Saint-Paul : la gauche en force, la droite à tâtonsClicanoo.com
publié le 7 décembre 2010
06h02
Trois ans après le basculement de la mairie, les cantonales pourraient confirmer la montée en puissance de la gauche à Saint-Paul. Si la majorité municipale fait bloc au second tour, les quatre conseillers sortants, de droite, auront fort à faire.- Canton 1L’actuel conseiller général, Jean-Marc Bénard, ne se représentera pas. Un duel Gérald Incana-Alain Bénard est annoncé depuis plusieurs mois. L’adjoint d’Huguette Bello est partant certain, avec l’étiquette de favori. Dans sa manche : une grosse présence sur le terrain et le soutien des commerçants du centre-ville, par le biais d’Ibrahim Patel. En revanche, le mystère demeure sur une candidature de l’ancien maire. “Je n’irai pas sans investiture. Et j’agirai dans l’intérêt du groupe majoritaire à la Région”, répond Alain Bénard. Les temps changent. Cette docilité soudaine atteste d’une position fragile. Rappelons qu’Alain Bénard, battu sans appel aux municipales partielles de 2009, avait été évincé de la liste des dernières Régionales par “son ami” Didier Robert. Pas sûr que la confiance soit rétablie. Aux dernières nouvelles, l’UMP aurait proposé l’investiture à l’ancien conseiller municipal José Lauret. Sans suite. Le nom de Fabrice Marouvin, actuel élu d’opposition, est aussi évoqué. La représentante des Verts sera une directrice d’école, Nila Minatchy. Quant au PS, il n’a toujours pas désigné du candidat sur le centre-ville. Une consigne d’Huguette Bello pour laisser le champ libre au poulain Incana ? Chez les sans étiquette, on pourrait retrouver Jacques Buchle, facteur, ainsi que Ibrahim Bhera, commerçant de la Chaussée Royale.
- Canton 3Encore un fauteuil laissé vacant. Gilbert Mardénalom renonce à un nouveau mandat. La bataille pour sa succession s’annonce très ouverte sur ce vaste canton qui couvre les quartiers de Bellemène, Plateau-Caillou, jusqu’au Maïdo. François Léa, déchu de son mandat en 2004, part en reconquête, avec le bénéfice de l’expérience, et sera soutenu, à défaut d’être investi, par le parti de la majorité régionale, “la Réunion en confiance”. Il trouvera sur sa route une camarade de l’opposition municipale, Sandra Sinimalé, fille de l’ancienne maire. Qui se pose en électron libre de droite, et prépare le terrain en vue des municipales de 2014. A gauche, première candidature à un scrutin uninominal pour Laurence Lougnon (PS) et deuxième tentative en solo pour Jean Erpeldinger (les Verts). Pascaline Némazine, adoubée par Bello, complétera ce tiercé de candidat issu de la majorité municipale. Les trois élus devront sans doute composer avec la concurrence d’un candidat de l’Alliance, dont l’identité est encore en suspens. Les rancoeurs persistent. Il se dit que le PCR entend mettre des bâtons dans les roues aux protégées de la députée-maire. Sans étiquette, on prête des intentions à Clovis Pavaye, Dolorès Pélops, Eric Camian et Georgette Trabouillet, des anciens colistiers de Cyrille Melchior.
- Canton 4eddy Soret, le sortant, sera en lice. Et devrait hériter de l’investiture UMP, en tant que membre influent du comité départemental. L’attraction du scrutin se nomme Joseph Sinimalé. A 67 ans, l’ancien maire de Saint-Paul tente un improbable come-back politique. Improbable mais pas farfelu, car malgré son passé judiciaire, il conserve un vivier électoral de proximité, entretenu par un gros travail de terrain entamé depuis plusieurs mois. Le goût du terrain, la fibre sociale, ce sont également les atouts de Christian Félicité, le candidat de la majorité, qui connaît comme sa poche les Hauts de la Saline. Côté socialiste, on retrouvera Guito Crescence, l’homme au chapeau, grand défenseur de la ruralité et des agriculteurs. Chez les Verts, rien d’officiel. On sait juste que ce sera “une nouvelle tête”. Là encore, la course s’annonce ouverte dans ce canton plutôt ancré à gauche, mais qui a l’habitude de voter “anti-mairie”. Si l’électorat de la Saline est très politisé, celui de Bernica et de Tan Rouge, plus critique, est moins perméable aux promesses.
- Canton 5 Dans le jargon footballistique, on appellerait ça “le groupe de la mort”. Trois voire quatre candidats à gauche, au moins deux à droite : ils sont nombreux à lorgner sur ce canton éminemment stratégique, petite mairie bis, qui couvre toute la zone balnéaire (de Boucan à Trou d’eau) et le quartier Saint-Gilles-les-Hauts. Le poids des candidats pimente d’autant plus la saveur du scrutin. A gauche, le premier tour mettra aux prises trois têtes fortes de la majorité municipale : Jean-Claude Melin, investi par la députée-maire, Jean-Marie Lasson, secrétaire de section du parti socialiste à Saint-Paul, et probablement Christophe Pomez, délégué à la zone balnéaire, qui attend encore l’investiture des Verts. Entre ces trois-là, le match dans le match vaudra le détour. Et le jeu désistement républicain pourrait laisser des traces au sein de la cohésion municipale. Ajoutons que le PCR pourrait également venir jouer les trouble-fête en envoyant au front un quatrième élu municipal. On parle de Georges Thiébaut. A droite aussi, il y aura de la concurrence interne. Le sortant, Rico Florian - et sa posture schizophrène de conseiller général divers droite qui siège dans la majorité de gauche de Nassimah Dindar - devra sans doute composer avec un adversaire estampillé la Réunion en confiance, qui devrait être le conseiller général Yoland Veleyen. L’intéressé est très chaud pour y aller, mais sa position de vice-président à la Région fait hésiter Didier Robert. Un temps pressenti, Gaston Barre ne devrait être de la bagarre. Mais le délégué de la 2e circonscription ne voit pas d’un bon oeil la candidature de Yoland Velleyen... Entre les étiquettes et les égos, pas facile de s’y retrouver dans cette tambouille politicienne, à droite. En atteste ce commentaire désabusé d’un membre de l’UMP et de la Réunion en confiance : “Le parti marche à côté de ses pompes dans l’Ouest”. Plus que trois mois pour se rechausser.
Textes : Vincent Boyer
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