J'ai profité de ce week-end pour regarder d'un peu plus près les résultats des élections cantonales sur l'ensemble de la France.
Si, comme pour les élections municipales de 2008 et les élections régionales de 2010, elles se traduisent indéniablement par un vote sanction à l'encontre du pouvoir en place et notamment de l'UMP, elles ne constituent pas, pour autant, une large victoire du PS.
Bien que ce parti était déjà arrivé à un niveau élevé en terme de départements détenus, il ne prend la présidence que de deux départements supplémentaires (Jura et Pyrénées-Atlantiques), tout en en perdant une (Val-d'Oise), alors qu'il aurait pu espérer gagner une petite dizaine de nouvelles présidences. Dans le département très symbolique du Nord (à la fois fief électoral historique du PS et terre d'élection de son actuelle première secrétaire, Martine Aubry), il perd jusqu'à six sièges. Il fait, par ailleurs, l'objet d'avertissements très sérieux dans un certain nombre de villes qu'il a conquises en 2008 (Metz, Argenteuil, Bergerac, pour ne citer que ces exemples).
Les votes sanction à l'encontre de l'UMP se sont souvent traduits par des votes en faveur de candidats "divers droite" et, pour ne prendre que l'exemple de la région Ile-de-France, je pense notamment aux départements des Hauts-de-Seine et des Yvelines.
Même si ce scrutin ne lui était a priori et de par sa nature, pas très favorable, il marque également un coup d'arrêt à l'ascension d'EELV qui a connu un échec relatif quant à sa stratégie de maintenir, au second tour, ses candidats contre d'autres candidats de gauche arrivés en tête au premier tour, et qui en est arrivée, de manière quand même assez pathétique (cela a été relevé notamment
ici), à mettre à son compte des victoires de candidats ne faisant pas vraiment partie de ses adhérents. Cette formation retombe également dans certains travers (voir
ici) qui constituent, pour elle, davantage un repoussoir qu'autre chose.
Les deux grands vainqueurs de ce scrutin sont d’abord le parti des abstentionnistes et le FN. Le Front de Gauche ne s’en tire pas trop mal, même si on peut y mettre quelques bémols auxquels il a été fait allusion notamment
ici et
là .
L’avenir nous le confirmera ou pas, mais je pense que le basculement à gauche du Sénat, en septembre prochain , demeure une hypothèse très sérieuse… tout comme celle de l’Assemblée nationale en juin 2012. Pour ce qui est de l’élection présidentielle des mois d'avril et mai de la même année, je pense que les choses s’annoncent beaucoup plus ouvertes et je fais toujours partie de ceux qui ne croient pas à une défaite "à coup sûr" du candidat Sarkozy.