de vudeloin » Lun 2 Jan 2012 05:59
Comme d'aucuns ont pu le remarquer pour d'autres endroits, il convient, pour ce grand (par la taille pour le moins) département qu'est l'Aisne de procéder à un petit tour d'horizon démographique et démocratique...
Arrêtons nous sur la démographie avec la composition de chacune des cinq circonscriptions qui ont, pour l'essentiel, l'avantage de respecter à peu de choses près les limites administratives ordinaires de l'Aisne, au moins dans deux trois cas.
Ainsi, la première circonscription est elle taillée dans le seul arrondissement de Laon, cette Préfecture perchée sur sa colline, qui fut l'un des champs de bataille les plus épouvantables de la Première Guerre Mondiale (la très grande majorité des communes axonaises ont été décorées de la Croix de Guerre 14 – 18)...
La deuxième circonscription, autour de Saint Quentin, regroupe une partie de l'arrondissement même de l'ancienne ville de Motobécane, dont l'Hôtel de ville ornait, jusqu'à la naissance de l'euro, nos billets de cinquante francs, en second plan du peintre local, Maurice Quentin de la Tour.
La troisième circonscription, pour sa part, reprend la partie du Vermandois oubliée par la deuxième et y ajoute l'ensemble de la Thiérache, c'est à dire l'arrondissement de Vervins, avec son bocage, ses abbayes perdues dans les bois, ses forêts, ses étangs, ses églises fortifiées et … ses fromages, prolongation de l'aire de production de l'Avesnois.
Ce qui n'empêche qu'on a rajouté Marle au siège, issu de l'arrondissement de Laon, un canton séparé, soit dit en passant, de la structure intercommunale qu'il compose avec le canton de Crécy sur Serre.
La quatrième est un mélange plus ou moins réussi d'une partie du Soissonnais (dont la fameuse ville épiscopale connue pour l'anecdote douteuse du vase) et du Laonnois.
Enfin, la cinquième circonscription regroupe le Tardenois, l'Ormois et la partie du Soissonnais oubliée par la quatrième.
Touché de longue date par la crise économique, le département a tendance à voir sa population stagner et ses activités quelque peu en difficulté.
Revenons en d'abord aux questions démographiques.
Première circonscription (105 162 habitants) : elle regroupe les cantons de Laon Nord (16 405 habitants), Laon Sud (23 709 habitants), Anizy le Château (10 673 habitants), La Fère (12 358 habitants), Neufchâtel sur Aisne (9 969 habitants), Rozoy sur Serre (7 537 habitants), Sissonne (10 483 habitants), Crécy sur Serre (8 190 habitants) et Craonne (5 838 habitants).
Crécy, Neufchâtel et Rozoy sont des cantons de droite, les autres de gauche dans la diversité de la gauche axonaise...
Autre aspect, signe du découpage administratif particulier du département, le siège couvre 202 communes.
Deuxième circonscription (108 389 habitants) : Saint Quentin Centre (19 669 habitants), Saint Quentin Nord (24 322 habitants), Saint Quentin Sud (26 707 habitants), Moy de l'Aisne (7 951 habitants), Saint Simon (11 667 habitants), Vermand (9 531 habitants) et Le Catelet (8 542 habitants).
On constate, comme prévu, le poids déterminant de Saint Quentin sur ce siège, tout de même découpé sur mesure pour assurer, si tout va bien, sa réélection à Xavier Bertrand.
Sauf que la gauche est loin d'être sans influence dans les autres cantons comme dans le canton Sud.
98 communes, au total, sont incluses dans le périmètre de la circonscription.
Troisième circonscription (97 152 habitants) : Bohain en Vermandois (14 336 habitants), Guise (10 817 habitants), Hirson (18 942 habitants), Vervins (8 171 habitants), La Capelle (8 071 habitants), Ribemont (8 616 habitants), Wassigny (6 624 habitants), Marle (7 186 habitants), Le Nouvion en Thiérache (6 734 habitants), Sains Richaumont (4 420 habitants) et Aubenton (3 235 habitants).
Comme on le voit, les deux cantons de droite ne sont pas des plus importants en termes de poids démographique, et l'on trouve notamment dans ce siège le canton de Marle, fief du Président du Conseil général et Sénateur Yves Daudigny.
