En annonçant sa candidature virtuelle (pas tant que ça, vu les sondages favorables à Hollande) le maire de Montbéliard a fustigé la règle du non-cumul, approuvée par le parti, et contre laquelle il n'avait pas pris position publiquement à l'époque.
La direction du PS n'est pas capable de faire comprendre à ses élus que maire d'une commune de 26 000 (Montbéliard), 50 000 (Belfort) ou 117 000 (Besançon) habitants et député à l'Assemblée nationale sont deux fonctions différentes, qui nécessitent chacune du temps pour être exercées correctement, et qu'on ne peut pas être à la fois au four et au moulin ? Que l'élection législative n'a pas vocation à être la répétition générale de la prochaine élection municipale, mais a pour but de désigner celui qui gouverne le pays tout entier ? Et à quoi cela sert d'être député-maire ou sénateur-maire si on est absent la moitié du temps, qu'on ne prend jamais la parole, qu'on travaille pas en commission et qu'on ne propose pas de loi ? Montrer à ses administrés qu'on a du pouvoir et de l'influence ? Remplir le compte en banque, car l'indemnité parlementaire (surtout au Sénat) est bien plus importante que ce que peut toucher un maire, même dans une grande ville ?
Que ce soit par clientélisme (déguisé en "proximité") ou pour raisons pécuniaires, ce genre d'attitude ne fait pas honneur à la classe politique. Et ça montre que le PS est passé du statut de parti de militants à celui de club d'élus locaux et de fonctionnaires territoriaux...