Elections cantonales en Savoie : les centristes revendiquent leur autonomie
Les centristes de Savoie ont lancé de manière fracassante la campagne des élections cantonales de mars 2011.
Contrairement aux habitudes, remontant au début des années 1980, les centristes du département ne mèneront pas campagne au sein de l'Union pour la Savoie (UPS) qui réunissait jusque-là les héritiers des mouvements UDF et RPR.
Les présidents des différents mouvements centristes de Savoie (1) ont dévoilé vendredi 1er octobre leur stratégie et leurs ambitions. Les candidats issus du Modem, du Parti valoisien et du Nouveau centre partiront en campagne de manière autonome au sein de l'Alliance pour un centre en Savoie. « Si on montre l'exemple en local, le national suivra », parie Lionel Mithieux, maire Modem de Vimines, conseiller général du canton de Cognin, à l'origine du mouvement qui a ainsi « l'impression que l'UDF renaît en Savoie, une terre centriste. »
Jusque-là habitués à trancher entre les candidats de « Savoie pour tous » (Parti socialistes et alliés) et « Union pour la Savoie » (Ump et alliés) au second tour des cantonales, les électeurs savoyards pourront opter pour une « troisième voie ».
« Nous souhaitions une union du centre et retrouver l'émulation qu'a connu l'UDF. Nous avons réinitier une dynamique car ce qui nous unis est beaucoup plus fort que ce qui nous divise », affirme Marina Ferrari, présidente du Modem en Savoie. « On se retrouve autour d'un projet, autour de vraies valeurs », complète Jean Pollier, président du Nouveau centre savoyard. Les références à Jean Blanc, qui fut maire de La Ravoire et conseiller général, à l'origine du rapprochement avec le RPR de Michel Barnier au sein de l'UPS, sont nombreuses.
« A l'époque l'UDF était très forte, ce qui permettait une alliance équilibrée. Mais on s'est fait grignoter d'année en année. Nous avons amené des voix, mais nous avons eu de moins en moins d'élus », constate Lionel Mithieux qui assume cette « indépendance » retrouvée en prévenant : « Au deuxième tour, il y n'aura aucune alliance d'intérêt. S'il y a alliance, il s'agira seulement d'alliance de projets. Sinon, nous serons présents au second tour et nous gagnerons. » Le conseiller général de Cognin a encore en tête la manière dont, en 2008, il a été traité par l'Union pour la Savoie malgré son appartenance au Modem : « A un certain moment, quand un candidat du centre gêne, on lui met un UMP en face. » Cette fois, la situation sera claire d'entrée.
L'objectif des centristes savoyards n'est pas forcément d'être en lice dans tous les cantons renouvelables en mars 2011. A ce jour, environ la moitié des cantons seraient déjà dotés de candidats. « Il ne s'agit pas d'avoir un candidat pour dire qu'on a un candidat », assure Lionel Mithieux. « Nous devons avoir assez de candidats pour faire vivre le centre en Savoie », explique Marina Ferrari. « On espère que notre initiative fera boule de neige au niveau national », pronostique Michel Duval.
Le président du Parti radical valoisien assure qu'il ne sera pas candidat. Marina Ferrari et Jean Pollier n'écartent aucune hypothèse... Une manière de dire qu'ils seront de cette campagne ? Lionel Mithieux pourra apporter son soutien à tous les candidats. Son mandat est renouvelable seulement en 2014.
(1) Marina Ferrari pour le Modem, Michel Duval pour le Parti radical valoisien et Jean Pollier pour le Nouveau centre.
http://www.la-vie-nouvelle.fr/actualite ... -2518.html