de vudeloin » Lun 28 Mar 2011 02:36
Eh bien voilà , ite missa est !
Et la gauche n'a pas conservé le Val d'Oise, perdu dans les brumes d'une partielle douteuse en septembre 2009...
Le résultat semble sans appel : la gauche ( en l'occurrence le PS ) a perdu 4 sièges et n'a pas présenté que 2 succès en face de ces déperditions.
Faisons le tour des gains de la droite, tout d'abord.
Qui commence par gagner les deux cantons d'Argenteuil.
Le canton Nord, avec Georges Mothron, victorieux de 551 voix ( l'écart de 920 entre les deux candidats sélectionnés du premier tour s'est donc réduit ) face au candidat Vert Michel Vampouille que Philippe Doucet avait envoyé au casse pipe à sa place.
Le député UMP passe de 2 047 à 3 069 voix au second tour, et l'on peut penser qu'il a bénéficié de l'essentiel des 952 voix du FN, au moins en apparence, puisque le nombre des bulletins nuls passe de 186 à 300...
Le candidat EELV, battu comme la majeure partie des candidats Verts d'ailleurs, quand ils étaient opposés à la droite, passe tout de même de 1 117 à 2 518 voix, ce qui dénote le fait que la gauche a semble t il réussi à faire taire une partie de ses divisions.
Le canton Ouest, avec Xavier Péricat, consacre également la victoire d'un candidat UMP mais là l'écart est bien plus faible et n'atteint que 22 voix !
Un nombre qui ressemble furieusement à l'écart du canton Est en 2008, dont on sait qu'il avait été l'objet de l'annulation ayant conduit au changement de majorité du CG 95.
Le candidat UMP passe de 2 028 à 3 265 voix, semblant là encore bénéficier d'un report des voix FN ( 1 099 au premier tour ) tandis que le candidat PS parvient à faire passer les votes de gauche de 2 597 à 3 243 au second tour.
On peut donc penser que des mouvements divers ont affecté l'électorat et que les quelques exprimés de plus (295 au total ) n'ont pas été loin de faire en sorte que le résultat s'inverse.
Notons d'ailleurs dans ce canton, que la hausse du nombre des nuls et blancs ( 42 ) est supérieure à l'écart constaté.
Pour l'anecdote, notons que Xavier Péricat a été élu en 2011 avec moins de voix que le score qu'il avait réalisé en 2004 pour être battu...
Allons à Sannois, maintenant, où le candidat socialiste Christophe Dulouard n'a pas réussi son pari de sauver son siège.
Au premier tour, droite et FN comptaient sur 3 135 voix quand la gauche en avait 2 746, soit un écart de près de 400 votes.
Au terme du second tour, les blancs et nuls augmentent de 222 unités tandis que la candidate de droite réalise 3 050 voix et le sortant PS 3 013.
Soit 85 voix de moins d'un côté et 257 de plus de l'autre.
182 exprimés de plus, ce qui laisse penser que les nouveaux électeurs ont plutôt voté à gauche mais qu'ils n'ont pas été assez nombreux pour emporter l'affaire et que le siège arrive à droite pour 37 bulletins
Dans l'absolu, ce département d'un million deux cent mille habitants est donc passé à droite pour 60 voix...
Mais l'UMP a aussi gagné à Franconville, où la victoire fut pour 315 voix au second tour.
Le candidat PS Gérard Sebaoun est passé de 2 938 voix de gauche à 3 571, soit un plus de 733 voix tandis que la candidate UMP est passée de 4 290 voix de droite et FN à 3 886, soit une déperdition de 404 suffrages.
Comme la participation n'a pas augmenté ( 229 exprimés de plus seulement ), on est bien obligés de penser que les médiocres reports du FN vers la droite sont à la base de ce résultat ( blancs et nuls en hausse de 232 ) et que les électeurs de second tour ont plutôt soutenu le candidat PS.
La droite a donc gagné 4 des cantons sortants de gauche, mais elle a aussi du en concéder 2.
