de LRpol » Sam 9 Avr 2011 16:18
Je me permet d'apporter mon analyse. Effectivement, le basculement du département était difficile à réaliser pour la gauche, mais semblait finalement "jouable" après le premier tour, où la majorité sortante était sévèrement sanctionnée. Cela dit, contrairement à ce que certains disent ici, cela fait 13 ans qu'à toutes les élections, à une seule exception près, la droite recule, et recule fortement. La gauche, elle, stagne ou progresse légèrement, ce qui fini, ses derniers temps, par lui permettre de "gagner" des scrutins, c'est à dire d'arriver devant le total des droites, comme au premier tour de la régionale de 2010.
La majorité de droite est artificiellement maintenue en vie par le découpage inique de la Charente-Maritime. La gauche, avec ses24 élus, représente environ 320.000 charentais-maritimes et la droite, avec ses 27 élus, seulement 290.000 ! 30.000 habitants de différence ! Il y a là un très gros problème. Dans la précédente assemblée la différence était déjà favorable à la minorité (sic) mais que 300 habitants. La différence a donc été multipliée par 100.
Mais, malgré le fait qu'elle est majoritaire en voix en 2008 et 2011, qu'elle représente bien plus d'habitants que la droite, bref, que le département est artificiellement maintenu à droite, la gauche ne dois pas se reposer sur le constat de cette injustice. Effectivement, l'un des principaux problèmes est celui du leadership. Bernard Lalande n'a pas vraiment incarné l'alternative à Dominique Bussereau, parce qu’il ne le voulait ni ne le pouvait pas. Etant vice-président de la CdC de Haute-Saintonge, sous la direction d'un certain Claude Belot (président du CG jusqu'en 2008), il a forcément un problème de crédibilité que beaucoup lui reprochent à gauche.
Cela nous amène au deuxième problème, celui de la cohérence. Il n'est pas possible d'être crédible quand dans un duel PS-UMP, le candidat PS est d’adjoint de ce maire UMP dans telle ou telle commune rurale, par exemple. Idem dans le fonctionnement des intercommunalités. La réforme territoriale, notamment la partie qui concerne la modification du mode de scrutin municipal, va permettre d'avoir dans beaucoup plus de communes des majorités et des oppositions claires. La gauche, lors de ses élections, ne doit pas se cacher, au risque de perdre, mais au moins d'être claire. J'en veux pour preuve, évidement, le cas de Marennes, gagnée en 2008 par une liste qui s'affichait de gauche, certes dans une triangulaire, mais où aujourd'hui elle est majoritaire lors des scrutins.
J'en viens au troisième principal problème : la recomposition de la gauche maritime avec l'arrivée d'EELV qui s'ancre vraiment. On retrouve certes de très très bons scores à La Rochelle, mais la nouveauté est de voir de bons scores dans des zones rurales. 11 % en moyenne sur les 22 cantons où ils étaient, c'est pas mal du tout pour ce type d'élection. Du coup, en 2014, la gauche devra s'être organisé entre socialistes, radicaux et écologistes pour espérer pouvoir gagner. Un partage des tâches qui pourrait commencer à La Rochelle : il y a trois gros postes aujourd'hui "safe" pour la gauche dans l'agglomération : la mairie de La Rochelle, la présidence de la CdA et le siège de député. Les socialistes ne peuvent raisonnablement plus prétendre aux trois. Pourquoi pas la mairie au PS, la CdA au PRG (qui sont plus nombreux que les socialistes au conseil communautaire) et le siège de député à EELV, dans le cadre de l'accord national.