de vudeloin » Sam 26 Fév 2011 03:34
Quelques éléments, que la discussion future permettra sans doute d'affiner, sur les cantons rhodaniens concernés, en dehors de Lyon, par le renouvellement de ce mois de mars.
Dans l'arrondissement de Lyon, d'abord le canton de l'Arbresle.
Un canton de 18 communes, tenu par un centriste proche de Michel Mercier, mais dont le chef lieu dispose, si l'on peut dire, d'un maire PS, Pierre Jean Zannettacci.
Aux régionales de 2010, le canton a penché vers la gauche en accordant 6 482 voix à la liste Queyranne ( 47 % des voix ), 5 377 voix pour la liste Grossetête ( 36,9 % ) et 1 931 suffrages pour la liste Gollnisch (14 % ).
L'avance de la gauche venait de l'Arbresle, de Lentilly ou de Saint Pierre La Palud, la droite restant devant à La Tour de Salvagny par exemple.
Affaire à suivre, cependant, pour cette cantonale.
Second canton, celui de Givors, l'un des quelques cantons PCF du département, représenté ici par Martial Passi, maire du chef lieu et président du groupe communiste au CG.
9 communes et plus de 40 000 habitants dans ce canton dont les deux plus importantes communes sont le chef lieu, mairie PCF depuis des lustres ( et notamment depuis 1953 et l'élection de Camille Vallin qui fut maire de la ville pendant quarante ans, et exerça aussi les fonctions de député du Rhône, de sénateur à une autre époque ( entre 1959 et 1968 puis entre 1977 et 1986 ), élu dont la compétence en matière financière fut d'ailleurs reconnue puisqu'il représenta le PCF au comité directeur de l'Association des Maires de France.
Le canton a choisi la gauche aux élections régionales de 2010 avec 6 089 voix soit plus de 57,9 % des voix, la liste UMP ne réalisant que 2 699 voix, soit 25,6 % des suffrages.
Givors a voté à gauche à plus de 60 % et Grigny, la seconde ville du canton, dont le maire est PG ( après avoir été membre du PCF ), a fait de même.
Pas de risques majeurs pour une reconduction de Martial Passi.
Troisième canton, celui d'Irigny; l'une des clés du scrutin.
Ce canton, représenté aujourd'hui par Jean Louis Da Passano, le maire du chef lieu, compte quatre communes dont la plus importante est celle de Pierre Bénite, qui est gérée depuis assez longtemps par le PCF.
Le canton est compris dans le couloir de la chimie, avec des usines de cette industrie sur Pierre Bénite ( Arkema, ex Pechiney ), mais les trois autres communes sont plus résidentielles et, en fait, gérées par la droite ou le centre.
Vernaison a même un certain volume d'activités agricoles, notamment pour la production de la fameuse cerise Burlat.
Mais le canton a voté à gauche aux élections régionales de 2010 avec 4 485 voix et 52,8 % des voix, contre 2 840 voix et 33,4 % pour la liste Grossetête.
Le FN a fait le solde, mais le fait est que le canton est au centre ( c'est le cas de le dire ) de l'enjeu de ces cantonales.
Son basculement éventuel, couplé à celui du canton de la Part Dieu, coûterait la présidence du CG à Michel Mercier.
Entre Part Dieu et Pierre Bénite, Michel Mercier doit pour le moment prier...
Quatrième canton, celui de Meyzieu, aux limites de l'Ain, puisque face à la commune de Jonage dans le Rhône, nous avons Miribel, dans le département voisin.
Le canton compte sept communes et est représenté par une élue PS, Odette Garbrecht.
Meyzieu, qui fut le siège d'élection de Jean Poperen, a, pour l'heure et depuis 2008, un maire UMP, Michel Forissier..
Comme d'ailleurs la plupart des communes du canton, gérées par des équipes UMP, centristes ou divers droite.
De fait, la position de la sortante PS est tout à fait incertaine et nous sommes là devant le siège que la gauche peut perdre, notamment puisque le maire de Meyzieu s'y colle..