Le siège couvre, par ailleurs, au total 199 communes.
Quatrième circonscription (114 051 habitants) : Soissons Nord (21 816 habitants), Soissons Sud (27 723 habitants), Chauny (24 203 habitants), Tergnier (17 871 habitants), Coucy le Château Auffrique (11 814 habitants) et Vic sur Aisne (10 624 habitants).
Comme nous l'avons déjà pointé, le siège est promis à la gauche qui détient les six sièges, même si la seconde ville de la circonscription, Chauny, est à droite.
Un peu plus « urbaine « que les autres, cette circonscription recouvre au total 99 communes.
Cinquième circonscription (115 116 habitants) : Château Thierry (29 181 habitants), Villers Cotterêts (15 311 habitants), Charly sur Marne (14 843 habitants), Braine (11 291 habitants), Neuilly Saint Front (10 336 habitants), Vailly sur Aisne (10 124 habitants), Condé en Brie (8 717 habitants), Fère en Tardenois (9 594 habitants) et Oulchy le Château (5 719 habitants).
Une circonscription proche de la grande banlieue parisienne, comme l'a déjà indiqué la discussion et notamment le message liminaire de Jean Philippe, où la droite dispose de quelques positions.
Une droite qui s'est cependant souvent teintée de modération dans la région puisque les élus de droite furent, par exemple, André Rossi, membre du parti radical valoisien, plus récemment Renaud Dutreil (qui, en abandonnant le siège de Charly sur Marne, permit d'ailleurs à la gauche de le conquérir à la faveur d'une partielle) ou Jacques Pelletier, longtemps élu du canton de Braine qui a la particularité de compter un total de 41 communes, ce qui en fait l'un des cantons français le plus « émietté ».
La gauche gère tout de même Château Thierry, la ville de Jean de La Fontaine, et Villers Cotterêts, celle d'Alexandre Dumas.
Elle dispose aussi de mairies commes Brasles, Essômes sur Marne, Fère en Tardenois ou Charly sur Marne.
A contrario, la droite tient le canton de Condé en Brie depuis près de trente ans, celui de Vailly depuis plus de vingt ans et le canton d'Oulchy depuis 1949.
Ledit canton d'Oulchy le Château eut, pendant 29 ans, comme conseiller général le Sénateur Paul Girod, président du conseil général de 1988 à 1998.
Le siège, dans son ensemble couvre les 123 communes de l'arrondissement de Château Thierry, et les 113 issues de celui de Soissons figurant dans les quatre cantons rattachés, soit un total de 236 localités.
On souhaite bien du courage aux candidats pour aller à la rencontre ne serait ce que des élus municipaux présents sur le siège.
Un détour par les municipales 2008 nous fournit quelques éléments intéressants pour la suite.
Dans la première circonscription, Laon avait reconduit, dès le premier tour, avec plus de 54 %, la municipalité de son Sénateur Maire Antoine Lefèvre et près de 2 000 voix d'avance sur la liste de gauche.
La droite a aussi gardé les mairies de Guignicourt, Rozoy sur Serre ou encore La Fère.
Tandis que la gauche gardait des mairies comme Pinon, Saint Gobain (dans une équipe un peu mixte), Bruyères et Montbérault, gagnant aussi la mairie de Sissonne, avec le conseiller général PS Pierre Marie Lebée.
Dans la deuxième circonscription, réélection de la liste de Pierre André, Sénateur Maire et de Xavier Bertrand sur Saint Quentin avec 60,8 % et environ 4 000 d'avance sur la gauche.
Pour autant, le score de la liste André s'est fixé dix points environ en dessous du score 2001.
Dans les autres communes de la circonscription, victoires de la gauche à Gauchy (près de 74 % des voix pour la liste de Josette Henry, remplaçant le conseiller général et maire ex PCF Serge Monfourny), Flavy le Martel, Montescourt Lizerolles (avec la victoire du conseiller général et ancien député ex PCF Roland Renard, nanti de 95 % des voix, et 697 exprimés sur 1 179 inscrits), ou la réélection du conseiller général PCF du Catelet, Raymond Froment, avec plus de 68 % des voix dans sa mairie de Lehaucourt.
