EELV et les législatives 2012

[Relique]

Il semble que ce soit de plus en repris le caractère "Morano de gauche" de Duflot... Je l'avais vu en premier sur ce forum, je l'ai entendu ce matin dans la bouche de Roumanoff je crois, et c'est pas celle qui sort le plus d'originalités, donc ça doit venir de pas mal d'endroits...


Je me demande vraiment pourquoi Hollande et Ayrault l'ont pris... Y a des gens bien, à EELV... J'imagine qu'il n'y en a pas assez chez les dirigeants avec une visibilité médiatique pour en trouver une qui ne disent pas trop de conneries...


Sinon, j'avais envie de dire "tu fermes ta gueule, ou tu démissionnes", mais ça serait paraphraser...

[Jean-Philippe]

Faire pire que Morano reste un défi que je juge trop difficile pour Duflot qui quitte dans deux semaines la direction d'EELV. Je pense qu'elle va se calmer, voire se bonifier avec le temps (on a le droit d'être optimiste ;) ).

[Eco92]

Je ne suis pas exempt de critiques sur mon parti et Duflot, mais là encore je trouve la polémique stupide.

Doit-on rappeler que ce n'est pas elle qui a amener le sujet mais le journaliste, et qu'elle a été très claire en rappelant que c'était sa position personnelle, celle de son parti, mais pas celle du gouvernement ?

A partir de ce moment là pour moi il n'y aucune faute, la faute aurait été de dire l'inverse de ce qu'elle prône depuis des années. Heureusement qu'elle a eu la dignité de ne pas retourner sa veste sur ce sujet là...

Quand à l'erreur à l'approche des législatives je ne crois pas que ce soit si grave, la droite fonce dedans et j'ai même l'impression qu'ils vont y perdre, cela renforcera les idées de ceux qui votent déjà pour eux, pour les autres ce n'est pas un sujet central. Et je suis à peu près certains que dans quelques années (deux quinquennats ?) la légalisation fera partie du corpus de la gauche.

http://www.liberation.fr/politiques/2012/06/06/cohn-bendit-defend-les-propos-de-duflot-sur-le-cannabis_823958 Chon Bendit dit ça très bien, et il n'a pas l'habitude de tresser des colliers de fleurs à Cécile Duflot.

Sinon pour ce qui est de la question "pourquoi ils l'ont pris alors qu'il y en a des bien" elle était, je pense, incontournable, et en plus je la crois compétente et avec un grand sens politique. Mais il y a un autre EELV au gouvernement, Pascal Canfin, qui doit être un des meilleurs spécialistes de la fiscalité du moment. Sa présence au ministère du développement nord/sud n'est pas anodine.

[pierrep]

Je ne suis pas exempt de critiques sur mon parti et Duflot, mais là encore je trouve la polémique stupide.

Doit-on rappeler que ce n'est pas elle qui a amener le sujet mais le journaliste, et qu'elle a été très claire en rappelant que c'était sa position personnelle, celle de son parti, mais pas celle du gouvernement ?

A partir de ce moment là pour moi il n'y aucune faute, la faute aurait été de dire l'inverse de ce qu'elle prône depuis des années. Heureusement qu'elle a eu la dignité de ne pas retourner sa veste sur ce sujet là...

Quand à l'erreur à l'approche des législatives je ne crois pas que ce soit si grave, la droite fonce dedans et j'ai même l'impression qu'ils vont y perdre, cela renforcera les idées de ceux qui votent déjà pour eux, pour les autres ce n'est pas un sujet central. Et je suis à peu près certains que dans quelques années (deux quinquennats ?) la légalisation fera partie du corpus de la gauche.

http://www.liberation.fr/politiques/2012/06/06/cohn-bendit-defend-les-propos-de-duflot-sur-le-cannabis_823958 Chon Bendit dit ça très bien, et il n'a pas l'habitude de tresser des colliers de fleurs à Cécile Duflot.

