les régionales en Languedoc-Roussillon

[Jean-Philippe]

Sur les équilibres internes au PS au sein du conseil municipal de Montpellier, Frêche aurait le soutien de 24 conseillers sur 28. Le vote du budget aujourd'hui ne devrait pas poser de problème, mais tous les acteurs évoquent l'après 14 mars. Avant, ce sera une guerre froide, après mystère...
Les autres élus au conseil municipal sont Marc Dufour, l'adjoint Modem tête de liste aux régionales, 5 élus Verts partis seuls au second tour et 9 élus de droite.
http://www.montpellier-journal.fr/category/politique

La décision de faire ou pas un accord PS-écolo devrait intervenir cet après-midi. Je pense qu'il y aura un accord.
Sur le sondage que j'ai indiqué tout à l'heure, il est beaucoup plus favorable à Frêche (+5) et moins à l'UMP (-2), au FG (-3) et au FN (-3) en cas d'alliance PS-EE.

[Jean-Philippe]

Suite à l'échec des négociations entre Mandroux et Roumégas, on assistera donc à une concurrence entre 4 listes principales à gauche contre 1 à droite et 1 pour le FN, toutes pouvant prétendre atteindre la barre des 10%. «C'est pas compliqué : ils n'avaient pas de projet, ils n'avaient pas de liste, ils nous ont proposé trois ou quatre noms, et par contre ils revendiquaient la tête de liste pour Hélène Mandroux au niveau régional», a déploré à la sortie de la réunion Jean-Louis Roumégas, tête de liste d'Europe Ecologie dans la région et porte-parole national des Verts. «C'est sur cette question de la tête de liste que nous n'avons pas pu aboutir», a confirmé le numéro deux des Verts, Jean-Vincent Placé.
Personnellement je ne comprends pas pourquoi Mandroux s'est obstinée à vouloir garder pour elle la tête de liste. Le refus de céder des écolo à cette revendication, qui apparaît comme un caprice de quelqu'un à l'égo trop grand, est légitime.

[Fabien]

Georges Frêche, remporterait largement les régionales, selon un sondage TNS Sofres-Logica pour Midi Libre, L'Indépendant et France Bleu publié aujourd'hui, réalisé les 5 et 6 février auprès d'un échantillon de 700 personnes.

Au premier tour, la liste dirigée par M. Frêche arriverait en tête dans tous les cas de figure. Elle est créditée de 31% des intentions de vote si la maire de Montpellier, Hélène Mandroux, officiellement investie par le Parti socialiste après des propos controversés de M. Frêche sur Laurent Fabius, et Jean-Louis Roumégas, tête de liste Europe Ecologie, font chacun cavalier seul (11% et 10% respectivement).

Si socialistes et écologistes parviennent à s'entendre dès le premier tour, ils recueilleraient alors 20% des intentions de vote si la liste est conduite par Mme Mandroux et 17% si elle est dirigée par M. Roumégas. La liste UMP, avec Raymond Couderc pour chef de file, oscille quant à elle entre 20% et 21% selon les différentes hypothèses, tandis que le FN est crédité de 7%. La liste Front de gauche-NPA est également créditée de 7% d'intentions de vote dans tous les cas de figure.

Au second tour, Georges Frêche gagnerait les élections avec 40% des intentions de vote, devant la gauche (30% si Mme Mandroux conduit la liste, 29% s'il s'agit de M. Roumégas) et l'UMP (respectivement 30% et 31%).

Ces sondages, notamment celui-là, montrent que Frêche garde une bonne image auprès de la population : 70% des sympatisants PS ont une bonne image de lui, tandis que 60% des sympatisants UMP ont une vision favorable de son bilan (contre 35 d'un avis contraire). Ce qui est cocasse, c'est que Frêche profite du fait que ses adversaires socialistes n'arrêtent pas de dire que son bilan est bon, mais aussi qu'Aubry profite à l'échelle nationale de sa fermeté vis-à-vis de Frêche.
En effet, selon un sondage réalisé par BVA pour la matinale de Canal+ de jeudi 4 février, les deux-tiers des Français (64%) et les trois-quarts (74%) des sympathisants de gauche comme du PS estiment que Martine Aubry a bien fait de présenter une liste concurrente à celle de Georges Frêche en Languedoc-Roussillon. Seules les personnes les moins diplômées (56%), et, très
massivement, les sympathisants du Front National (79%) sont une majorité à estimer qu’elle a eu tort.

