Soupçons de corruption à Clamart (92)

[vudeloin]

Le fait est que la campagne du premier tour de la municipale 1989 au Plessis Robinson avait été pour le moins tendue entre PCF et PS, les socialistes locaux arguant bien évidemment des résultats électoraux de caractère national (Présidentielles 1988 par exemple) pour exiger une représentation plus importante au sein de l'équipe municipale.
La liste du PS n'était pas arrivée en tête de la gauche, comme souvent en pareil cas, parce que l'électorat de gauche ne saisit pas toujours le "sens politique" de la concurrence ainsi organisée, et l'unité retrouvée au second tour était assez fragile.
Produit du ressentiment de la primaire, une partie des électeurs socialistes avaient voté en faveur de Pemezec (ou pas en faveur de la liste de gauche, l'abstention ou le vote blanc pouvant faire l'affaire) et une partie des électeurs communistes avait voulu sanctionner l'attitude des responsables socialistes locaux.
D'où le résultat constaté avec amertume par les uns et les autres, au soir du second tour.
Quant à la gestion Pemezec, le fait est qu'elle avait été marquée, dès les premières années, par une opération de vente des logements HLM du Plessis Robinson, notamment dans ce qu'on appelle la Cité jardin, un ensemble de logements sociaux qui a beaucoup changé depuis 1989 puisque l'ensemble des immeubles de la Cité ne comprend plus que 20 % de logements répondant à la législation HLM.

[alamo]

Et pour consolider sa position, Philippe Pemezec a fait la même chose que Balkany à Levallois. Il a réduit la part de la population ouvrière en réduisant la proportion de HLM dans le parc immobilier, facilitant ainsi ses réélections dès le premier tour en 1995, 2001 et 2008.

A la fin des années 80, le Plessis-Robinson comptait 72% de logements sociaux, ce qui plaçait la ville au deuxième rang dans les Hauts-de-Seine juste derrière Villeneuve-la-Garenne. chiffres quasi identiques mais couvrant des réalités physiques très différentes entre Villeneuve, quartier HLM construit dans les années 60 (la Commune était à l'origine un quartier de Gennevilliers) et le Plessis, essentiellement constitué d'une cité jardins des années 30.

La part de logements sociaux était tombée à moins de 51,4% en 2004, passant au 6ème rang départemental derrière Bagneux, Villeneuve-la-Garenne (où il y a eu quelques démolitions aussi), Gennevilliers, Nanterre et Châtenay-Malabry.
La Ville doit plutôt se situer aujoourd'hui autour de 45%, talonnée par Malakoff et Suresnes.

C'est à ma connaissance, en matière de réduction de la part du logement social dans une ville, un record absolu (hors cas particulier des ventes massives de patrimoine par SCIC / Icade, qui ont provoqué des chutes spectaculaires dans certaines villes comme Sceaux ou Chevilly-Larue, mais contre la volonté des Elus)

Une sorte de déportation des populations, largement aussi massive qu'à Levallois.

maintenant attention, le lien automatique entre part de logements sociaux et vote à gauche dans une ville relève du fantasme...

[vudeloin]

Tout juste, alamo, puisqu'il arrive que des villes largement construites à partir d'habitat social soient gérées par la droite ( et réciproquement, peut on dire).
Nous avons en la matière les exemples significatifs de Garges les Gonesse, même si le mandat en cours semble devoir être le dernier, et surtout de Villeneuve la Garenne où, malgré la Caravelle, la gauche n'a jamais localement atteint l'Amérique et conquis l'hôtel de ville...
Parce qu'ensuite, il y a l'histoire...
Et pour le coup, je crois bien qu'il y a plus de logements sociaux à Marseille qu'à Lyon ou Paris et pourtant !

[ploumploum]

Le sénateur socialiste et ex-maire de Clamart (Hauts-de-Seine), Philippe Kaltenbach, a été condamné par la tribunal de correctionnel de Nanterre à deux ans d'emprisonnement dont un ferme, 5 ans d'inéligibilité et 20 000 euros d'amende pour corruption passive.

L’ancien maire de Clamart a été reconnu coupable d’avoir accepté de l’argent liquide de la part d’un de ses adjoints, contre une promesse d’attribution de logement social. Selon M. Kaltenbach, il s’agissait d’un « remboursement de prêt » à son adjoint.


L’accusation repose principalement sur une vidéo, tournée en 2010 à l’insu de Philippe Kaltenbach par son adjoint de l’époque, et diffusée sur Internet en 2012. Dans une séquence, on voit le maire de Clamart recevoir, dans son bureau, une somme d’argent en liquide de Mohamed Abdelouahed. Pendant la remise de fonds, les deux hommes discutent de ce qui semble être l’attribution d’un logement à un tiers.

Philippe Kaltenbach a annoncé qu'il allait faire appel.

http://www.lemonde.fr/police-justice/ar ... 53578.html

[alamo]

la prison ferme, c'est rare pour un énarque ex maire et parlementaire

vu l'âge du nouveau Maire (35 ans), la ville va rester à droite pendant très longtemps...

[Zanas]

C'est même particulièrement sévère quand on voit ce que reçoivent des Balkany, Dassault et consorts... Et la justice est censée être d'extrême-gauche ! Peut-être qu'il faut y voir une tentative de la place Vendôme de purger ses mauvais éléments avant les régionales, Kaltenbach ayant été longtemps VP de la région...

[pierrep]

la prison ferme, c'est rare pour un énarque ex maire et parlementaire

vu l'âge du nouveau Maire (35 ans), la ville va rester à droite pendant très longtemps...

Kaltenbach n est absolument pas énarque. C est un ancien conseiller ministériel devenu avocat. Vérifiez avant d écrire ici.

[alamo]

Ce n'est pas le propos, que Kaltenbach ait fait l'IEP ou l'ENA, je ne passe pas ma vie sur Wikipedia à collectionner les fiches sur des hommes politiques ...

un ex Maire et Sénateur condamné à de la prison ferme, c'est très rare, et comme le dit Zanas, c'est particulièrement sévère par rapport à tout ce qu'ont pu faire certains Elus toujours (ou revenus) en poste, notamment dans ce même département des Hauts-de-Seine...

[manudu83]

Mis à part le cas Xavier Dugoin, je connais pas d'élus condamnés à de la prison ferme (pour des faits qui ne soient pas de droit commun).

[alamo]

Il faut dire que Dugoin, il avait fait fort :

commander pour quatre briques de vin au frais du CG deux mois avant une élection que l'on est sur de perdre, attendre les camions sur le parking pour charger les caisses dans un autre camion avec son fils et deux gros bras, trimbaler tout ça dans un entrepôt à Aubervilliers pour revendre au détail à des restaurateurs peu regardants comme les frères Acariès, non seulement c'est malhonnête, mais c'est aussi très con...

c'est là qu'on se souvient qu'avant de faire de la politique, il était coureur cycliste professionnel; il a du faire ça à l'insu de son plein gré et il essaiera de faire fois la prochaine mieux...

[ce n'est pas gentil ce que j'ai écrit, je connais aussi des coureurs cyclistes intelligents; plutôt amateurs il est vrai...]