Le Front de Gauche et les législatives 2012

[OctavioMey]

En gros j'ai l'impression que dans cette histoire le Front de Gauche à, involontairement, tout fait pour donner des arguments de campagne au FN.

Je crois que la stratégie du Front de Gauche est plus subtile que celà. L'un des enseignements de la présidentielle est la "nationalisation" du vote Mélenchon, là où le vote communitse jusque là reposait sur des bastions. L'enjeu est donc de conserver les voix du 1er tour de la présidentielle et d'y agglomérer celles générées par les candidats bien implantés. Et pour ce faire, il faut une campagne nationale. Deux effets : d'abord Mélenchon doit y aller puisqu'il est le porte-voix de cette campagne nationale et, ensuite, il doit y aller sur les mêmes thèmes qu'au premier tour : le terrain social (les mines, la tradition ouvrière, les errances du PS, la reconversion industrielle, la transition écologique...) et le défi au FN. En ce sens, la circonscription d'Hénin-Beaumont est une jolie synthèse, qui pourrait s'avérer efficace (ajoutons qu'il y a dans la circonscription quelques fiefs locaux du PC qui peuvent rendre service en réserve de voix et/ou de militants)

C'est une stratégie possible en effet, et en effet il a peu à perdre dans cette circonscription taillée pour la gauche.
Je pense néanmoins qu'il risque de s'enfermer dans le rôle du candidat national anti-FN et je ne suis pas sur que les thématiques sociales seront tant utilisées lors de cette éventuelle campagne ; cela risque de tourner plutôt à l'invective et à la démonstration de muscles réciproque. J'avoue que je préfererai entendre Melenchon sur ce qui se trame actuellement au niveau européen, ce serait plus logique pour quelqu'un qui se veut une alternative à gauche, si c'est vraiment son objectif en tout cas...

[SALVAT]

L'idée est partie d'un coup...et insuffisamment réfléchie, sur le plan électoral. Elle est principalement portée par les médias qui ne souhaitent que du spectacle pour relater insultes, réponses....et trouver de quoi remplir des lignes avec des "scoops".....
Quel service rendu, en la circonstance, à la démocratie ? Je n'en vois guère.
Poly reconnaît bien que des militants du PCF n'étaient pas très chauds : il aseptise leur message /réaction dans son interview.
Je les entends : "c'est un parisien, qui ne nous connaît pas".... qui "va se servir de nous pour faire parler de lui"..."qui a voté pour Maastricht"....
S'il en rajoute dans les bons mots ou dans la polémique, il ne coalisera pas et défera son camp (cf. sa dernière semaine de campagne de 1er tour où il a détruit une partie de son acquis).

Les socialistes savent bien que MELENCHON, peu tendre avec leurs caciques locaux, devra en rajouter pour éviter que Marine Le PEN ait le monopole de la dénonciation des faits de corruption : venant de MLP, c'est logique, mais que ces critiques soient proférées, chez eux, par l'un de leurs anciens ministres......cela n'est guère enchanteur et crédibilisera le message lepéniste....
Et si, soudain, il mettait un bémol...que lui resterait-il ?
A l'intérieur du PS, la réaction de la secrétaire fédérale ne traduit pas une propension à un accueil chaleureux de MELENCHON : elle insiste sur l'appui de l'appareil PS au maire de Carvin, ce qui, au passage, doit réjouir ses camarades d'Oignies et de Courrières...
Et quand certains, à Paris, échafaudent une candidature d'union JLM+PS....on imagine que, sur place, c'est mal ressenti, pour ne pas dire que c'est rejeté, par tous les protagonistes de la "primaire".

Que ce soit au PCF ou au PS, et pour des motifs contradictoires, ce coup de poker ne fait pas l'unanimité...une unanimité indispensable , quelles que soient les combinaisons envisageables au premier tour....en vue du second, si on le veut décisif.
Elle est, d'ores et déjà, compromise, à mon sens.

Tout ce battage ébranle et fragilise les appareils locaux du PS, déjà mal en point, et d'un PCF qui se refaisait une santé.
on va voir le sondage IPSOS...et l'interprétation qu'on en donnera : son organisation même m'apparaît comme négative pour ceux qui l'ont commandé.
Mais que l'UMP ne se réjouisse pas et ne bâtisse pas de châteaux espagnols : elle est hors-jeu !

Bertrand SALVAT

[Vaulti]

L'idée est partie d'un coup...et insuffisamment réfléchie, sur le plan électoral. Elle est principalement portée par les médias qui ne souhaitent que du spectacle pour relater insultes, réponses....et trouver de quoi remplir des lignes avec des "scoops".....
Quel service rendu, en la circonstance, à la démocratie ? Je n'en vois guère.

Ne pas oublier que jusqu'à récemment, l'appareil socialiste était hégémonique dans cette partie du département...
Le Pen a profité d'une droite classique quasiment absente et d'une force d'opposition en déclin (le PCF) pour proliférer ici.
L'impact des "affaires" a aussi discrédité le PS pour une longue durée...