Au plan national, Martine Aubry marque donc un point dans l'opinion, même si cela devait finalement coûter la région au parti socialiste.
Cependant, l’exclusion des membres du Parti socialiste qui soutiennent Georges Frêche ne serait pas suivi de la même façon. Au niveau national (61%) comme chez les sympathisants socialistes (56%), cette solution serait considérée comme une erreur.

Conclusion : si l'opinion sait gré à Martine Aubry de son courage moral, elle n'accepterait une "purge".

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ ... nt-tns.php
http://www.lindependant.com/articles/20 ... 123545.php

Ne pas oublier de citer la notoriété des candidats, dont l'importance n'est pas négligeable:

98% connaissent Georges Frèche (div.g)
74% Raymond Couderc (UMP)
71% Hélène Mandroux (PS)
55% Patrice Drevet (AEI)
50% Christian Jeanjean (UMP diss.)
46% Jean-Louis Roumegas (Verts)
37% Marc Dufour (Modem)
30% France Jamet (FN)
22% René Revol (front de gauche-NPA)

Par ailleurs, en ce qui concerne les intentions de vote, on voit que l'alliance front de gauche-NPA, le PS, et le Modem, sont très en deça de leur potentiel des européennes, tandis que les Verts résistent somme toute assez bien. Le Modem semble en grande difficulté au niveau national, le PS souffre logiquement du soutien d'une bonne partie de l'appareil socialiste de la région à Georges Frèche, et le Front de Gauche-NPA pâtit à l'évidence du manque de notoriété de sa tête de liste, mais aussi du ralliement à Georges Frèche de 4 vice-présidents communistes, dont l'ancien ministre Jean-Claude Gayssot.
Il est aussi intéressant de noter que loin de faire fuir les électeurs, la polémique les attire, comme le montre l'intérêt assez élevé pour le scrutin dans la région. Et cela fait les affaires de la gauche, qui arriverait au total à un niveau record de 60,5% au premier tour, et 70% au second!

[Jean-Philippe]

Onze listes ont été déposées officiellement : une manque, celle du Modem, victime des dissensions entre la direction nationale et les militants locaux.
Hélène Mandroux a réussi à déposer sa liste.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ ... -modem.php

[Stéphane]

Selon le dernier Baromètre OpinionWay – Fiducial pour Le Figaro / LCI, Georges Freche continuerait à être reconduit haut la main, et la liste Mandroux semble avoir bien du mal à attirer l'électorat de gauche :

En dépit du tollé suscité par ses propos sur Laurent Fabius et des conséquences politiques qu'ils ont entraînées, Georges Frêche obtiendrait 31 % des voix, contre 22 % à Raymond Couderc (UMP) et 12 % à Jean-Louis Roumégas (Europe Ecologie). Suivraient la liste du Front de gauche de René Revol (11 %) puis celle de la socialiste Hélène Mandroux (6 %), à égalité avec l'Alliance écologiste indépendante. La liste Front national conduite par France Jamet est créditée de 7 % des intentions de vote. Au second tour, Georges Frêche obtiendrait 41 % des voix, contre 32 % à Raymond Couderc et 27 % à une coalition de gauche alternative (Roumégas-Mandroux-Revol).
(extrait de lemonde.fr; sondage complet ici : http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/Barom ... lon_vf.pdf)

[Jean-Philippe]

Ce sondage, réalisé du 12 au 15 février auprès de 1007 personnes, confirme les tendances précédantes :
66% des sondés se déclarent certains d'aller voter.
DVG-MRC-PC diss-CPNT diss : 31
UMP : 22
EE (avec CAP21) : 12
FG : 11
FN : 7
PS : 6
AEI : 6 (qui ne profite pas de l'absence de liste Modem, la direction nationale ayant décidé hier soir de ne donner aucune consigne de vote)
UMP diss : 2
LO : 1
2 listes d'extrême droite : 2

Le rapport gauche / divers / droite / extrême droite s'établit donc à 61 (dont 12% pour la gauche du PS) / 6 / 24 / 9