Sinon pour ce qui est de la question "pourquoi ils l'ont pris alors qu'il y en a des bien" elle était, je pense, incontournable, et en plus je la crois compétente et avec un grand sens politique. Mais il y a un autre EELV au gouvernement, Pascal Canfin, qui doit être un des meilleurs spécialistes de la fiscalité du moment. Sa présence au ministère du développement nord/sud n'est pas anodine.

La compétence de Duflot reste à démontrer ..... Elle ne s'est illustrée selon moi que dans l'exercice de la parole jusqu'à aujourd'hui ....avec les erreurs et /ou les dérapages inhérents .

[vudeloin]

C'est sûr que du point de vue de l'efficacité politique, à part avoir réussi à faire de l'écologie politique une sorte de "petite armée supplétive" du PS, Cécile Duflot n'a pas rencontré beaucoup de succès.
Après le succès relatif des européennes (16 % des voix avec 60 % d'abstentions, ne jamais l'oublier), les scrutins suivants ont marqué une décrue progressive et continue de l'influence des Verts et de leurs partenaires associatifs, les régionales marquant une première inflexion à la baisse, avant des cantonales où l'expérience de candidatures uniques avec le PS a masqué ce qui fut vérifié lors de la présidentielle où, peu à peu lâchée par les différents leaders d'EELV, Eva Joly a fini à 2,3 %...
Soit environ la onzième partie du score du PS.
Pour ces élections législatives, l'accord de l'automne peut avoir l'avantage de donner un groupe parlementaire à EELV (sur le fond, c'est l'objectif de Martine Aubry, d'abord et avant tout) mais les sondages ne permettent pas encore tout à fait de valider l'entreprise.
Avec 10 % des circonscriptions électorales où ils sont soutenus par le PS, les écologistes peuvent compter, a priori, sur un apport de voix non négligeable qu'on peut estimer, en fourchette moyenne, autour de 2 % des exprimés au niveau national.
Ce qui veut dire, a priori, que si EELV obtient 5 à 5,25 % des suffrages dimanche, l'alliance n'aura pas fait mieux qu'il y a cinq ans où les candidats Verts avaient réuni 3,25 % des voix.
Et signifie, a contrario, que, là où EELV se présente de manière autonome, elle n'a pas de score meilleur qu'en 2007...
Au dessous de 5 % pour EELV, on se rapprocherait même, dans bien des cas, de la performance de la présidentielle...

[VincentLP92]

C'est sûr que du point de vue de l'efficacité politique, à part avoir réussi à faire de l'écologie politique une sorte de "petite armée supplétive" du PS, Cécile Duflot n'a pas rencontré beaucoup de succès. (...)

Je ne crois pas que le succès de Duflot soit à chercher dans les résultats électoraux du mouvement. D'ailleurs, les gens ne votent pas EELV grâce/à cause de Duflot.
Elle surtout réussi à limiter les affrontements internes et à structurer les Verts puis EELV en un parti à peu près cohérent et pacifié. Le symbole en est sa capacité à durer à la tête du parti, qui avait plutot l'habitude de changer de leader touts les six mois.
Autre réussite, faire un peu grandir les militants en leur faisant accepter des accords avec le PS pour obtenir des parlementaires au prix de quelques renoncements.
EELV reste encore trop au milieu du gué. Stratégiquement, ils hésitent entre partenaire responsable de la gauche de gouvernement et spontanéiste un peu opportuniste. A l'interne, leur processus de désignation des candidats associe démocratie de base et pire dérive apparatchik (cf parachutages dorés).

Mais comme Jean-Philippe je suis optimiste et j'espère qu'ils vont continuer d'apprendre, fut-ce dans la douleur.
De ce point de vue, les résultats des législatives seront instructifs. J'espère qu'EELV comprendra qu'il ne peuvent avoir d'élu que grâce à des accords avec d'autres formations (je crois qu'ils le savent), que des partenariats se construisent dans la durée et la fidélité (cf Lyon ou Villeurbane), et qu'on ne parachute pas n'importe qui n'importe ou (les électeurs ont encore leur mot à dire).
Et leur pratique de désignation des Même si le parti reste

[vudeloin]

EELV est en fait en voie de PRGisation, avec l'accord électoral passé avec le PS.