Pour la dernière semaine, c'est au contraire en allégeant son discours anti-système et avec une certaine forme d'internationalisme (discours de Marseille) qu'il a perdu de précieuses voix.

[SALVAT]

D'accord sur tout ce que tu dis au début...mais pour moi, ce sont les fanfaronnades de la dernière semaine qui ont ébréché le score final de JLM. Il s'y croyait et s'en prenait à tout le monde, y compris au PS.
Et au soir du premier tour, son intervention était bizarre puisqu'à l'appel à voter contre Sarkozy il a mêlé des considérations peu positives pour Hollande. J'avais relevé un parallèle entre ce propos et celui de Marchais en 1981 .
On dit que parfois certains politiques peuvent être leurs propres adversaires : pour JLM, cela me semble parfois le cas.
Bertrand SALVAT

[alamo]

dans une émission de France diffusée tardivement hier soir, JLM a effectivement déclré que la décision était collective (classique) et qu'il n'irait, comme l'a dit Zimmer, que si les gens localement étaient d'accord (re-classique)
Alors qu'A.Montebourg venait d'évoquer l'éventualité d'un soutien du PS au premier tour, il a répondu au journaliste, dans des termes d'ailleurs un peu brusques à mon sens, qu'il n'en voulait pas. Ce qui est logique à son discours de Toulouse ("pas de trace de laisse et pas la place pour la faire passer")

C'est à mon avis un pari de la part du PCF : celui de présenter JLM dans une région ou le FdG est dans la course sur plusieurs circonscriptions, ce qui peut être payant si on retrouve localement les accents et la dynamique de la campagne nationale.

Ce sur quoi table à mon avis JP Laurent et MG Buffet, c'est sur l'effet d'entraînement que pourrait avoir la présence dans la campagne de Mélenchon sur l'ensemble de la région, en tout cas du bassin minier (Calais étant un peu loin) : assurer le coup pour Dolez à Douai (a priori Bocquet et Candelier n'en ont pas besoin), donner le coup de pouce nécessaire pour l'emporter à Denain, doper les scores des candidats PCF sur Lens (gagnable), voire Liévin et Béthune (mais là c'est plus dur), et surtout pour faire tomber Borloo à Valenciennes.

C'est dans cette même optique qu'une candidature de JLM à Marseille, à la rigueur à Montpellier, aurait eu du sens, alors qu'en Gironde ou même à Paris , à part emmerder N. Mamère ou C. Duflot (ce même si ça pourrait être un objectif en soi...), ça ne présente pas d'intérêt élargi

Rien ne dit que le pari réussira, ni même que JLM serait élu (mais du coup ce n'est même plus l'essentiel), mais en tout cas il ne manque pas forcément de pertinence. Ce n'est pas forcément qu'un coup des médias

Par ailleurs, je crois aussi que le discours de Marseille (en tout cas certains passages) et le clip de campagne ont fait perdre des électeurs à JLM dans la dernière ligne droite

Sinon, dans la même émission, on trouvait un reportage sur la fédération socialiste du pas de Calais, avec Kucheida et Dalongeville en vedettes.
J’avoue que j’ai du mal à déterminer si un tel reportage (suivi de l’intervention de Montebourg) peut avoir pour effet de plomber Kucheida, ou au contraire de le renforcer par réflexe anti parisianiste des électeurs

Ou ni l’un ni l’autre…

[Draume]

Alamo
D'abord c'est P Laurent et non JPL. Cela me rappelle quand on le nomme Paul LAURENT, mort il y a plus de 20 ans.
2° Les fédérations du Nord et du Pas de Calais du PCF n'ont jamais été depuis 30 ans sur la même "ligne". Attention aux amalgames.

[Emeric]

Question plus général, pourquoi Jean-Luc Mélenchon sénateur depuis 1986 a-t-il besoin de se présenter à un poste de député ?

[Zimmer]

Question plus général, pourquoi Jean-Luc Mélenchon sénateur depuis 1986 a-t-il besoin de se présenter à un poste de député ?

Tout d'abord, il n'est plus sénateur, il est député européen... comme Marine Le Pen... et d'autre part, que je sache, la loi n'interdit pas à un sénateur ou à un député européen d'être candidat aux élections législatives.

[Emeric]

Autant pour moi j'avais oublié qu'il n'était plus sénateur et je ne comprenais pas la logique de candidater à un poste de député tout en étant sénateur. Tout comme je n'avais pas compris la logique de François Goulard dans le Morbihan qui candidatait à un poste de sénateur tout en étant député et qui vu son échec se représente à un nouveau mandat de député. Pour la cas de Goulard cela montre un certain manque de respect de l'électeur (mais je m'écarte du sujet).

[Relique]

Goulard devait penser qu'il avait plus de chances dans le département que dans sa circonscription pour être élu... Il avait peut-être marre d'être dans une majorité qui ne fait qu'avaliser les textes du gouvernement... Au sénat, avec la majorité relative, il y avait plus de discussions...