L'un, c'est celui de la Vallée du Sausseron où Jean Pierre Bequet, le maire PS d'Auvers sur Oise, a enfin réussi à gagner ce canton historique de la droite locale.
Le candidat PS passe de 2 989 à 3 278 voix, soit une hausse de 289 voix ( 10 % des voix du premier tour ) tandis que la candidate UMP Stéphanie Von Euw passe de 3 183 suffrages à 3 002, même si les voix de Claire Houbert n'étaient sans doute pas appelées à se retrouver sur la candidate UMP en totalité.
Là encore, la hausse des nuls ( de 87 à 330 sur le canton ) laisse penser que les nouveaux électeurs ont favorisé les desseins du candidat de gauche dont l'avance de 276 voix représente tout de même près du double des 140 voix du premier tour.
Le trou se fait d'ailleurs à Auvers ( 582 voix d'avance pour Jean Pierre Bequet au lieu de 503 au premier tour ), mais aussi à Valmondois et plus étonnamment à Butry sur Oise, où est élu le suppléant de Stéphanie Von Euw.
Second canton de droite pris par la gauche : celui d'Herblay, conformément aux impressions laissées par le premier tour.
Au premier tour, en effet, droite centre et FN disposaient de 4 171 voix et la gauche, dans sa diversité, de 3 650.
Mais, comme nous avions eu l'occasion de le pointer, le poids relatif du FN dans l'ensemble de droite posait problème.
Au second tour, Nelly Léon, la candidate PS, obtient 3 850, gagnant 200 suffrages dans un contexte où le nombre des nuls progresse de 338 et celui des exprimés baisse de 308.
De tels mouvements de fond – sur près de 850 bulletins, soit plus ou moins 11 % des électeurs de second tour – ont conduit à la surprise mesurée constatée.
Patrick Barbe, le maire d'Herblay, est battu à Herblay et ne l'emporte que de 37 voix à La Frette où il pouvait théoriquement compter sur une avance de 118 suffrages.
Pour le reste, la droite val d'oisienne obtient quand même la réélection ou l'élection des nouveaux candidats sur les 5 sièges qu'elle détenait.
Sur Marines, Jean Pichery est réélu avec 709 voix d'avance sur Jacqueline Maigret, la candidate portée par le PS, qui l'emporte clairement à Marines, Santeuil, Nucourt entre autres résultats.
L'écart en voix s'est cependant réduit puisqu'il était supérieur à 1 000 suffrages en 2004.
Sur Beaumont sur Oise, Arnaud Bazin passe la rampe face au candidat du FN avec près de 70 % des voix.
Le nombre de bulletins blancs et nuls augmente de 492 et le candidat FN gagne 553 voix tandis qu'Arnaud Bazin passe de 2 794 Ã 5 092 voix.
Daniel Desse, pour sa part, conserve le canton de Viarmes face à la candidate EELV Christiane Rochwerg, en l'emportant de 668 voix.
Celle ci gagne 349 voix au second tour et Daniel Desse perd 657 voix sur le total FN et droite du premier tour, soit l'équivalent de 40 % des votes FN.
Saint Martin du Tertre, petite municipalité de gauche, donne 60 % à la candidate écolo et Seugy 55 %.
Daniel Desse l'emporte nettement à Viarmes ( près de 60 % ) et à Baillet, la commune de sa suppléante ( 70 % ).
Autre échec pour la gauche et succès pour la droite : Montmorency, menacé par le DVG proche du PS François Detton.
La candidate UMP Michèle Berthy l'emporte de 176 voix, en arrivant en tête à Montmorency, ville de son rival, qui y réalise néanmoins un pourcentage supérieur à celui qui lui avait permis de l'emporter aux municipales et en étant devancée à Groslay, ville dont elle est élue...
Mais soit, l'écart dépassait les 1 000 voix en 2004...