Dans la troisième circonscription, confirmation des mairies de gauche à Hirson (61,5 % pour la liste menée par le socialiste Jean Jacques Thomas), à Guise (100 % des voix pour la liste menée par le socialiste Daniel Cuvelier, et plus de 45 % des inscrits malgré cette liste isolée), Vervins (où la liste de Jean Pierre Balligand obtient de 73 à 82 % des voix), Fresnoy le Grand (avec une liste victorieuse en triangulaire avec environ 42 % de moyenne), d'Origny Sainte Benoîte (commune connue pour sa sucrerie et sa cimenterie, avec une liste obtenant de 56 à 62 %), ou encore Ribemont (de 61 à près de 80 % pour Michel Potelet, conseiller général PS du canton).
Confirmation aussi pour Yves Daudigny à Marle, l'intéressé faisant plus de 83 % pour ce qui le concerne.
Gains à Saint Michel en Thiérache (avec plus de 53 % au premier tour pour la liste DVG de Thierry Verdavaine face au sortant DVD), Bohain en Vermandois (avec le succès de la liste de Jean Louis Bricout face à une liste de droite et à la liste du maire sortant, DVG).
La droite conserve Le Nouvion en Thiérache (de 69 à 87 % pour la liste du sortant UMP Guy Vérin) et ses positions sur Aubenton et La Capelle.
Quatrième circonscription : comme nous l'avons déjà indiqué, la gauche dispose de fortes positions électives dans le secteur, notamment sur Tergnier (67,8 % pour Jacques Desallangre face à la liste PS sur la section de Tergnier, 75,5 % pour la liste soutenue par Desallangre sur la section de Fargniers, 70,8 % dans la section de Quessy, seule la section de Vouel en votant à 59,2 % pour la liste PS, faisant exception au succès de la liste Desallangre, regroupant PG et PCF), ce qui donne au final 3 615 voix pour les listes Desallangre et 1 833 pour les listes PS.
Confirmation aussi à Vic sur Aisne, avec une liste PS obtenant de 81 à 96 % des voix exprimées (mais avec plus de 40 % d'abstentions, de blancs et nuls), Venizel (entre 62 et 66 % pour la liste du maire apparenté PCF), Cuffies (de 85 à 95 % pour la liste de gauche), Courmelles (70 à 74 % des voix pour la liste du conseiller général apparenté PCF Serge Vallée), Belleu (100 % pour la liste de gauche, seule en lice, avec plus de 45 % des inscrits), Blérancourt (commune connue pour son château abritant le Musée de l'amitié franco américaine et pour avoir été le village d'adoption du révolutionnaire montagnard Louis Antoine de Saint Just, avec 72 à 83 % pour la liste du maire PRG Patrick Laplace).
La grande affaire des municipales a été la prise de Soissons par la gauche, affaiblissant sérieusement la droite dans le secteur.
Après un premier tour incertain (Liste PS 33,3 %, Liste UMP 32,9 %, liste DVD 15,3, Liste DVG 10,6 et Liste FN 8 %), le second tour traduit une nette victoire de la gauche avec près de 57 % des voix et 1 400 voix d'avance sur la liste UMP.
Pour faire bonne mesure, même si le village est relativement peu peuplé, notons le succès du conseiller général communiste Jean Claude Dumont aux municipales de Coucy le Château Auffrique.
Un château de Coucy dont les travaux de remise en état semblent toujours avoir du mal à démarrer.
La droite conserve Beautor (même si l'équipe municipale semble composite), Chauny (seule en lice au premier tour de 2008, l'équipe de droite est confirmée dans une élection partielle).
Cinquième circonscription : les deux principales villes de la circonscription ont changé de maire en 2008.
Château Thierry voit la victoire de Jacques Krabal, aujourd'hui PRG, avec 52 % des voix au second tour contre 36 % pour la liste du socialiste Dominique Jourdain, maire sortant qui passera finalement chez EELV, comme nous l'avons vu.
Jacques Krabal, jusque là , maire de Brasles, n'a pas fait beaucoup de chemin pour changer de mairie, puisque celle de Château Thierry se situe pratiquement à moins de cent mètres de l'entrée de ce village...
Villers Cotterêts, pour sa part, jusqu'ici tenue par la droite, voit la victoire du DVG Jean Claude Pruski, dans le cadre d'une étonnante quadrangulaire.
