de vudeloin » Lun 28 Fév 2011 18:35
Pour le coup, marc joseph, j'en suis resté à l'épisode précédent, dans le pays arlaten...
je laisse Daudet dans son moulin et je reparle donc un peu de Tarascon, et d'Arles.
Sur le canton de Tarascon, le fait est que le match à droite risque de s’avérer particulièrement chaud.
Comme marc joseph l’a rappelé, l’ensemble des communes du canton, voisin de Beaucaire dans le Gard, situé de l’autre côté du Rhône, est géré par la droite.
La ville est à droite depuis 1983 et les dernières municipales lui ont été favorables.
La liste de Charles Fabre (UMP) a été élue dans une triangulaire au second tour avec 2 682 voix contre 2 407 à la liste divers droite de Lucien Limousin et 1 236 voix ( moins de 20 % ) à la liste de gauche de Guillaume Theriot.
La cantonale se présente donc clairement comme une sorte de troisième tour des municipales, où le candidat UMP l’avait emporté.
D’ailleurs, le candidat UMP se présente avec en colistière l’une de ses coéquipières des municipales, qui se trouvait en 16e position sur sa liste de mars 2008.
Lucien Limousin, pour sa part, semble avoir choisi l’épouse d’un élu de Mas Blanc des Alpilles.
A gauche, la candidate du Front de Gauche figurait en position 4 sur la liste de gauche du premier tour des municipales de Tarascon.
Quant au candidat investi par le PS, il figurait en position 12 sur la liste DVG du premier tour de 2008, sa suppléante étant pour sa part en position 33.
Cette liste n’avait obtenu que 6 % des suffrages des Tarasconnais au premier tour contre 19 % à la liste de gauche unie.
Aux élections régionales 2010, les données politiques ont nettement bougé, puisque la gauche ( liste Vauzelle ) est arrivée en tête sur le canton, mais avec 2 856 suffrages ( 42,7 % des suffrages ) contre 2 083 à la liste FN de Stéphane Ravier ( 31,1 % ) et 1 756 voix à la liste UMP ( 26,2 % ).
Pour bien brouiller l’écoute, il est probable que la candidature de Lucien Limousin soit en situation de prendre une partie de l’influence du FN aux régionales, un FN dont on rappellera qu’il n’avait pas de liste aux municipales sur le canton, malgré les scores qu’il peut y atteindre.
Ceci dit, sur le nombre des inscrits en 2010, les 12,5 % sont largement atteints puisque le score du FN se situait à 16 % des inscrits…
Alors quelle configuration au second tour ?
Sur le canton d’Arles Ouest, composé d’une partie du centre d’Arles ( quartier de la Roquette ), des Alyscamps, de Barriol, du faubourg de Trinquetaille, ( il faut passer le Rhône pour tout dire), mais aussi la Camargue arlésienne et notamment Salin de Giraud, le Sambuc, l’Albaron, Saliers ou Mas Thibert.
Une partie des villages camarguais, on le sait, ont servi de point de chute à l’exil des harkis, à compter de 1962.
Pour autant, la forte popularité d’Hervé Schiavetti, le maire PCF d’Arles, lui avait valu une élection au premier tour en 2004, d’autant qu’aucun candidat PS ne s’était présenté, trois ans après la reconquête de la ville par le PCF, lors même la ville était jusque là gérée par Michel Vauzelle.
La liste municipale de gauche unie a été réélue sans difficulté en 2008, en obtenant 57,65 % au premier tour contre 18,5 % à la seconde liste, investie par l’UMP.
Hervé Schiavetti se présente aux cantonales avec sa 2e adjointe, élue du quartier de la Roquette ( un quartier qui a voté à près de 77 % pour la gauche aux élections régionales ) tandis que le candidat socialiste est son troisième adjoint.
La droite présente un candidat venu du parti radical, élu sur une liste dissidente de celle de l’UMP ( il avait obtenu 6,47 % des suffrages ), après avoir obtenu 14 % lors des cantonales de 2004.
Le candidat radical valoisien a des attaches sur Mas Thibert, c'est-à-dire l’un des villages camarguais.
Le FN, absent des élections municipales en tant que tel, présente pour ces cantonales un ancien élu arlésien, maire adjoint lors des mandats du dernier maire de droite de la ville, Jean Pierre Camoin ( 1983 – 1995 ) qui fut aussi sénateur des Bouches du Rhône et qui s’est, depuis son échec de 1995, quasiment retiré de la vie politique.
Ce candidat a d’ailleurs le même profil que celui de la droite en étant, lui aussi, Mas Thibertais.
Lors des élections régionales 2010, le canton a nettement choisi la gauche en accordant 6 596 voix à la liste Vauzelle ( 58,9 % des suffrages ) contre 2 331 voix à la liste UMP Deflesselles ( 20,8 % ) et 2 263 voix pour la liste FN Ravier ( 20,3 % ).
Outre le score de la Roquette, déjà évoqué, notons aussi les 62 % dans le bureau de Salin de Giraud ou encore les 75 % dépassés sur l’un des bureaux de Mas Thibert.
De même, la liste de gauche avait dépassé les 73 % dans le bureau de vote du Barriol.
Rien donc ne semble devoir modifier la donne, si ce n’est que c’est probablement le score atteint par la liste Vauzelle sur l’ensemble d’Arles qui éveille l’attention du candidat PS qui essaie, dans le courant de la campagne, de faire oublier qu’il est adjoint au maire…