint Mamert du Gard, Sauve, Sumène, Trèves, Valleraugue et Le Vigan.
Aucun canton ne lui échappe donc et seules cinq communes de la circonscription ont voté pour la candidate FN.
La commune de Bonnevaux présente une particularité : tous les électeurs de ce village ont voté Dumas, ne laissant aucun suffrage à la candidate FN.
13 communes de la circonscription ont voté à plus de 80 % pour le candidat de gauche et 15 autres à plus de 70 %.
Enfin, dans la sixième circonscription, partagée entre Nîmes et Uzès, le candidat EELV Christophe Cavard, arrive en tête dans les trois cantons nîmois, mais aussi dans le canton de Marguerittes et celui d'Uzès.
Tous les cantons ne proposent que des majorités relatives au candidat écologiste, mais cinq des huit communes du canton de Marguerittes, les quartiers nîmois et treize des quinze communes de celui d'Uzès placent Christophe Cavard en tête.
De quoi nourrir les conjectures pour les futures municipales, notamment à Nïmes et Alès...