de vudeloin » Mer 26 Jan 2011 17:40
Pour compléter l’examen de la situation seine et marnaise, les autres points chauds du département.
La gauche pourrait être menacée sur le canton de Mormant, où le sortant, élu à l’issue d’une partielle, devra confirmer sa performance.
Lors des régionales 2010, 20 des 22 communes de ce canton en voie d’urbanisation alors qu’il était jusqu’ici à dominante rurale ont voté pour la gauche.
Cela se traduit par un total de 3 699 voix pour la gauche contre 2 736 à droite, soit un rapport de 57,5 – 42,5.
Alors que le PS avait été élu à la faveur d’une triangulaire en 2004 en rassemblant 3 969 voix et 43,9 % des suffrages, avec une participation de 67,6 % très éloignée de celle des régionales.
Dans le canton de Montereau Fault Yonne ( encore qu’on ne sache pas si, dans la ville, l’Yonne tombe dans la Seine ou la Seine dans l’Yonne, auquel cas Paris serait au bord de l’Yonne ), les scores de la gauche dans les principales communes du canton sont favorables avec 3 933 suffrages contre 3 049 à la droite.
Ainsi, sur le chef lieu, la gauche est en tête de 120 voix, quand elle avait réalisé 2 101 suffrages lors des cantonales 2004 ( emportée en triangulaire ) avec un candidat UMP à 1 912 voix et le candidat FN, l’ancien député Jean François Jalkh, à 818.
Des cantonales aux régionales, la gauche a laissé 326 voix , la droite et l’extrême droite 1 075…
Dans le canton de Provins, autre position du PS a priori menacée, situé dans la circonscription du Président du Groupe UMP de l’Assemblée, Christian Jacob, la gauche est parvenue en tête à Provins, à Longueville, Sainte Colombe et Chenoise, l’ensemble de ces communes accordant 2 163 voix à la liste Huchon, et 1 836 à la liste Pécresse.
Le succès de la gauche est d’ailleurs nettement complété par le score sur la commune touristique de Saint Loup de Naud, où la gauche a obtenu 198 voix contre 90 à la liste Pécresse.
Dans le canton de Vaires sur Marne, la situation est très différente de celle de 2004.
En effet, le PS a perdu la mairie de Vaires et un divers gauche celle de Brou sur Chantereine ( bien connue pour ses eaux de source ), un divers gauche qui fut, un temps, proche du PCF.
Pour autant, les régionales ont consacré la présence de la gauche sur le secteur, avec 360 voix d’avance pour la gauche sur Vaires et 337 voix d’avance ( en pratique deux tiers un tiers pratiquement ) sur Brou.
Comme le canton comprend aussi un tiers de la ville de Chelles ( municipalité d’union de la gauche à direction socialiste ) qui a massivement voté à gauche ( 7 355 voix pour la liste Huchon et 4 694 pour la liste Pécresse ), la cote personnelle du candidat UMP, maire de Brou, peut fort bien ne pas suffire.
Autre canton PS intéressant : celui de Roissy en Brie, un canton historiquement de gauche depuis sa création.
Si le candidat UMP Jean François Oneto, maire d’Ozoir la Ferrière, a réalisé un carton lors des municipales de 2008, en obtenant un peu plus de 5 000 voix, la liste Pécresse des Régionales n’a obtenu que 4 867 voix sur l’ensemble du canton, contre 6 442 à la gauche, soit un rapport de 57 – 43 en faveur de la gauche.
Dans le canton du Mée sur Seine, marqué par la fameuse élection municipale partielle de Cesson, où la droite a repris une mairie à une gauche menée par les Verts, les régionales laissent toutefois un peu d’avance à la gauche avec 6 000 voix sur les cinq communes du canton, contre 3 902 à droite.
Même en intégrant le résultat des partielles, on est encore au dessus du millier de voix d’avance.
Enfin, dernier point chaud à gauche : le canton du Châtelet en Brie, où l’écart est resté faible aux régionales, avec 2 691 voix pour la gauche contre 2 542 voix à droite.
En 2004, le Vert Jean Dey avait été élu dans le cadre d’une triangulaire avec 44,1 % des votes.
Au regard de cette élection, la gauche est, par exemple, passée de 936 à 796 voix sur le chef lieu ( où elle demeure en tête ) tandis qu’UMP et FN sont passés de 934 à 585 voix.
Sur les cantons de droite du département, plusieurs incertitudes demeurent.
Sur le canton de Melun Sud, où le sortant de droite avait été élu avec un peu plus de 400 voix en 2004, la gauche fait jeu égal sur les communes de Livry sur Seine et La Rochette et doit être passée devant sur Melun, puisque la partie de la ville concernée par le vote recouvre notamment les quartiers d’habitat social de la Préfecture seine et marnaise.
