Cantonales: les grandes manoeuvres ont commencé
Publié le lundi 04 octobre 2010 à 10H29
Cinq cantons tenus par le PS sont renouvelables en 2011. Décryptage d'un scrutin particulier
Qui veut mesurer sa popularité pour les prochaines municipales, qui fait son dernier tour de piste électoral, qui veut se mettre sur une rampe de lancement Le conseiller général est une espèce en voie de disparition: en 2014, la réforme des collectivités supprimera les 6000 conseillers généraux et régionaux pour faire naître 3000 territoriaux.
Le PS a promis de revenir sur la réforme en cas de victoire à la présidentielle de 2012. Mais à droite comme à gauche, l'équation est douloureuse: deux fois moins de places, c'est autant de raisons de ne pas vouloir disparaître du paysage. Dans les cinq cantons renouvelables du pays d'Aix, tous tenus par le Parti socialiste, majoritaire au Département, la campagne pour mars 2011 a déjà commencé.
En coulisses pour obtenir les investitures des partis. Et sur le terrain, d'assemblées générales d'associations en fêtes de quartiers. Les enjeux sont pluriels pour cette séquence plus politique que populaire. Pour la première fois, elle ne sera pas jumelée avec un autre scrutin, plus fédérateur: en 2004, les électeurs avaient voté pour les régionales et les cantonales en même temps. En 2008, le tiers de l'Assemblée départementale avait été renouvelé simultanément avec les assemblées communales.
Les conseillers généraux battent donc leur dernière campagne dans ce costume et pour un mandat écourté de six à trois ans. En pays d'Aix, les négociations entre l'UMP et ses partenaires ne sont pas terminées: l'objectif étant de partir uni dès le premier tour. Les cinq conseillers généraux socialistes PS sortants repartent tous à la bataille dans un contexte national et local qui leur est plutôt favorable. André Guinde, vieux loup du canton sud-ouest, ne se fait guère de soucis (lire dans notre édition du jour) pour un troisième mandat.
Jacky Gérard, maire de Saint-Cannat en place sur le canton de Lambesc, ne craint guère la concurrence d'un éventuel Jacky Pin, maire UMP de Rognes qu'il a rousté en 2004. Michel Amiel aux Pennes-Mirabeau pourra sûrement encore compter sur le Front national pour mettre hors jeu la droite présidentielle. Laquelle pourrait être représentée par Hervé Fabre-Aubrespy, l'ancien maire de Cabriès, aujourd'hui conseiller auprès du Premier ministre. Alexandre Medvedowsky n'est pas spécialement anxieux non plus d'affronter Frantz de la Burgade, conseiller municipal d'opposition à Peyrolles investi par l'UMP.
Jean Bonfillon, maire de Fuveau (SE), qui aura l'étiquette majorité présidentielle créera peut-être un peu de suspense dans le scrutin qui l'opposera à Roger Tassy, défait en 2008 de la mairie de Trets. Les résultats du scrutin ne posent guère de questions. Les enjeux sont ailleurs: la mobilisation des uns et des autres hypothèque sur l'avenir. Les Verts en plein processus de fusion avec Europe Écologie mènent de front la constitution d'un parti et l'envie de poursuivre sur la vague des Européennes pour préparer 2012. Le Front national va s'inviter pour jouer les arbitres sur un territoire, qui ne l'a pas négligé aux dernières régionales.
Tout le monde sera là pour le baroud d'honneur des "futurs ex" conseillers généraux.
http://www.laprovence.com/article/aix-en-provence/cantonales-les-grandes-manoeuvres-ont-commence