Au second tour, la liste Pruski obtient 35,8 %, devant une liste DVD faisant 33,8 % (écart de 80 voix environ), puis la liste du maire sortant Modem Renaud Bellière avec 17,7 % et celle du militant FN Franck Briffaut, avec 12,6 %.
Jean Claude Pruski est donc devenu maire, ce qui peut paraître amusant pour un élu qui a commencé sa vie politique en région parisienne, où il fut candidat PCF sur Gagny (93).
La gauche conserve par ailleurs la mairie de Fère en Tardenois (avec une liste tournant de 58 à 80 % des voix selon les candidats) et conquiert la mairie de Charly sur Marne (village viticole dans l'aire de l'AOC Champagne, où la gauche obtient dès le premier tour la majorité des sièges avec un pourcentage de près de 63 % des voix pour le conseiller général DVG Georges Fourré).
Autre paradoxe de l'histoire, la gauche conserve la mairie d'Oulchy le Château alors même que le canton est très nettement de droite, ayant été pendant fort longtemps celui du sénateur Paul Girod, ancien Président du conseil général de l'Aisne.
La droite confirme ses positions sur Crézancy (canton de Condé en Brie), Neuilly Saint Front (même si le maire et conseiller général UMP André Rigaud ne recueille que moins de 55 % des voix et 488 voix sur 1 394 inscrits), Vailly sur Aisne (où la conseillère générale UMP Annick Venet, bientôt candidate malheureuse au Sénat, fait près de 61 % au premier tour du scrutin de panachage).
La droite prend à la gauche la mairie de Braine (l'UMP Francis Rampelberg battant la liste du DVG sortant Michel Teneur avec des scores serrés, le chef de file de la droite obtenant juste 51,1 % des voix).
On rappellera que le canton de Braine fut le canton d'élection de Jacques Pelletier, conseiller général de 1958 à 2004, plusieurs fois Ministre ( d'abord de Giscard dans les années 70 puis de Mitterrand dans les années 88 – 90, Jacques Pelletier devenant l'un des animateurs de l'Association Des Démocrates, groupant les personnalités dites d'ouverture de la période du gouvernement Rocard).
A la fin de sa vie (son décès survint en 2007, moins d'un an avant le renouvellement des sièges axonais au Sénat), Jacques Pelletier fut le Président du groupe RDSE, se positionnant d'ailleurs à l'époque à l'exact équilibre de ce groupe qui, comptant 15 membres, en avait 7 de sensibilité de gauche et 7 de droite, plus Jacques Pelletier donc...
A son décès, Jacques Pelletier était également le Sénateur dont le mandat avait commencé le plus tôt, sa première élection datant de 1966, dans le cadre d'une partielle.
Passons aux cantonales 2008, se déroulant le même jour que les municipales.
Première circonscription
Crécy sur Serre : réélection du DVD Bernard Ronsin, celui ci obtenant plus de 46 % au premier tour et 53,3 % au second, avec 255 voix d'avance sur le candidat PS.
La situation politique du canton est assez nettement dominée par les votes, différentes, entre Crécy, commune de Bernard Ronsin, et Couvron et Aumencourt, sa jumelle accueillant la gare, dont le maire est communiste.
Plus de 57 % à Crécy pour le candidat de droite, plus de 60 % à Couvron pour le candidat de gauche.
Rozoy sur Serre : victoire du candidat de droite Nicolas Fricoteaux, sur le
candidat DVG Guy Leprovost, le candidat de droite gagnant avec plus de 600 voix d'avance au second tour, alors que la gauche était majoritaire au premier tour.
Cette victoire surprise de la droite mit un terme à vingt six ans de mandat pour un élu PS dans ce canton à dominante rurale.
Laon Sud : victoire du PS Thierry Délerot, celui ci réussissant à prendre la succession du député René Dosière, en battant l'ancien député UMP Jean Claude Lamant avec près de 900 voix d'avance au second tour.
A noter que le candidat PS arrive devant le candidat de la droite sur la partie de Laon votant sur ce canton avec 273 voix d'avance au second tour.
La Fère : règlement de comptes à droite dans ce canton, dans le giron de la droite depuis 1973...