Toutefois, lors des régionales 2010, la gauche l'a emporté avec 7 609 voix et 45,6 %, contre 5 798 pour l'UMP et 3 272 pour le FN qui a frôlé les 20 %.
La commune de Colombier Saugnieu s'est d'ailleurs illustrée, si l'on peut dire, en votant pour chacune des listes en présence avec peu d'écart entre elles : 240 voix pour la liste Queyranne, 235 pour la liste Grossetête et 228 pour la liste Gollnisch.
Ceci dit, l'UMP peut envisager la conquête du siège, si tant est que le FN ne soit pas admis au second tour, ce qui pourrait se produire avec une participation plus élevée qu'aux régionales.
Cinquième canton à regarder : celui d'Oullins, limité à la seule commune chef lieu.
Ce siège est PS depuis 1998 mais la mairie est UMP, avec aujourd'hui à la tête de la ville le sénateur du Rhône François Noël Buffet, rapporteur de maints textes, au nom de la commission des Lois dont il est membre.
Le hasard fait d'ailleurs que l'ancien maire socialiste d'Oullins, aujourd'hui décédé, Roland Bernard, avait aussi exercé un mandat sénatorial.
Aux régionales de 2010, la ville canton a peu voté, mais accordé une nette majorité à gauche avec 4 481 voix et 57 % contre 2 343 voix et 29,8 % pour l'UMP.
La contradiction semble donc appelée à se poursuivre...
Sixième canton, celui de Rillieux La Pape, le chef lieu étant le produit de la réunion de deux communes différentes, aujourd'hui représenté par un élu PS, et qui comporte trois communes, Sathonay Camp et Sathonay Village venant compléter l'affaire.
Aux régionales 2010, la liste de gauche a obtenu 5 066 voix et 53,6 %, contre 2 967 et 31,4 % à la liste UMP.
Une situation de cette nature ne laisse guère de doutes sur la reconduction du PS sur ce siège.
Septième canton : le canton de Saint Fons.
Comprenant quatre communes ( Saint Fons, Corbas, Solaize et Feyzin ), nous sommes là en plein coeur du couloir de la chimie et dans la circonscription actuelle du député PCF du Rhône, le maire de Vénissieux André Gerin?
Le canton est PS, représenté par Jacqueline Vottero.
Depuis 2008, trois des quatre communes du canton ont un maire PS, en l'occurrence Corbas ( prise à l'UMP cette année là ), Feyzin, mairie plus ancienne du PS et qui est restée dans l'histoire des accidents industriels pour un incendie majeur survenu sur le site de la raffinerie et Saint Fons, que la sénatrice Christiane Demontès a repris à la droite.
Pour le coup, comme pour Oullins, rappelons que Christiane Demontès, élue avec une courte majorité en 2008 ( 97 voix ) est sénatrice à la suite si l'on peut dire du pharmacien Franck Sérusclat, sénateur socialiste dans les années 80 et 90.
Aux régionales, le canton a nettement opté pour la gauche, accordant 5 346 suffrages à la liste Queyranne contre 2 515 à la liste UMP et 1 718 à la liste FN.
Plus de 700 d'écart aussi au premier tour entre la liste Queyranne et la liste Grossetête.
Pas de souci majeur, semble t il, pour le PS sur ce canton.
Huitième canton observé, celui de Saint Priest, canton limité à la seule ville chef lieu, que le PS contrôle le plus souvent depuis 1977.
La ville a nettement choisi la gauche aux élections régionales de l'an dernier ( plus de 54 % des voix ) après avoir été confirmée d'environ 800 voix aux municipales de 2008.
A noter toutefois que la participation s'était affaissée entre municipales ( près de 56 % de bulletins validés ) et les régionales ( seulement un peu plus de 41 % ).
Neuvième canton à regarder, un peu plus dans les Monts du Lyonnais, celui de Saint Laurent de Chamousset.
