de vudeloin » Sam 17 Sep 2011 11:39
L'article est sans doute bien documenté mais les conclusions demeurent discutables.
Le groupe UC comprend un certain nombre de candidats en course, et pour tout dire, mon sentiment est tout de même que c'est aussi dans une sourde compétition avec l'UMP que l'affaire va se régler.
Parce que le groupe majoritaire de la droite parlementaire n'entend pas, à mon avis, se faire « manger la laine sur le dos « par le groupe minoritaire et, qu'au contraire, il escompte des malheurs du centre pour se « refaire la cerise « autant que possible.
Prenons la situation dans chaque cas.
Dans le Nord, Valérie Létard, seconde sur la liste Lecerf, me semble fort exposée, la configuration de l'élection ne me paraissant pas tout à fait assurer l'élection de deux sénateurs pour chacune des deux principales listes de la droite nordiste.
Dans le Pas de Calais, le cas de Jean Marie Vanlerenberghe est réglé et sa réélection assurée.
Dans la Meuse, la position de Claude Biwer est très fragile, pour ne pas dire perdue et je ne sais pas si son remplaçant éventuel adhérera au groupe centriste.
Dans la Marne voisine, le ticket commun de Françoise Férat et Yves Détraigne leur permet de compter sauver leur siège ( et je crois bien que cela fait déjà beaucoup pour l'UMP avec le Pas de Calais ).
En Ile de France, la présence centriste est en péril.
La position d'Yves Pozzo di Borgo n'est pas seulement délicate, elle le rapproche surtout de la sortie de route.
Les deux listes centristes du Val de Marne s'apparentent en grande part à une forme de hara kiri, d'autant que l'UMP n'a pas de réserve de voix disponible pour aider les centristes à sauver le siège de Jean Jacques Jégou.
La même observation vaut pour la Seine Saint Denis où l'élection de Vincent Capo Canellas n'est pas encore certaine, loin de là...
D'autant que la liste qu'il mène risque fort d'avoir la plus faible moyenne au moment de l'attribution du sixième siège.
Rien à escompter dans le Val d'Oise et pas plus en Seine et Marne où la querelle intestine Ruffin Jego devrait se finir par un piteux 0 – 0.
Dans les Hauts de Seine, le match homérique entre Badré et Marseille risque d'avoir le même sort, d'autant que, là encore, l'UMP a suffisamment généré de listes en son sein pour que toutes les voix UMP soient affectées.
Dans les Yvelines, c'est un peu la bouteille à l'encore mais la réélection de Roselle Cros constituerait sous bien des aspects une surprise, le dernier siège du département étant à mon avis dans la concurrence entre gauche, listes centristes et listes UMP.
Enfin, dans l'Essonne, le vote en faveur de Delahaye n'est pas synonyme de siège automatique, et je n'exclus pas encore tout à fait un scénario où la gauche aurait quatre sièges ( 3 pour la liste Placé, 1 pour Berson ) contre un seul à droite ( Dassault ).
Dans la région Centre, si je penche pour l'élection de Jacqueline Gourault, y compris avec le soutien discret de la gauche et notamment du PS, je n'exclus aucunement que l'opération ne se fasse au détriment de Maurice Leroy, malgré les facilités que lui procurent son double statut de Président du conseil général et de Ministre.
Quant à l'élection de Pierre Louault en Indre et Loire, j'ai déjà indiqué qu'elle était tout sauf acquise.
Plus à l'Ouest, si Jo Kerguéris, reparti pour un tour dans le Morbihan peut escompter être réélu, la campagne de Joel Guerriau n'est pas sans efficacité en Loire Atlantique mais les soutiens dont il bénéficie pour l'heure me semblent encore assez éloignés du nombre de voix nécessaires pour que son élection puisse être considérée comme acquise.
Imaginons que nous ayons la gauche à 45, la seconde liste de gauche entre 5 et 10, et une UMP au moins deux fois plus forte que Guerriau et la messe est dire...
Dans le Maine et Loire, où Christian Gillet est à la reconquête du siège de Christian Gaudin, le tout est de savoir comment vont se répartir les voix de droite, selon que l'on soit dans le Saumurois, le Choletais ou le Baugeois.
La présence d'une liste pilotée en sous main par Gilles Bourdouleix risque fort de modifier la donne et de renforcer, a contrario, la position de la liste Béchu Deroche face à la gauche.
Un scénario catastrophe avec 40 % des voix pour Béchu, 35 % pour la gauche, 15 % pour Gillet et 10 % pour Leroy ne me semble pas à exclure.
( j'ai fait au plus « gros « si j'ose dire, sachant que là dedans, nous avons aussi la liste Bodard qui risque bien de faire au moins 5 % ).
Dans la Manche, je ne crois pas que les centristes soient vraiment en course et nous avons aussi le cas de Nathalie Goulet dans l'Orne ( va t elle s'en sortir ? ) et des deux centristes de la Mayenne, avec une position à mon avis plus fragile pour François Zocchetto.
Plus au Sud, question dans les Pyrénées Atlantiques, où la gauche semble en phase de conquête, position délicate dans le Lot et Garonne où les divisions risquent de coûter cher dans le « money time « pour préserver le siège de Daniel Soulage et ouverture de toutes les possibilités en Haute Loire.
Dans la Loire voisine, une possibilité existe : celle de voir la liste centriste récupérer un certain nombre de votes, mais insuffisant pour obtenir un élu et suffisant pour ouvrir la porte d'un troisième élu de gauche.
Enfin, le courant centriste me semble assez mal engagé Outre Mer où la position d'Anne Marie Payet semble intenable et celle d'Adrien Giraud loin d'être assurée.
Quant au devenir du groupe, il est fort incertain et soumis à plusieurs questions.
Les élus centristes de toutes obédiences aujourd'hui présents dans le groupe seront toujours là, fournissant le socle d'un groupe que l'on peut envisager affaibli au terme du renouvellement.
Les RDSE « de droite « , qui risquent de perdre en route Daniel Marsin et Gilbert Barbier, sans oublier Denis Detcheverry, vont ils rester dans ce groupe ?
La question mérite d'être posée d'autant que le duc de Montesquiou, par exemple, est resté proche de l'UMP.
Et les radicaux figurant au sein du groupe UMP vont ils le quitter ?
Car le groupe UMP peut ne pas avoir d'intérêt majeur à favoriser un groupe UC qui fragilisera d'autant les éventuelles « majorités de rechange « nécessaires au bon déroulement des débats parlementaires pour faire « passer « les textes du Gouvernement.
Plus d'UC et moins d'UMP, c'est s'éloigner toujours plus de la majorité absolue...
Une majorité que UMP plus non inscrits ne pourront plus proposer au soir du 25 septembre, quoiqu'il arrive.
Enfin, se pose la question du devenir du groupe RDSE et notamment du fait de savoir si une alliance entre Verts, PRG et DVG n'est pas en situation de faire émerger un nouveau groupe, laissant orphelins les élus de droite aujourd'hui minoritaires...