Et le résultat est la victoire du DVG Frédéric Mathieu, maire adjoint de Saint Gobain (village qui a donné son nom au fameux groupe industriel et où l'on trouve une verrerie ancienne) face au maire DVD du chef lieu et conseiller sortant, Raymond Deneuville.
Une victoire nette au second tour avec près de 64 % des voix et plus de 1 260 voix d'avance, essentiellement du fait de très mauvais reports des voix de droite.
Ainsi, à Saint Gobain, l'élu l'emporte avec 718 voix contre 159 pour le candidat de droite, alors qu'au premier tour, la gauche avait recueilli 682 voix et la droite 290.
Deuxième circonscription
Le Catelet : réélection au premier tour du candidat PCF Raymond Froment, maire de Lehaucourt, avec 50,5 % des voix et le soutien de l'ensemble de la majorité départementale.
Moy de l'Aisne : victoire du socialiste Frédéric Martin dans ce canton jusque là détenu par la droite, sous diverses étiquettes depuis le début de la Cinquième République.
Le candidat PS obtient 54,5 % au second tour, face à deux candidats de droite dans une triangulaire largement contrôlée.
Saint Quentin Sud : élection avec plus de 60 % au second tour du candidat DVG Jean Claude Cappele, adjoint de la Maire de Gauchy, et prenant donc sans coup férir la suite de Serge Monfourny.
L'avance sur le candidat UMP atteint 1 700 voix environ.
Saint Simon : réélection au premier tour du sortant, le DVG, ex député PCF, Roland Renard, avec un pourcentage de près de 60 % qui ne souffre aucune contestation.
Troisième circonscription
Aubenton : réélection du DVD Bernard Noé, avec plus de 53 % au premier tour.
La gauche n'obtient, dans ce canton, le moins peuplé du département, que 622 voix contre 1 525 voix pour la droite et l'extrême droite.
Guise : réélection au premier tour du candidat PS Daniel Cuvelier (je crois qu'il est décédé depuis) avec 58,7 % des suffrages.
Dans la ville du Familistère Godin (un phalanstère du socialisme utopiste à la française du XIXe siècle créé par le fondateur de la marque de poëles), le candidat PS obtient près de 64 % des voix.
Hirson : réélection au premier tour, avec plus de 53 % des voix, du PS Jean Jacques Thomas, maire du chef lieu, dans un canton socialiste depuis la Libération au moins...
Wassigny : réélection du candidat PS Charles Wattelle, avec plus de 55 % et environ 350 voix d'avance au second tour.
Quatrième circonscription
Coucy le Château Auffrique : réélection, avec près de 64 % au premier tour, du conseiller PCF Jean Claude Dumont, dont nous avons vu qu'il avait doublé son succès de la victoire aux municipales du chef lieu.
Soissons Nord ; victoire nette du PS Patrick Day, avec près de 1 600 voix d'avance sur la droite au second tour et 60 % des votes.
Soissons Sud : prise du canton sur la droite par le candidat apparenté communiste Serge Vallée, jusqu'ici maire de Courmelles, élu au second tour avec plus de 58 % des voix face au sortant, Pascal Tordeux.
L'écart, de plus de 1 400 voix, ne laisse aucun doute sur l'évolution.
Tergnier : réélection du candidat PCF Michel Carreau, dans ce canton voué au chemin de fer et à la métallurgie.
Le score de près de 70 % au premier tour règle la question.
Cinquième circonscription
Charly : réélection du DVG Georges Fourré, avec près de 58 % au premier tour.
A noter que le candidat UMP, Denis Robert, ancien maire de Charly, doit se contenter de 32,2 % des voix.
Condé en Brie : réélection du candidat de droite Eric Mangin, dès le premier tour, avec 55,4 % des voix.
La gauche, dans ce canton qui a eu, jusqu'en 1982, un conseiller général de gauche, se contente de 1 388 voix contre 3 012 pour droite et extrême droite.
Neuilly Saint Front : réélection du conseiller UMP André Rigaud, avec plus de 59 % des voix au second tour.
A noter que le FN, dans ce canton, s'approchait alors des 14 % des voix.
Oulchy le Château : réélection d'Hervé Muzart, le successeur de Paul Girod, dès le premier tour, avec plus de 73 % des voix, face à une seule candidate, en l'occurrence FN, qui recueille le solde (près de 27 % des voix et 18 % des inscrits).
