J'y vais? Ou j'y vais pas? C'est la question politique du moment. La course à l'investiture pour les cantonales (les 20 et 27mars 2011) bat son plein. Premier tour d'horizon. Et premiers coups de griffe en pays de Lorient.
Lanester: double ticket LNC
Cette ville-canton peut-elle échapper à la gauche? Seposer la question, c'est déjà y répondre. On voit mal, en effet, la droite faire un coup politique. Le contraire relèverait d'un miracle, tout le monde en convient. Conseillère générale sortante, Thérèse Thiéry repart. «Je suis candidate», annonce le maire de Lanester qui a été investie par ses pairs enoctobre dernier. Elleportera donc les couleurs de Lanester Nouvelle Citoyenne (LNC) en mars prochain. C'est tout sauf une surprise. Ce qui l'est, en revanche, aux yeux des socialistes, c'est l'annonce d'un double ticket LNC dès le premier tour. «Les adhérents ont souhaité que le suppléant soit également issu de notre formation. J'en prends acte», commente simplement Thérèse Thiéry. «Chacun doit être en mesure d'exprimer ses idées», poursuit l'élue qui dit ne pas avoir été approchée par les socialistes. Au PS, ce positionnement étonne. Plaidant pour l'union à gauche et arguant d'une loyauté sans faille depuis 2005, le parti de la rose misait sur un ticket LNC/PS. «Travailler ensemble nous paraît naturel et cohérent pour cette élection. Cette échéance est aussi une manière de préparer l'avenir», analyse Alain L'Hénoret, de la section PS de Lanester où la grogne monte. Les dés ne sont pas jetés mais cette option pourrait contraindre le PS à présenter un candidat. Unde plus! Car les hostilités sont déjà ouvertes (et publiques) entre le PS et le duo UDB/Europe écologie (lire ci-dessous), qui présentera, de toute manière, un représentant issu de leurs rangs au premier tour. Leur candidat sera désigné dès la semaine prochaine. Le Parti communiste ira aussi devant les suffrages pour se compter. Alain Guichard, challenger malheureux au second tour en 2005, pourrait repartir. Mais cette fois avec l'étiquette Front de gauche. Au PC, les intentions devraient s'exprimer plus clairement au lendemain du congrès départemental le 13novembre prochain. À droite, les candidatures ne se bousculent pas. En 2005, YvonneckCouturier (UMP/UDF) avait totalisé 11,52%. Un score bien trop faible pour figurer au second tour. La mouvance bretonne mobilisée il y a cinq ans pourrait être présente. Tout comme le Front national.
Lorient Nord: combien de candidats?
Élu haut la main en mars2004 (64,04%), Émile Jétain tentera la passe de deux. «À 67 ans, je me suis posé la question de briguer à nouveau les suffrages. Cette fois, le mandat est plus court (2014). Cela a changé la donne, j'ai donc accepté de poser ma candidature». Dans les rangs socialistes, personne ne viendra contester son investiture. L'ancien élu lorientais fera figure de favori, face à une droite qui pour l'heure, ne dévoile pas son jeu. Faute d'atouts? Fabrice Loher (MoDem), candidat malheureux en 2004, ne briguera pas les suffrages. Qui alors? Un nom devrait sortir au terme du processus de désignation des candidats à l'UMP fin novembre. Seule certitude: le Parti radical proposera un candidat à l'investiture: Joël Izar, un agent immobilier. Fidèles à leur ligne politique, l'UDB et Europe Écologie désigneront un candidat commun. À gauche, il faudra aussi compter sur le Parti communiste. Il y a six ans, Lorient Nord avait enregistré onze candidatures!
Pleumeur
Le maire socialiste de Ploemeur, Loïc Le Meur se représente cette année sans aucune hésitation. Pour l'instant, il n'a pas donné de nom pour sa suppléante qu'il aimerait bien trouver du côté de Larmor-Plage. Cela ne semblait pas aisé ces dernières semaines. On en saura plus à la fin du mois de novembre, lorsque tous les «tickets» socialistes seront choisis. Du côté de la droite, cette fois encore, on parle d'union «élément décisif de la victoire.» Mais en 2004, les beaux discours s'étaient traduits par une double candidature. Qu'en sera-t-il cette année? Brigitte Mélin, premier adjoint du maire de Larmor-Plage, Victor Tonnerre, a confirmé hier qu'elle serait la candidate de la «majorité présidentielle». Elle aura pour suppléant Loïc Tonnerre, chef de file des élus UMP de Ploemeur. Elle affirme que «la perspective de réaliser la grande union à droite et au centre se dessine dans le canton.» Cette union tant recherchée n'est pas encore trouvée. Jean Le Bot, du Parti radical, s'est mis sur les rangs. Mais il faut aussi compter sur Éric Camusard, élu ploemeurois du Nouveau Centre. Il connaît bien la situation et s'est toujours trouvé confronté à Loïc Tonnerre. À tous les scrutins précédents, les deux hommes se sont affrontés après avoir prôné l'union pendant des semaines. Cette année encore, le mot «magique» est prononcé, mais hier après-midi, Éric Camusard que nous avons interrogé, répondait: «Rien n'est décidé. Unenouvelle rencontre est prévue la semaine prochaine. Quant à Loïc Tonnerre, il ne représente plus rien sur le canton». Sans commentaire. Europe Écologie et l'UDB ne seront pas absents du vote. C'est l'UDB qui pourrait être la tête de liste. Il faudra aussi compter sur un candidat communiste et sur un candidat du FN. En 2004, sept candidats avaient brigué l'investiture.