L'hypothèse d'une quadrangulaire s'éloigne avec un FN à 7%, concurrencé par 2 listes, dont une menée par Jean-Claude Martinez député en 1986, député européen 89-2009, qui a quitté le Parti de la France de Carl Lang.
Mandroux avec 6% est tout juste en position de fusionner. A noter que le maire de Laudun-l'Ardoise et conseiller général de Roquemaure dans le Gard a quitté la liste Frêche (il était 19e départemental) pour devenir tête de liste départementale de la liste officielle du PS.
Si Frêche confirme dans les urnes ces sondages favorables, il rêvait éveillé quand il disait que les autres listes de gauche ne pourraient pas fusionner. Le FG élargi au NPA réalise un bon score qui pourrait lui permettre de mener la liste de gauche anti Frêche au second tour.
L'UMP ne profite pas du tout de la division de la gauche, celle-ci ratissant plus large divisée et concentrant l'attention des médias. Au premier tour, avec 22%, l'UMP réaliserait le pire score de France selon les sondages disponibles (je crois).

Au second tour, la seule hypothèse retenue est celle d'une liste menée par Roumégas (EE)
les reports de voix du FG seraient mauvais : 65% pour la liste d'union contre 35% (de 11%, soit 4%) iraient sur la liste Frêche
Pour les électeurs de la liste Mandroux, cela ferait 81% contre 14% (et 5 pour l'UMP)
Enfin pour ceux de l'AEI, le report serait de 77/13/10

74% des sondés votent pluôt selon des considérations régionales contre 23% en fonction d'enjeux nationaux.

En conclusion, si le PS ne gagne pas cette région, ses responsables nationaux peuvent se consoler en se disant que l'UMP n'en profite pas et que la région reste à gauche.

[Jean-Philippe]

Malgré l'exclusion des 59 socialistes de la liste Frêche (ce qui va poser des problèmes de locaux dans les fédérations), cette dernière confirme son avance.
Selon une enquête BVA pour la Gazette de Montpellier, réalisé les 18 et 19 février auprès d'un échantillon de 808 personnes, Georges Frêche est toujours donné gagnant, dans tous les cas de figure, au premier et au second tour des élections régionales de mars.

Georges Frêche (DVG) 32% (+1)
Raymond Couderc (UMP-NC) 26% (+4)
Jean-Louis Roumégas (Verts-EE-Cap 21) 10% (-2)
Hélène Mandroux (PS "officiel") 9% (+3)
France Jamet (FN) 8% (+1)
René Revol (NPA-PC-Front de gauche) 7% (-4)
Patrice Drevet (AEI-GE) 4% (-2)
Christian Jeanjean (DVD) 2% (=)
Liberto Plana (LO) 2% (+1)

Au second tour, Georges Frêche l'emporte largement (42%) s'il doit affronter Raymond Couderc (UMP-35%) et la tête de liste Europe-Ecologie Jean-Louis Roumégas (23%) si ce dernier conduit une liste d'union EE-PS-FDG/NPA.
En revanche, en cas de triangulaire Frêche-Couderc-Mandroux, les scores se resserrent et deviennent plus incertains, M. Frêche obtenant 38% des suffrages, devançant seulement de 2 points M. Couderc (36%), Mme Mandroux (qui conduirait alors la liste d'union PS-EE-FDG/NPA) 26%. Cela va peut-être avantager la maire de Montpellier, même si les cartes ne sont pas vraiment rebattues au second tour
Enfin, en cas de quadrangulaire avec le FN, trè peu probable, la liste Frêche est à 39%, M. Couderc à 30%, Mme Mandroux à 22% et France Jamet (FN) à 9%.

Les listes de gauche anti Frêche cumulent 26% (29 dans le précédent sondage) au premier tour et leur rassemblement devraient stagner, au nom du vote utile (cf le sondage précédent).

A noter que les 2 listes d'extrême droite sont oubliées dans ce sondage (pourquoi ?), d'où peut-être la progression du FN et de l'UMP. La liste du PS officiel est au coude à coude avec celle d'EE, mais il y a une réelle possibilité qu'aucune des listes de gauche anti Frêche ne soit au second tour : on peut donc s'interroger sur l'absence d'hypothèse de duel au second tour, même si elle est peu probable. L'AEI chute, malgré l'absence du Modem, au profit de l'UMP semble-t-il.