Villers Cotterêts : réélection au second tour, dans le cadre d'une triangulaire, du sortant de droite Michel Laviolette avec environ 46 % des voix.
A noter, dans ce canton de tradition plutôt socialiste (même si le titulaire du poste fut pendant dix huit ans Charles Baur, SFIO passé ensuite à droite), le score du FN, proche de 20 % au premier tour.
Balance globale : 14 élus de gauche et 7 de droite avec 3 gains à gauche et un seul à droite.
Cantonales 2011
Première circonscription
Anizy le Château : réélection du sortant DVG Daniel Counot, avec plus de 68,6 % au second tour face au ...FN.
Le FN, bien que perdant 57 voix sur 2004, est au second tour en éliminant la droite parlementaire dont le candidat passe de 771 à 372 voix.
Craonne : réélection du DVG Noël Genteur, avec un pourcentage sans manière de plus de 59 % au second tour.
A noter, là encore, la poussée du FN à 18,6 %.
Le candidat FN passe de 264 Ã 409 voix entre 2004 et 2011, le candidat de droite de 1 048 Ã 544 voix pour le candidat principal.
Laon Nord : réélection, avec plus de 75 % des voix, du PS Fawaz Karimet, face au … FN.
Au premier tour, la droite s'effondre.
Le FN passe de 794 Ã 809 voix de 2004 Ã 2011 et la droite de 1 114 Ã 763.
Neufchâtel sur Aisne : réélection du sortant UMP Philippe Timmerman, face au FN, là encore, au second tour, après plus de 68 % des votes.
Le FN passe de 780 Ã 871 voix et la droite de 2 121 Ã 1 354 suffrages au premier tour
Sissonne : réélection du conseiller PS Pierre Marie Lebée, élu en 2004 face à un ancien communiste devenu DVG, grâce aussi à la division d'une droite présentant trois candidats dont l'ancien sénateur, aujourd'hui décédé, François Lesein, maire du chef lieu.
Le score de Pierre Marie Lebée est clair : plus de 62 % et près de 800 voix d'avance sur le candidat de droite.
Deuxième circonscription
Saint Quentin Centre : réélection de Colette Blériot, candidate UMP, face au FN.
Gagnante de 30 voix environ en 2004, l'adjointe du maire de Saint Quentin arrive cette fois victorieuse avec près de 1 000 voix d'avance sur le FN en 2011.
Au premier tour, la gauche recule en obtenant au total 1 350 voix et moins de 30 % des suffrages là où elle faisait plus de 47 % des votes en 2004.
Saint Quentin Nord : réélection de l'UMP Jérôme Lavrilleux, face au FN avec 58,3 % au second tour.
Au premier tour, la gauche réalise 2 479 voix, soit 36,1 % contre 4 308 voix et 43,1 % en 2004.
A droite, le FN passe de 1 751 Ã 1 659 voix et la droite classique de 3 661 Ã 2 079 voix.
Vermand : réélection au premier tour du PS Thierry Lefèvre, avec plus de 52 % des voix, le FN montant là encore au delà des vingt points.
Dans ce canton, le parti lepéniste passe de 835 à 923 voix et la droite de 1 088 à 843 voix.
Troisième circonscription
Bohain en Vermandois : réélection du PS Michel Collet, avec près de 65 % au second tour, face au FN.
Au premier tour, là encore, le FN passe de 1 233 à 1 095 voix, mais il devance une droite mal en point, passant de 1 474 à 919 voix.
La Capelle : réélection du candidat de droite Frédéric Meura, adversaire à plusieurs reprises du député PS Jean Pierre Balligand.
Victoire au premier tour avec 55,6 % des voix, devant un FN réalisant plus de 23 %.
Le FN, néanmoins, passe de 707 à 689 voix en sept ans, tandis que le candidat DVD, en réalisant 1 608 voix, fait un score proche des 1 635 voix de 2004, répartis entre trois candidats.
Lors de l'élection de 2004, Frédéric Meura, le vainqueur, avait écarté Guy Méresse, le maire du chef lieu, La Capelle, commune connue pour avoir été l'endroit où les troupes françaises reçurent la visite des premiers émissaires allemands demandant l'armistice, le 9 novembre 1918.