Sans Aimé Kerguéris [à Port-Louis]
Cette année, ce canton aux neuf communes est le seul du pays de Lorient dont le conseiller général sortant ne se représente pas. Aimé Kerguéris rend son tablier. Deux personnalités de la majorité départementale pourraient être intéressées. Le maire de Kervignac Jacques Le Ludec (DVD) est prêt à partir en campagne aux côtés du maire de Port-Louis Muriel Jourda (UMP). «J'y vais si je suis le seul candidat de la majorité», affirme-t-il haut et fort depuis quelques semaines. Il ne conçoit pas qu'il puisse y avoir une double ou une triple candidature. On le comprend puisqu'en mars2004, il ne manquait que 217 voix à la socialiste NathalieLe Magueresse, adjointe au maire de Locmiquélic, pour remporter le scrutin. Elle se représente bien sûr cette année. Sonseul souci, à ce jour: trouver un homme comme suppléant et, de préférence, issu de la communauté de communes Blavet Bellevue Océan. Autre candidat potentiel à droite: Adrien Le Formal, le maire de Plouhinec: «Je réfléchis toujours». Europe Écologie et l'UDB auront certainement un candidat, mais pour l'instant aucun nom n'est sorti du chapeau. Les communistes seront aussi de la partie. Le prochain congrès départemental de novembre doit désigner les candidats. Aux dernières cantonales, AlainMalardé avait bousculé les habitudes des électeurs. Aupremier tour, il avait dépassé les 10% de suffrages, jouant ainsi les trouble-fête du scrutin. Cette fois, il pourrait bien revenir sur le terrain politique, d'autant qu'il sait qu'il aura le soutien des pêcheurs à pied de la Petite Mer de Gâvres qu'il défend ardemment. Sa décision n'est pas encore prise. Le Front national ne devrait pas être absent du scrutin, comme à chaque fois. En 2004, il y avait eu sept candidats.
L'UDB et les écologistes attendent les propositions du PS
«Comment voulez-vous que nous demandions l'avis de nos militants si nous n'avons rien à leur présenter...» Yann Syz, de l'UDB, accompagné de Christian Le Moigne, Vert, et Alain Bonnec, Europe Écologie sont impatients de recevoir des propositions socialistes pour les prochaines cantonales. En juin, ces trois composantes politiques ont écrit au PS morbihannais pour «discuter» de ces élections qui peuvent faire basculer le département du Morbihan à gauche. Ils ont reçu une réponse fin septembre. Depuis, deux rencontres ont eu lieu, mais aucun accord n'a été possible. Pour eux, le PS met comme préalable à toute discussion, le désistement systématique au second tour de leurs candidats au profit du socialiste. «Il n'y a pas eu de discussion possible, renchérit Yann Syz. Les socialistes se raidissent sur leur position. Ils ne sont pas prêts à faire table rase des dernières régionales. Ils auront une responsabilité, si la gauche ne passe pas dans certains cantons.» Le PS veut surfer sur la vague anti-Sarkozy actuelle? Sans doute, mais l'union UDB-Écologistes n'accepte pas que, dans le Morbihan, le PS refuse toute discussion et surtout, ne fasse aucune proposition. Pourtant, à tous les scrutins précédents, on voit que ces partis sont nécessaires à une victoire de la gauche. «Mais on ne peut pas être l'éternel supplétif,» constate-t-il. L'entente UDB-Ecologistes réclame cinq cantons sur les 20 à renouveler. Dans le Finistère, les socialistes ont fermé la porte des discussions. Le Morbihan est dans la même situation. Ce qui n'est pas le cas ni dans les Côtes d'Armor ni dans l'Ille-et-Vilaine. «On peut gagner unis,» répètent ces trois politiques. Ils attendent avec impatience un signal du PS d'autant que leurs congrès respectifs s'annoncent: le 9 à Vannes pour Europe Écologie et les 20 et 21novembre à Ploemeur pour l'UDB.
ubil a écrit: Je ne dis pas que la vague rose sera aussi importante aux cantonales qu'aux régionales, il y aura un effet d'atténuation due au fait que ce sont des personnalités locales qui se présentent, mais maintenant rien que le logo "UMP" les désavantagera considérablement.
ubil a écrit:A l'époque, Chirac était à 50/50 dans les sondages, on ne peut pas dire la même chose de Sarkozy en 2010/2011.
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