Les cantonales dans le Gers

[vudeloin]

Le recul de la droite est particulièrement fort dans le Gers, où certaines tensions existent toutefois ( suite des sénatoriales ? ) entre le PS et le PRG.

La gauche a en effet largement remporté les élections cantonales de cette série 2011, dupliquant la série 1998 qui avait vu les forces de gauche reprendre le contrôle du département.

Sur les 16 cantons renouvelables, on avait au départ 9 cantons de gauche et 7 cantons de droite.
Au terme des deux tours, nous en sommes à 14 cantons de gauche et 2 de droite sur la série.
La gauche approche du « plafond de verre « dans ce Sud Ouest gascon, puisque le Conseil général du Gers, dont Philippe Martin devrait rester le Président sans problème est désormais ainsi composé : 2 élus PCF, 22 élus PS et DVG, 2 élus PRG, 1 UMP – PRV, 1 UMP, 1 Nouveau centre et 2 divers droite.

Le rapport est donc de 26 sièges contre 5, alors qu’il était de 16 à 15 en 1998 quand la gauche avait repris la majorité.

La droite a perdu Cazaubon au premier tour, et elle a du constater avec amertume les pertes de Jegun ( PS élu avec 56 % et une participation de 64,3 %), Masseube ( PS élu avec 55 % et 73,5 % de votants ), Montréal du Gers ( PS élu avec 52,15 % et 64,8 % de votants ).

Mais aussi de Fleurance où le PRG a pris le siège de droite en brûlant la politesse au PS, probablement avec le soutien des voix de droite du premier tour et de Plaisance où le candidat PRG a obtenu 61,2 % des voix, dans un contexte de participation de 68 % de votants.
Le sortant de droite a vu son score progresser entre les deux tours ( il avait fait moins de 30 % au premier tour ) mais sans pouvoir inquiéter le candidat radical.

Enfin, la concurrence entre le PS et le PRG s’est étrangement traduite par la défaite du PRG Jean Loubon sur le canton de Lombez.
Au premier tour, la gauche avait 1 678 voix et Guy Larée, le candidat de droite ( ex CPNT ) 934.
Au second tour, Guy Larée l’emporte avec 1 456 voix contre 1 102 à Jean Loubon, manifestement lâché par une partie de la gauche et probablement le PS.

Situation d’autant plus étonnante que Jean Loubon l’emporte sur le chef lieu avec 143 voix d’avance ( 431 à 288 ) sur son adversaire.

Ce qui lui donne 671 voix dans les autres communes contre 1 168.

Il est en fait patent que cette situation procède d’une forme de représailles du PS, puisque le PRG a maintenu son candidat sur le canton de Fleurance face au PS et qu’il a d’ailleurs gagné avec moins de 100 voix sur le candidat socialiste.

Tout cela fait le bonheur de Guy Larée le candidat du Rassemblement pour le Gers, une alliance de droite qui ne peut cependant que constater les dégâts.
Quand il ne reste plus en élus que l’équivalent d’une table de tarot, c’est que la cote d’alerte est dépassée…

[vudeloin]

Pour compléter l'analyse, résultats en voix au second tour où la gauche a gagné 7 sièges et la droite 1 seul.

Même s'il faut tenir compte du résultat de Fleurance ( duel PRG PS ) où des voix de droite ont pu alimenter le résultat de l'un ou l'autre des deux candidats ( même si le nombre des blancs et nuls est passé de 190 à 608, le total des voix des deux qualifiés est passé de 2 576 à 3 748 ), la gauche a obtenu 13 304 voix ( 66,32 % ) et la droite 6 756 seulement (soit 33,68 %).

Deux fois plus de voix, cela peut faire sept fois plus d'élus, avec un scrutin majoritaire !