[Artisan-Politologue]

J'en discutais hier avec un thésard de Sciences-Po Grenoble. Ce qu'il me disait était très intéressant. Il comparait la situation actuelle avec Frêche avec la victoire de Vigouroux lors des municipales de 1989, à Marseille.
Si on va jusqu'au bout de cette logique, et si la géographie politique régionale continue son évolution actuelle, la gauche a perdu à moyen terme cette région. Il n'est pas sûr que les exclus, après avoir eu les manettes du conseil régional en main, reviennent tous dans le giron du PS. On remarquera d'ailleurs que le PCF a joué la prudence en laissant Gayssot tranquille dans cette affaire.
Certains occupent même des mandats importants, comme Damien Alary, le président du conseil général du Gard.
Une partie de ces élus risquent de se situer ailleurs en 2014 (si la réforme des institutions aboutit à la création de conseillers territoriaux). Le PS aura du mal à revenir, d'autant plus que la dynamique de fond, les changements sociologiques, la varisation de certains littoraux, etc... favorisent la droite.
En faisant un peu de géopolitique-fiction, on peut supposer que le Gard sera le premier à basculer, la droite essaimant depuis la côte et la vallée du Rhône, repoussant la gauche dans les Cévennes. Victime collatérale: la droite lozérienne. Surtout si les difficultés des services publics en zone rurale perdurent. Ce serait aussi un basculement historique.
La gauche risque aussi de perdre le levier de commande des Pyrénées-Orientales, le système Alduy ayant prouvé sa solidité ces derniers mois. Elle pourrait être aussi bousculée dans l'Aude, là aussi sur la côte. Codorniou, le second de Frêche dans l'opération, est d'ailleurs un élu de ce secteur.
Paradoxalement, la gauche héraultaise pourrait mieux tenir le coup, grâce à Montpellier, ville en pleine "grenoblisation" (ou "rennisation").
Manu

[Jean-Philippe]

La comparaison avec Vigouroux est assez bonne : ça me rappelle la Une du Monde du 2e tour des municipales de 1989 avec un dessin (de Plantu je crois) montrant Mauroy, Chirac et Marchais effarés en entendant les succès de Vigouroux, de Noir à Lyon et de Jarry au Mans (seul Noir n'était pas sortant).
Cependant, avec 40% environ au second tour, on ne peut pas dire que ce soit un triomphe pour Frêche. Son succès est d'abord l'échec de ses adversaires, ce qui fait toute la différence avec Vigouroux qui était à près de 50% au second tour, dans une quadrangulaire avec le FN et en étant beaucoup moins médiatique.

Quant à Alduy, à 67 ans et ayant quitté sa mairie tout en gardant l'agglo, il se représentera sûrement aux sénatoriales 2011, mais la capacité de la droite à reprendre le conseil général, comme dans le Gard, est possible mais dans un horizon plus lointain, au moins 8 ans. Le PS local est très largement derrière ses élus et les électeurs ne se basent qu'assez peu sur l'étiquette pour justifier leur vote. Les cantonales de 2011 vont être à ce titre décisives : dans l'Hérault et le Gard, les conseillers généraux PS sont divisés, mais dans les Pyrénées-Orientales, cela ne semble pas le cas. L'avance du PS dans ces départements peut lui permettre de se diviser un temps, mais en 2014, il faudra que les plaies soient cicatrisées pour gagner à nouveau.

[Jean-Philippe]

En regardant dans le détail le sondage BVA (http://www.bva.fr/administration/data/s ... na64ee.pdf), on se rend compte que les deux listes d'extrême droite sont sans intentions de vote (moins de 0,5% logiquement).

Les électeurs les plus sûrs de leur choix du 1e tour sont ceux de Frêche (79%), contre 76 pour le FN, 69 pour l'UMP, 67 pour Mandroux, 65 pour le FG et 53 pour Roumégas. Au second tour, les électeurs UMP et ceux partisans de Frêche sont également plus sûrs que ceux de Mandroux ou de Roumégas.

Au second tour, les reports de voix des électeurs FN sont les suivants : 6% pour Roumégas, 31% pour Frêche et 44% pour l'UMP (respectivement 13, 25 et 44 si c'est Mandroux).
Ceux des électeurs du FG sont les suivants : 68, 18, 3 (65, 23, 1)
Ceux des électeurs de Mandroux sont les suivants : 70, 21, 1 (86,8, 1)
Ceux des électeurs de Roumégas : 79, 10, 4 (64, 21, 4)
Ceux des électeurs de Drevet : 54, 20, 20 (43, 23, 26)

La gauche pèse dans tous les cas environ 65% au second tour, ce qui est historique, mais très conjoncturel aussi. C'est parce que le débat médiatique néglige totalement l'UMP régionale qu'elle est aussi minorée dans les sondages. Pourtant, c'est l'une des seules possibilités de victoire de la droite.