Au-delà des cantonales, Jean-René Lecerf pense aux sénatoriales et territoriales
Jean-René Lecerf n'espère pas d'alternance des cantonales de mars mais mise plutôt sur les élections territoriales de 2014.
Le conseil général du Nord entame lundi son débat d'orientations budgétaires, sans vote ni enjeu. Mais pour Jean-René Lecerf, leader (UMP) de l'opposition, il s'agit de préparer les cantonales de mars, les sénatoriales de l'automne, sans oublier les élections territoriales de 2014.
Tour de chauffe en ce début de semaine dans l'hémicycle du conseil général du Nord avec le débat d'orientations budgétaires. Jean-René Lecerf, le président du groupe d'opposition, retient au moins une bonne nouvelle à la lecture des documents préparatoires : « Il n'y aura pas d'augmentation d'impôt, pour la deuxième année consécutive. » Pour l'élu UMP, cette pause a plusieurs explications : la réforme territoriale qui laisse désormais comme seul levier fiscal aux Départements la taxe sur le foncier bâti, mais aussi les fortes hausses décidées en début de mandat. Il rappelle que de 2004 à 2009, le taux de l'ex-taxe professionnelle aura bondi de 60,6 %, celui de la taxe d'habitation de 36,9 % et celui du foncier bâti de 44,5 %.
Au passage, Jean-René Lecerf souligne que la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, qui remplace la taxe professionnelle, progresse de 3,6 % cette année. Il note que le Nord touche une garantie pour perte de recettes fiscales de 106 millions d'euros et au chapitre des « très bonnes nouvelles », il relève que les droits de mutation avec le rebond du marché immobilier, progresseront de 65 millions d'euros cette année. Autant dire qu'il prend le contre-pied du discours de gauche sur l'étranglement des finances départementales par le gouvernement.
L'argument servira d'ici aux cantonales de mars. Jean-René Lecerf n'en attend pas d'alternance (son groupe ne détient que 4 cantons sur les 40 renouvelables) mais espère un « certain rééquilibrage ». La campagne sera l'occasion d'afficher les clivages avec l'exécutif (PS et PC). Principales divergences : une gestion jugée « exclusivement sociale et pas assez économique de l'insertion », des dépenses de solidarité gérées de manière « trop administrative et boutiquière ». Jean-René Lecerf rappelle la confusion née du changement de prestataire de la téléalarme, l'émotion suscitée par le fait de réclamer des trop-perçus d'APA sans tenir compte du délai de prescription, la difficulté à avoir au bout du fil la maison départementale du handicap...
Trois listes en septembre
Mais pour l'élu UMP, l'espoir de changement en forme de « big bang » doublé d'une éventuelle alternance viendra en 2014, avec la réforme territoriale, 81 cantons redécoupés dans le Nord, tous soumis au vote le même jour.
D'ici là , le sénateur Lecerf sollicitera un nouveau mandat des grands électeurs en septembre. En 2001, la droite nordiste s'était dispersée sur cinq listes.
On devrait la retrouver sur trois. Comme Jacques Legendre et Alex Türk, Jean-René Lecerf est résolu à conduire la sienne. Peut-être avec en n° 2 Valérie Létard comme il y a dix ans. Arrivé en tête à droite en 2001, il explique que chacun a ses réseaux et que la liste sénatoriale unique n'est pas forcément un avantage si l'on veut « ratisser large ».
Ils enfileront pour la première fois la panoplie de challengers. Pas habitués aux campagnes en leur nom propre, les deux tandems UMP, estampillés de surcroît Union pour le Nord, auront fort à faire pour s'imposer les 20 et 27 mars dans les deux cantons roubaisiens soumis au renouvellement.
Son slogan n'est pas compliqué : « Pour Roubaix ». Guillaume Delbar, 39 ans, expert en marketing et nouvelles technologies et élu à Roubaix, a la chance que le canton qu'il brigue soit tout entier inclus dans les frontières de la commune. De quoi inciter les électeurs à se sentir concernés ? C'est sur son ancrage local qu'il compte jouer, assurant être de plus en plus interpellé par la population. Il fera équipe avec Élisabeth Beaugrand, infirmière, 57 ans, impliquée dans la vie locale et surtout dans le domaine de la santé.
Face à la réforme territoriale qui abrégera le mandat à trois ans, « il faut anticiper on va simplifier les choses, gérer l'ensemble des problématiques. Le "c'est pas moi qui gère ça, c'est la région ou le département", ça saoule tout le monde ». Il adopte un ton direct : « Je ne ferai pas de promesses de campagne. Mais je proposerai des engagements forts. Je vois le poste comme un fédérateur d'énergies, qui va aider des projets locaux à émerger et il y a beaucoup de choses à faire. Comme sauver Barbieux, quitte à faire appel à du mécénat privé, et surtout le développement économique. » D'ici le scrutin, il prévoit plusieurs campagnes de tractage, le relais d'Internet et le 10 mars un « conseil de canton », pour débattre et expliquer. Pour Guillaume Delbar, « cette ville a un problème de représentation au conseil général ». Renaud Tardy, le sortant PS ? « J'aimerais qu'il dise ce qu'il a fait en dix ans. Le poste de conseiller général a été vacant ! Je n'ai jamais entendu parler d'un projet qu'il aurait porté. » Guillaume Delbar se pose en contraire. « Je n'ai pas de doute sur ma "capacité à faire", y compris dans l'opposition, du moment qu'on est porteur d'un projet et qu'on peut le faire avancer. Différemment, certes. Mais on a une vraie opportunité pour créer la surprise. »
« Pas de résignation »
Tâche ardue aussi pour Arnaud Vanhelle (31 ans, créateur de son entreprise d'ingénierie informatique, élu à Wasquehal) et Sandrine Deblock (41 ans, agent territorial, élue à Wattrelos) pour ce canton de Roubaix-est (un tiers Roubaix, deux tiers Wattrelos). Leur mot d'ordre, « Soyons fiers de nos quartiers », dans un secteur qui inclut les 3 Ponts et Beaulieu. « Il ne faut pas qu'il soit la voie de délestage de la métropole. Il ne faut pas le laisser dans la résignation », insiste Arnaud Vanhelle.
Face à la perspective d'un candidat Nouveau Centre, il affirme avoir la légitimité sa suppléante aurait été approchée pour rejoindre l'autre camp mais elle est restée fidèle à l'UMP. Faute d'avoir un bilan du sortant à critiquer, le tandem UMP laisse venir son adversaire direct, Medhi Massrour. « Un apparatchik qui s'appuie sur la dynamique interne du PS et qui devrait mieux s'appuyer sur les militants. » Pour sensibiliser les électeurs, le binôme compte faire campagne contre le désengagement du département dans le transport scolaire « qui est pourtant un enjeu social et d'intégration ». Il vise le problème de la demande de remboursement de l'APA auprès des personnes âgées. « Nous aiderons les personnes confrontées à ce dossier. » Autres axes, la promotion du RSA activité, les maisons d'assistantes maternelles et, plus localement, le devenir du collège Neruda ou la cité scolaire Zola. Pour Sandrine Deblock, « il est du rôle du conseil général d'apporter de l'aide aux familles pour prévenir l'échec scolaire et l'absentéisme ». •
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