Ce canton plutôt rural ( 14 communes et moins de 13 000 habitants ) a été représenté pendant plus de trente ans, jusqu'en 2004, par René Trégouët, qui fut aussi sénateur du Rhône ( RPR ), mordu de nouvelles technologies pour qui la défaite de 2004 a sonné le glas de la carrière politique.
A cette date, un élu socialiste, maire de la petite commune de Montrottier a été élu, à la surprise générale, tirant sans doute parti d'inimitiés internes à la droite.
Aux régionales de 2010, la gauche est arrivée en tête avec 2 034 voix contre 1 746 voix pour l'UMP et 903 au FN, qui a frisé les 10 % des inscrits, dans un contexte de participation assez faible pour un canton de ce type de 53 %...
La garantie de la réélection du candidat sortant n'est donc pas assurée, sauf à tirer parti de sa notoriété et de son image.
Et des divisions de la droite, qui part avec plusieurs candidats : le maire du chef lieu, celui de Brussieu plus le candidat de Debout la République.
Dixième canton à regarder, mais un peu plus vite, celui de Saint Symphorien sur Coise, toujours dans les monts du Lyonnais.
Le canton est centriste, mais le canton a nettement placé la liste Grossetête en tête aux régionales ( 34 % au premier tour et près de 44 % au second ), ce qui ne laisse guère de doute sur le résultat de cette année.
Onzième canton à regarder, celui de Vaugneray, représenté par le divers droite Georges Barriol.
Un canton encore situé dans les monts du Lyonnais, mais dont la population croît de manière sensible ( plus de 40 000 habitants aujourd'hui dont 9 000 sur Craponne, et un peu moins de 5 000 dans le chef lieu et à Charbonnières les Bains, où se situe le Conseil régional Rhône Alpes. )
En 2010, la gauche a obtenu 8 077 voix, devançant la liste UMP de 114 voix.
Rien qui ne semble, à mon avis, devoir conduire la gauche à gagner le siège.
Nous ne nous attarderons pas plus que cela sur les quatre cantons de l'immédiate banlieue de Lyon que sont les trois sièges de Villeurbanne et le siège de Vaulx en Velin, où la gauche va gagner sans le moindre problème, et pour lesquels on risque même de voir le FN se nourrir de la faiblesse insigne de la droite classique.
Restent les cantons de l'arrondissement de Villefranche, c'est à dire, pour aller vite, les cantons du Beaujolais, entre autres...
Notamment ceux d'Anse, de Beaujeu et de Lamure sur Azergues, le canton de Beaujeu comprenant notamment les communes de Chiroubles, Juliénas ou Villié Morgon, dont on connaît les productions viticoles...
Ces cantons sont tous à droite ( ou au centre, le secteur étant le fonds électoral de Michel Mercier ), puisque la gauche, assez nettement dépourvue de positions, a obtenu environ 40 % en moyenne aux régionales.
Votent également pour ces élections les cantons du Bois d'Oingt et de Thizy, celui ci étant le canton d'élection de Michel Mercier qui fut longtemps l'élu de Bourg de Thizy avant de se faire élire sur le chef lieu.
Le Bois d'Oingt a voté à gauche aux régionales à 46,5 % ( majorité absolue dans le chef lieu ) et il faudra donc suivre le premier tour pour voir si cela se confirme.
Dans le canton de Thizy, la gauche est également arrivée en tête mais avec un pourcentage moindre ( 42 % ).
Elle était notamment en tête sur Thizy, Cours la Ville et Bourg de Thizy, ce qui constitue une surprise dans ce secteur voisin de la Loire et singulièrement du canton de Belmont.
De plus, avec une participation faible, inférieure à 50 %, pour ce canton rurbain, le FN est arrivé près des 10 % des inscrits.
Une triangulaire poserait d'évidents problèmes à Michel Mercier.
En somme, même si deux cantons de gauche ( Meyzieu et Saint Laurent ) semblent menacés, les possibilités d'un basculement du conseil général, malgré le découpage, existent.