Comme la gauche l’a emporté de plus de 700 voix aux régionales sur l’ensemble de la ville de Melun, le jeu semble ouvert.
Sur le canton de Tournan en Brie, le passage à gauche du chef lieu crée une situation nouvelle.
Sur l’ensemble du canton, seules trois petites communes ont choisi la droite en 2010, et le rapport des forces est de 3 012 voix à droite et 3 722 à gauche.
L’UMP reconduit son sortant, maire de Gretz Armainvilliers ( ville connue à ses dépens pour avoir eu comme résident un certain Maurice Papon ) face au maire socialiste de Tournan.
Chaude bataille en perspective !
Dans le canton de Lagny sur Marne, secteur en développement du département, la position du sortant UMP, Vincent Toni, se révèle affaiblie.
Le canton a accordé 4 471 voix à la liste de gauche des régionales, contre 3 741 à celle de Valérie Pécresse.
D’autant que la mairie de Lagny est aujourd’hui tenue par un indépendant devenu 1er vice président de la CA Marne et Gondoire, dont le Président est l’élu socialiste de Collégien, Michel Chartier.
C’est l’un d’ailleurs, comme pour le canton de Thorigny, l’un des points essentiels du débat.
Lors de l’élection du Président de la CA Marne et Gondoire – regroupant les communes partie prenante de l’ancien Syndicat d’Aménagement de la ville nouvelle de Marne la Vallée proches du site Eurodisney -, les conditions semblaient réunies pour que le candidat UMP, Vincent Toni, donc, soit élu.
Or, au moment du vote, le candidat PS Michel Chartier a obtenu 30 voix contre 15 au conseiller général de Lagny, largement abandonné par les élus sans étiquette ou présumés divers droite du secteur.
Enfin, si on laissera tranquilles les candidats de droite des cantons de Villiers Saint Georges ( le moins peuplé des cantons seine et marnais ) et Rebais ( la fille de Jacques Larché est sortante et devrait retrouver sans problème le chemin de l’Hôtel du Département ), on aura une pensée pour le canton de Rozay en Brie.
Voici en effet un secteur où, pour le moment, aucun candidat de gauche ne semble s’être fait connaître ( alors qu’il pourrait venir par exemple de Fontenay Trésigny, plus grosse commune du canton, gérée le plus souvent par la gauche depuis 1977 ) mais où les possibilités de poser des problèmes au sortant, l’UMP Jean Jacques Barbaux, élu en triangulaire en 2004, existent.
En 2004, Jean Jacques Barbaux avait recueilli 4 702 voix au second tour de la cantonale, réalisant une progression de 746 voix sur le premier tour.
Il avait devance la candidate de gauche, la Verte Véronique Billand, qui avait obtenu 3 639 voix, en progression de seulement 47 voix sur le total gauche et extrême gauche du premier tour.
Enfin, le candidat FN avait réalisé 1 537 voix, en baisse de 109 suffrages sur le premier tour.
La progression du candidat de l’UMP avait été sensible dans la commune de Fontenay Trésigny où il était passé de 626 à 773 voix, même si la candidate de gauche était restée en tête avec 830 suffrages.
Même phénomène sur le chef lieu avec un score passant de 422 à 506 voix.
Ceci dit, aux élections régionales, les six principales communes du canton ont voté à gauche accordant au total 1 946 votes à la gauche et 1 801 à la droite.
C’est dire que le siège n’est pas forcément tout à fait « secure « .
Au final, entre les éléments de ce message et le précédent, que peut on observer ?
Que, de manière générale, la gauche est en position enviable sur les cantons où elle est sortante et que, notamment, les élus issus de triangulaires disposent aujourd’hui d’un potentiel majoritaire plus fort qu’en 2004.
Que certaines positions de la droite ne sont pas aussi assurées que cela et qu’au petit jeu du « je te prends cela, mais tu me prends ceci « , on ne finisse par se retrouver au statu quo.
Comme pour le Val d’Oise, dont beaucoup ont parlé, les électeurs risquent d’être sensibles au contexte national autant, sinon plus qu’aux considérations locales.
Un contexte porteur pour la gauche confortera la majorité départementale en Seine et Marne et entamera les positions restantes de la droite et du centre.
On notera ainsi qu’un échec de la droite sur le canton de Lagny priverait celle-ci de toute représentation sur l’arrondissement de Torcy, les autres cantons renouvelables de la gauche cette année pouvant rester ancrés à gauche.
Ce sera là le signe avant coureur de difficultés dont on ne manquerait pas de retrouver trace en 2012.
Néanmoins, l’un des paramètres de l’élection sera celui de la participation qui, si elle reste proche de celle des régionales, risque de favoriser les desseins de la gauche.
Et se pose aussi la question de l’impact éventuel du vote FN, qui coûta le conseil général à l’UMP en 2004 et qui pourrait affaiblir les candidats du second tour, à raison de son influence du premier.