Le Nouvion en Thiérache : réélection du PS Thierry Thomas, avec 53,5 % des voix au second tour, dans une élection complexe, face à la DVD Roselyne Cail.
Elu à la faveur d'une triangulaire et n'obtenant alors qu'une majorité relative, la position du sortant PS s'est donc apparemment améliorée.
A noter que le siège est resté à droite de 1947 à 2004.
Le FN passe de 458 Ã 486 voix sur le canton, quand la droite passe de 985 Ã 977 voix.
Marle : réélection au premier tour du PS Yves Daudigny, sénateur et président du conseil général, avec plus de 55 % des voix.
La droite n'a pas présenté de candidat contre lui et c'est le FN, avec plus de 27 %, qui a rassemblé l'électorat de droite.
Ribemont : réélection du PS Michel Potelet dès le premier tour avec plus de 56 % des voix, le FN prenant la seconde place avec 24,2 % devant la droite classique.
Entre 2004 et 2011, le FN passe de 791 Ã 779 voix et la droite classique fait 618 voix alors qu'elle n'avait pas eu de candidat.
Sains Richaumont : réélection au premier tour du PS Michel Lefèvre, avec 51,4 % des voix, alors qu'il avait été élu au second tour en 2004 avec 51,7 %.
Le FN passe de 333 Ã 408 voix et la droite de 1 001 Ã 606 voix.
Vervins : réélection de Jean Pierre Balligand, avec 65,3 % des voix.
Lors du premier tour 2004, le député maire PS de Vervins avait été élu au premier tour avec 54,5 % des voix.
Le FN passe de 532 Ã 598 voix sur le secteur et la droite classique de 1 046 Ã 690 voix.
Quatrième circonscription
Chauny : réélection au premier tour du PCF Jean Luc Lanouilh, avec 61,5 % des voix.
En 2004, le candidat communiste avait été élu au second tour avec plus de 73 % des votes face au candidat FN.
Cette fois, la candidate FN passe de 2 002 Ã 1 984 voix et la candidature de droite de 1 567 Ã 856 voix.
Vic sur Aisne : élection du socialiste Jean Pascal Moraux, dans ce canton voué à la transformation de la pomme de terre où le sortant PS, Raymond Guéhenneux, décédé en 2005, est élu avec 54,4 % face au candidat de droite.
A noter, là encore, que le FN est assez fort avec plus de 26 % des voix au premier tour, mais une perte de 244 voix sur 2004.
Cinquième circonscription
Braine : réélection du DVD Ernest Templier face au candidat FN.
Le FN qui monte à 23,1 % en 2011 et 919 voix (760 en 2004) quand le candidat de droite passe de 1 545 à 1 654 voix, grâce à l'absence de deux autres candidats qui avaient fait 894 voix.
A noter, tout de même, les 577 voix du candidat UMP Rampelberg, maire du chef lieu.
Château Thierry : réélection du PRG Jacques Krabal, maire du chef lieu, face au FN avec 66,5 % au second tour.
Le FN passe de 1 626 Ã 1 879 voix tandis que la droite passe de 1 735 Ã 1 212 voix.
Fère en Tardenois : réélection de l'UMP Isabelle Vasseur, au second tour, avec 54,2 %, face au FN.
Au premier tour, le FN passe de 856 Ã 973 voix et la droite de 1 570 Ã 1 131 voix.
Vailly sur Aisne : réélection d'Annick Venet, avec 55,8 % des voix au second tour face au PS.
L'avance est de 400 voix environ et fait suite à un premier tour correct où Annick Venet a réalisé plus de 41 % des voix.
En 2004, Annick Venet l'avait emporté avec 46 % dans une triangulaire, avec le PS et le FN.
Elle perd 562 voix sur 2004 et le FN en gagne 4.
La gauche passe de 1 746 voix à 1 321 voix au premier tour.
En pourcentage, la gauche perd un point sur 2004 et le score du second tour est meilleur.
Bilan de la série : 14 succès à gauche, 7 droite.
La situation politique de l'Aisne est donc claire : la gauche tient solidement le conseil général, mais la poussée du FN en 2011 change quelques données et peut générer des soucis pour la droite classique.