Enfin, la droite conserve le canton du Plessis Bouchard avec une avance de 580 voix sur le candidat EELV ( dont ce n'était pas la soirée dans le Val d'Oise, comme dans le Val de Marne ou la Seine Saint Denis ), et un résultat conforme à la logique plaçant la droite en tête au Plessis Bouchard de 802 voix ( c'est la ville d'élection du candidat UMP ), la gauche en tête à Pierrelaye pour 444 voix et Beauchamp à droite pour 222 voix.
Le jour où la gauche prendra Beauchamp, le canton basculera.
Au total, la droite gagne donc 4 cantons de gauche avec 925 voix de majorité, garde quatre sièges face à la gauche avec 2 133 voix de majorité, tandis que les électeurs de Beaumont sur Oise lui apportent 5 092 voix et 2 223 au FN.
La droite dispose donc de 8 150 voix de majorité sur la gauche dans le département.
Seulement, voilà , les deux pertes rappelées plus haut lui coûtent déjà 463 voix.
Et huit autres cantons restent acquis au PS et aux DVG.
Magny en Vexin, d'abord, ou le candidat PS Jean Pierre Muller l'emporte de 598 voix ( 609 en 2004 avec une participation plus grande ).
Jean Pierre Muller l'emporte notamment à Magny de 355 voix ou à Bray et Lû, petite commune industrielle, de 127 voix, avec plus de 75 % des suffrages dans le cas précis.
Le PS confirme également son siège d'Ecouen, avec 597 voix d'avance ( 321 voix en 2004 ), victoire permise par les majorités constatées à Ecouen (474 voix), Ezanville, commune de droite mais ville de résidence du candidat PS (287 voix) et dans la petite commune du Mesnil Aubry (64 voix sur 250 exprimés).
Le PS a également gardé le siège de Garges les Gonesse Est, où Hussein Mokhtari a battu le maire UMP de la ville, Maurice Lefèvre, de 355 voix.
Celui ci n'attend même pas le nombre de voix de la gauche du premier tour, ce qui laisse assez peu de chances à l'équipe municipale qu'il dirige.
Enfin, dernier duel entre PS et UMP, le canton de Sarcelles Nord Ouest, où le candidat PS l'a emporté avec 1 079 suffrages de plus que le candidat de l'UMP, totalement battu.
Sur ces cantons, le PS gagne donc de 2 579 voix de majorité, soit 3 042 avec les deux cantons pris à l'UMP.
Reste le cas des quatre cantons où le PS était opposé au FN.
Victoire nette à Eaubonne, où le maire PS l'emporte avec 4 238 contre 2 181 au candidat lepéniste.
Un candidat FN qui accroît tout de même de 888 voix, soit 70 % du total initial.
Victoire nette aussi sur Saint Ouen l'Aumône, avec 4 439 voix contre 2 113 pour le FN.
786 voix de plus pour le candidat FN, Ã rapprocher des 919 votes UMP du premier tour.
Victoire nette encore à Sarcelles Sud Ouest où le candidat PS fait 2 568 voix et la candidate FN 775.
Une candidate FN qui capitalise 327 voix de plus au second tour.
La victoire de Cédric Sabouret sur le canton de Gonesse est moins nette.
Certes, il obtient 60,2 % et 4 195 voix contre 2 773 au candidat FN.
Mais plus de 1 000 voix sont venues gonfler le vote FN et surtout, le candidat PS se retrouve victorieux à Gonesse (66 %) et Vémars (58,1 %), mais se retrouve devancé dans les 7 autres communes du canton...
Sur les 10 cantons que le PS et ses alliés ont préservé, la gauche a donc 3 042 voix de majorité sur la droite dans les cantons en face à face et augmente ce total de 15 440 voix dans les cantons en duel avec le FN.
Celui ci réalise 7 842 suffrages.
Total sur le département, les majorités de droite sont de 8 150 voix , celles de gauche de 18 482, soit un solde en faveur de la gauche de 10 332 voix.
Et comme ce chiffre s'avère supérieur aux 10 065 voix des candidats FN, la gauche perd donc le département du Val d'Oise alors qu'elle dispose de la majorité absolue des suffrages du second tour.
Ce qui nous prouve, une fois encore, l'ingéniosité du découpage Poniatowski.