de maxxx » Jeu 13 Jan 2011 13:26
C'est probablement à réinscrire dans le contexte général du Langedoc Roussillon : cette dernière région est détenue facilement par la gauche, cette dernière détenant 4 conseils généraux sur 5, mais il est assez intéressant de constater que sur le moyen terme, on pourrait peut être assister à un retournement symétrique de la sociologie électorale, dans l'hypothèse d'une victoire nationale prochaine de la gauche.
Si la gauche remporte la présidentielle et par ricochet les législatives de 2012, elle risque classiquement de commencer à perdre du terrain localement dans toutes les positions acquises jusque là essentiellement grâce au mécontentement national.
Les Pyrénées Orientales et le Gard font partie des départements fragiles pour la gauche, départements qui, selon moi, avec d'autres comme le Vaucluse, pourraient être à ranger dans la catégorie des plus probables et rapides chances de gain en cas d'élections locales favorables, nationalement parlant, à la droite...
Malgré le contexte national totalement défavorable à la droite, cette dernière a extrêmement bien résisté aux municipales et cantonales de 2008 dans les P-O : conquête de plusieurs municipalités et pas les plus à droite (Prades, Port-Vendres...), perte d'un seul canton, victoire sans conteste d'Alduy lors de la partielle et reconquête récente de Saint-Estève...Sans compter qu'en 2007, malgré l'effet de retournement d'entre-deux-tours que tout le monde connait aux législatives, la droite a réalisé un inédit grand chelem sur les 4 circonscriptions, avec la victoire de Jacqueline Irlès dans la circonscription du PS Henri Sicre (qui avait été le seul à résister en 1993 et 2002).
Avec un vent favorable dans l'hypothèse d'une déception des électeurs vis-à -vis d'une gauche au gouvernement, les derniers remparts de la gauche dans ce département (à savoir les quelques sièges de majorité que détient la gauche et la présence de cette dernière dans certaines municipalités - Millas, Toulouges, Canohès, Céret, Cabestany - cette dernière tend d'ailleurs de plus en plus à droite : malgré la candidature de son maire, Jean Vila, la gauche est passée de 55.6% à 53.3% entre 2002 et 2007 aux législatives, et de 46.2% à 43.2% entre 1995 et 2007 aux présidentielles...) devraient sauter...Evolution sur le schéma des Alpes maritimes sociologiquement et électoralement parlant possible...
Le Gard est également de moins en moins solide : la droite semble parvenue à s'être bien réinstallée dans sa ville de Nîmes, Alès est plus fragile mais tant que Max Roustan, son charismatique maire, ne lâche rien et ne se retire pas, la gauche divisée semble cantonnée à des défaites au premier tour, les municipales ont été plus ambivalentes que dans les P-O (maintien de justesse mais maintien quand même à Vauvert, perte selon moi conjoncturelle de Saint Gilles, gain de Rochefort sur Gard vs. perte de Bagnols...), mais les sénatoriales ont quand même montré l'évolution du corps des grands électeurs avec l'élection historique d'un sénateur de droite...Et la droite a échoué de très peu à faire un grand chelem aux législatives de 2007, avec un score assez surprenant et fort du candidat UMP face à William Dumas dans la 5ème...
Les divisions et l'incurie de certains représentants locaux de la droite (divisions Lapierre/Valadier, situation financière de Pont Saint Esprit, affaires comme épée de Damoclès sur la tête de JP Fournier) ralentissent cependant davantage le mouvement en comparaison des P-O (dans les P-O, il y a aussi des rivalités (ex : Irlès/Calvet-Mach) mais elles se règlent en interne...et plus discrètement)...Pour combien de temps encore, telle est la question ?
L'Hérault et l'Aude pourraient en effet connaitre une évolution similaire mais ce sera beaucoup plus long ou alors ce sera brutal...Mais le scénario de long terme et le plus plausible car pour l'Hérault, il faudrait que la droite aille au-delà de ses fortifications bitteroises, de Sète (ville fragile mais dans un secteur qui vote de plus en plus à droite nationalement : cf. Frontignan) et des villes touristiques de la Méditerranée (Palavas, Pérols, La Grande Motte) : c'est-à -dire qu'elle prenne pied sur Montpellier (c'est pas demain la veille que la ville devrait connaitre un maire de droite...) et dans tout l'arrière pays où ses victoires ont pour le moment été sans lendemains (perte de Lodève, retranchement à Lamalou-les-Bains ou Popian)...