de Jean-Philippe » Sam 20 Fév 2010 00:14
En attendant la validation des listes par les préfectures , je résumerais la situation actuelle d'une phrase : la gauche est dispersée mais s'unira, la droite est apparemment unie mais se divisera (là où ce n'est pas déjà fait comme dans les DOM).
On pourrait considérer comme le fait l'UMP, qu'après avoir fait des listes d'union autour de l'étiquette de liste de la majorité présidentielle, la droite allait avoir une bonne dynamique de campagne une fois les listes bouclées. Or cela fait trois semaines que c'est fait dans la plupart des régions et on ne voit aucun signe allant dans ce sens. Pourtant, les listes UMP dissidentes sont rares en métropole (une en Languedoc-Roussillon), les autres sont des DVD classiques ou des partisans de NDA, qui a rompu avec l'UMP depuis 2007. Il est vrai que les tensions sont vives et que dans nombre de régions, l'UMP aurait pu laisser ses alliés aller seuls au combat, quitte à ce qu'ils ne puissent pas fusionner en cas de mauvais score. Mais dans ce cas, l'UMP n'aurait pas eu à laisser tant de sièges à ses alliés, ce qui est principal motif de mécontentement dans ses rangs. Cependant, contrairement au PS, l'UMP est entouré de "nains", souvent incapables de dépasser 5% dans une région. C'est pourquoi l'union au 1e tour partout en France a paru l'idée la plus simple à mettre en oeuvre, avec comme objectif principal : creuser l'écart avec le PS. Or avec moins de 5 points dans tous les derniers sondages, cet objectif est loin d'être atteint Reste une inconnue, la qualité de la captation des voix des électeurs des autres listes au second tour (FN, Modem et AEI notamment).
En 2004, la gauche était divisée dans une majorité de régions, mais, excepté en Champagne-Ardenne et Midi-Pyrénées où PS et Verts n'ont pas fusionné, l'union s'était faite partout (sauf en Corse, cas spécifique), sans trop de difficultés. De plus, elle s'est avérée partout durable sauf en Picardie, avec Gremetz passé dans l'opposition, et dans le Nord-Pas-de-Calais où les communistes ont laissé PS et Verts gérer seuls la région (ces derniers bénéficiant en cas de besoin de l'abstention de l'UDF pour faire passer son budget). Il est vrai qu'en Bourgogne et peut-être ailleurs aussi, l'union ne fut pas un long fleuve tranquille, puisqu'entre fin 2006 et début 2008, les écologistes se sont retirés de la majorité (à cause du projet d'aéroport à Dijon et du pôle de compétitivité nucléaire du Creusot).
L'argument de l'UMP disant que la gauche est divisée et que ses composantes ne peuvent s'entendre doit donc être fortement nuancé. Il est vrai que, en politique, 1+1=2 ne fonctionne pas souvent.
A droite, on pourrait dire qu'actuellement cela ferait plutôt 1 (UMP)+0,5 (NC)+0,1 (MPF)+0,1 (PRV)+0,1 (CPNT) = 1,8
A gauche, 1 (PS)+0,5 (EE)+0,3 (FG)+0,2 (extrême gauche) = 2,1
Il est vrai qu'ainsi on ratisse plus large et que pour la répartition des sièges au second tour, il suffit de s'appuyer sur les résultats du premier tour.