de Eco92 » Mer 9 Mai 2012 12:57
Les positions d'EELV ne sont certainement pas pour une préférence Corse, mais pour une reconnaissance d'identités culturelles, de nations (d'identités nationales ? Oui en soit le terme n'a rien de choquant, c'est son utilisation stigmatisante qui l'est).
Donner le pouvoir de gestions aux régions et à l'Europe ne se fait pas dans ce projet du jour au lendemain, il faut les conditions pour cela, notamment une Europe forte, sociale. Il faut aussi savoir tracer des limites, par ex les Landers peuvent poser de graves pb comme le changement des programmes de l'éducation nationales d'un étyat à l'autre, il faut définir les compétences régaliennes (à mes yeux l'éducation en est).
Pour la question du pourquoi ce serait mal le nationalisme dans certains cas et bien dans l'autre ? L'idée politique "nationaliste" française est puante dans le sens ou la France est un Etat-nation, reconnu comme tel, cette idée nationaliste ne consiste qu'à imaginer que la France est le plus grand des pays, qu'il est supérieur en tout, par son histoire, par son patrimoine, par ses idées, etc. C'est faux et stupide.
Cela ne m’empêche pas d'être très content d'être français, de me considérer comme appartenant à la nation française, mais je n'en fais pas un cheval de bataille car il n'y a pas de bataille à gagner. Ce serait défendre un clocher qui ne serait pas menacé, être un imbécile heureux né quelque part.
Mais dois-je pour autant oublier que la langue maternelle de mes parents n'est pas le français ? Qu'il y a des identités régionales réelles en France, ce qui n’empêche pas un pays unis, et qu'il y a un véritable problème dans leur reconnaissance ? Je trouve anormal que l'on se base sur un schéma aujourd'hui désuet dans la découpe du territoire, on pourrait recommencer à regarder l'histoire et à définir les territoires en fonction de ce qui les a constitué, voir la richesse de ces identités, richesses dans la littérature orale, richesse dans la langue, dans l'art, etc.
Les nationalistes bretons d'extrême droite existent, ils sont loin d'être majoritaire dans le mouvement, ils ont tristement oeuvré durant la second guerre, pendant que des nationalistes étaient dans la résistance. Aujourd'hui ils se présentent parfois en faisant des scores infimes aux élections. Ces nationalistes voient la Bretagne comme une terre supérieure, avec un fond nauséabond de celticisme rappelant dramatiquement l'idéologie aryenne. Ce sont des nationalistes puants, des imbéciles heureux nés quelques parts.
Les autres sont à mes yeux des gens qui se battent pour la défense d'une culture, sans vouloir en détruire une autre. Les mouvements nationalistes bretons majoritaires sont autonomistes, pas indépendantistes, ils veulent se construire en partenaire de l'état décentralisé, en portant en eux le double nationalité, car bien sur qu'aucun breton n'est plus aujourd'hui que breton.
C'est pour ces même raisons que je suis très proche du mouvement indépendantiste québécois, il y a une nation (reconnue par l'ONU dans ce cas) qui a une histoire, une richesse, qui pourrait pour le coup vivre en tant qu’État, et qui est agrégée de manière aberrante à un autre pays. Majoritairement si ces mouvement s'opposent au Canada et à la Reine d'Angleterre leur but n'est pas de se mettre au dessus d'eux, mais d'exister à côté, en tant que nation libre et souveraine. Il existe chez eux des nationalistes se considérant comme une race supérieure, ils sont minoritaires, condamnables, etc.
Le terme nationalisme me gêne, mais comme tout vocabulaire il dépend des contextes. Un nationaliste québécois n'est pas un nationaliste français, et ne se place pas sur l'échiquier au même endroit, ça n'a pas le même sens. Pareil pour le nationaliste breton ou corse même si je préfère le terme d'autonomiste ou régionaliste pour les mouvement intra-pays, afin d'éviter cette confusion justement.