de spinto » Dim 29 Aoû 2010 13:04
Le PS a en effet laissé sous entendre qu'il reviendrait sur cette réforme en cas de victoire. Mais cela peut s'avérer à double tranchant.
Il y a d'abord l'aspect pratique, évoqué par Artisan-Politologue. Même si les premières élections n'auront, a priori, lieu qu'en 2014, il s'agit d'une réforme lourde qu'il n'est pas évident d'effacer. D'ici à 2012, il n'est pas impossible qu'elle ait déjà entraîné des effets autres que simplement électoraux : il a notamment été question, entre autres, d'aménagements nécessaires pour nombre de conseils régionaux, afin d'accueillir les nouveaux élus. Je ne sais pas ce qu'il en est exactement, mais je doute que CR et CG attendent 2014 pour envisager ces problèmes.
Par ailleurs, il y a un aspect plus symbolique qui pourrait coûter cher au PS s'il revenait purement et simplement sur cette réforme. La droite la présente comme un moyen de simplifier le "mille-feuilles" administratif français (évitant le vrai problème, qui n'est pas tant le nombre de strates, comparables à nos voisins, que le nombre d'unités à chaque strate) et de réduire les dépenses des collectivités locales (sous-entendues de gauche). Si les personnes informées ont conscience que cet objectif n'est pas nécessairement le plus important aux yeux de l'UMP, il trouve un certain écho auprès des électeurs moins au fait. A ce moment, les chances sont fortes pour que la décision du PS soit perçue par l'opinion comme un conservatisme visant à conserver des collectivités qu'elles contrôlent, afin de ne pas perdre une once de pouvoirs, au détriment des contribuables. Nulle doute que la droite s'en donnerait légitimement "à coeur joie".
Bref, il ne me semble pas impossible, si tant que cette réforme soit adoptée, que la gauche accepte de s'en accommoder, non sans ajuster quelques variables (comme évoqué par Artisan-Politologue).