Quelques petits renoncements, dis tu, Vincent...
Je crains que le nid de couleuvres ne soit encore assez vivace à l'avenir !

Le problème, dans tout cela, c'est que l'écologie politique ne semble pas être autre chose qu'une sorte de mix plus ou moins réussi (cela dépend des moments) entre réformisme et libéralisme, dans une sorte de centre gauche relooké un peu condamné à jouer le rôle de force d'appoint.
C'est une analyse que je fais (personne n'est obligé de la partager) et qui fait, qu'en réalité, EELV devient plus l'instrument du PS et singulièrement de Martine Aubry qui sait pertinemment ce qu'elle fait (et ce qu'elle peut faire si par hasard cela regimbe puisqu'il suffira de ne pas reconduire quelques accords sur listes municipales pour régler une partie du problème) en construisant une formation politique supplétive, capable de servir de pont entre un électorat de centre gauche/centre (le discours parfois culpabilisateur de certains écologistes n'est guère éloigné de certains discours démocrates chrétiens) indispensable, dans la stratégie du PS, pour emporter la mise aux présidentielles.

Quant à la cohérence du parti sous la direction de Cécile Duflot et sa consistance, la campagne et le résultat d'Eva Joly sont là pour en témoigner d'abondance !

Et je ne parle pas des prises de position des uns et des autres, notamment de certains responsables des Verts sur la campagne présidentielle ni du sketch du recours en annulation de l'accord PS /EELV par l'un des courants minoritaires du mouvement.

2012, c'est le moment de vérité pour EELV.
Si le mouvement dispose d'un groupe parlementaire dans les deux Assemblées, ce ne sera cependant que partie remise.
Notamment s'il ne doit celui de l'Assemblée (comme celui du Sénat) qu'au seul bon vouloir du PS.

[Jean-Philippe]

EELV est en fait en voie de PRGisation, avec l'accord électoral passé avec le PS.

Le terme de PRGisation ne me paraît pas assez précis. En effet, le PS laisse (à peu près) le PRG se maintenir dans ses fiefs du Sud-ouest. Or EELV n'a pas de fief.
On peut parler de féodalisation, de vassalisation si on veut utiliser des termes peu amènes pour EELV, ou de rapprochement des appareils si on veut être plus neutre.

[pierrot]

EELV est en fait en voie de PRGisation, avec l'accord électoral passé avec le PS.

Le PRG a eu au moins le mérite d'avoir une certaine cohérence dans sa démarche pour la séquence électorale 2012 : l'accord électoral aux législatives s'accompagnant d'un soutien à la présidentielle via une participation à la primaire. Je persiste à penser que le même choix des verts leur aurait été plus profitable (ou alors le choix de l'autonomie aux deux scrutins comme le FdG).
Un accord négocié au printemps 2011, juste après la catastrophe de Fukushima et avant celle d'Eva Joly, aurait été plus favorable. Et des candidats d'union qui auraient participé à la campagne présidentielle aux côtés des militants socialiste seraient peut-être mieux implantés aujourd’hui. Par exemple, dans la première du Rhône, Thierry Braillard a beau jeu de rappeler que lui a soutenu Hollande depuis l'automne 2011.

[SALVAT]

je partage tout à fait ton constat.
EELV c'est un rassemblement de libéraux-libertaires auxquels se sont agrégées quelques bonnes âmes.
Individualistes comme personne, ils se diviseront en autant de groupes et sous-groupes en fonction d'intérêts particuliers, puisque nous avons sous les yeux depuis septembre dernier, au niveau national, la démonstration de ce qu'ils recouvrent sous les atours de "faire de la politique autrement" à savoir des ambitions démesurées..dans le cadre d'une "chasse à des places" qui leur seraient dues.
A partir de là on comprend mieux qu'ils soient "compatibles" avec tous les partis de gauche...et du centre droit !
Mais le PS, leur ayant donné à manger, a validé cette pratique : jouer au plus fin n'est pas simple pour une grosse machine : souvenons-nous de l'"invincible armada" et des déboires du PS en région Rhône-Alpes qui s'est piégé lui-même.
Bertrand SALVAT